Le festival Juste pour Rire célèbre 40 ans d'hilarité générale

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Né en 1983, à l’époque où les cabarets faisaient encore recette, le Festival Juste Pour Rire souligne son 40^e anniversaire avec une édition faste qui réunit quelques-uns des plus grands noms du monde de l’humour d’ici et d’ailleurs. Plusieurs centaines d’artistes prendront part à cet événement phare qui comprend, en parallèle à sa programmation intérieure, un vaste volet de présentations extérieures. Rencontre avec Patrick Rozon, vice-président aux contenus francophones du Groupe Juste pour rire.

Comment le Festival Juste Pour Rire a-t-il changé le monde de l’humour au Québec ?

En 1983, il y avait déjà des humoristes comme Yvon Deschamps qui faisaient salle comble et les cabarets étaient pleins, mais le milieu de l’humour n’était pas fédéré. La création du festival est née d’un désir de se rassembler pour être plus fort ensemble et l’objectif a été atteint. La première édition fut un succès et le festival n’a jamais cessé de grandir par la suite, notamment avec l’addition du volet Just For Laughs. Il faut savoir que le Festival Juste pour rire est le premier festival du genre au monde et qu’il est la plaque-tournante de l’humour international. C’est ici que les humoristes du monde entier se font découvrir. Et c’est la raison pour laquelle les grands de l’humour comme Kevin Hart et Bill Burr sont toujours heureux de revenir à Montréal. Certains, comme Dave Chappelle il y a quelques années, reviennent parfois incognito et nous demandent à la dernière minute s’ils ne peuvent pas monter sur une scène quelque part. C’est d’ailleurs ce que font de plus en plus les humoristes étrangers. Ils débarquent sans invitation et nous appellent directement pour savoir où ils pourraient se produire, nous simplifiant ainsi le travail !

Pouvez-vous nous parler du volet extérieur du festival ?

Ces spectacles d’humour gratuits constituent une dimension essentielle du festival et c’est ce qui nous distingue, car on ne voit ça nulle part ailleurs au monde. Certains festivals de musique ont adopté une formule semblable, mais dans le monde de l’humour, on est les seuls ! Et si on parle beaucoup – et avec raison – des humoristes, le succès du volet extérieur est dû au travail commun d’une foule d’artistes : metteurs en scène, auteurs, chorégraphes… Une autre raison du succès de la programmation extérieure, c’est qu’en rassemblant plusieurs humoristes dans le cadre d’un spectacle unique, on crée des événements exclusifs que les gens ne pourront pas voir à la télévision ni en ligne. D’où l’importance d’être sur place pour le vivre !

En plus d’être la quarantième, qu’est-ce qui rend l’édition actuelle si particulière ?

Je dois dire qu’après avoir présenté des éditions numériques ces deux dernières années, le retour en présentiel est tout simplement magnifique. Et que ce retour coïncidence avec notre quarantième anniversaire, j’en ai des frissons ! Un quarantième anniversaire, c’est l’occasion de regarder d’où tu viens et où tu vas. Dans la préparation des galas, nous nous sommes inspirés de sketches qui ont un quart de siècle, afin de tisser des liens avec le passé. Cette édition offre aussi une très grande diversité, car on plante les jalons pour l’avenir. Et puis, elle est ponctuée d’événements populaires conçus pour le public, comme le grand retour de la Fureur, animée par Élise Marquis, le 21 juillet sur la place des Festivals et le spectacle 40 ans de vrai fun! mêlant humour, danse et arts du cirque, mis en scène par Alex Perron et présenté tous les soirs sur l’Esplanade de la Place des Arts du 21 au 25 juillet.

Quels sont les autres événements phares de cette édition ?

Parmi les grands événements gratuits, je recommande vivement la soirée Pédago, un hommage aux enseignants animé par Debbie Lynch-White et Julie Ringuette, le 26 juillet, sur la scène Beneva. Je vous invite aussi à assister au Fabuleux destin d’Erich Preach, un humoriste à découvrir qui se produira, avec ses invités, sur la scène Beneva le 22 juillet. En ce qui concerne la programmation en salle, les spectacles de Mike Ward et de Mathieu Dufour au Centre Bell les 22 et 23 juillet sont incontournables. Et il ne faut pas manquer les Galas présentés au Théâtre Maisonneuve, du 20 au 23 juillet, par Rosalie Vaillancourt, Pierre-Yves Roy-Desmarais, Richardson Zéphir et Eddy King, Phil Roy et Roxane Bruneau. Ce sont les galas qui ont contribué au succès de Juste pour rire et c’est inspirant de voir une nouvelle génération d’humoristes s’approprier ce genre et l’exploiter avec brio ! Et en parlant de la relève, je suggère également de suivre attentivement Meghan Brouillard, Jessica Chartrand, Jean-Sébastien Girard et Simon Delisle.

En terminant, pouvez-vous imaginer à quoi ressemblera le festival dans 40 ans ?

L’humour évolue avec la société et comme celle-ci change de plus en plus vite, il est normal que l’humour suive. C’est la beauté de l’humour ! Je pense enfin que l’humour tend à s’internationaliser et que nos humoristes auront de plus en plus les moyens d’exporter leurs créations. Juste pour Rire n’a pas fini de jeter des ponts avec l’étranger et nous avons notamment encore beaucoup de liens à tisser avec l’Afrique et l’Asie.