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Pour sa 10e édition, Luminothérapie fait POP!

2 décembre 2019

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En décembre et janvier dans le Quartier des spectacles, faites connaissance avec Popo, Popup, Popli, Popette et Popotin, cinq créatures mystérieuses qui aiment faire la fête ! C’est sous le thème de la célébration que se déploie l'installation POP! et elle réserve bien des surprises. Rencontre avec les concepteurs de cette œuvre interactive, Thibaut Duverneix et Mathieu Léger, respectivement fondateur et directeur artistique du studio montréalais Gentilhomme.

Qu’est-ce qui vous a incité à participer au concours Luminothérapie ?

Thibaut Duverneix (TD) : Nous sommes souvent occupés à l’étranger, mais nous avions envie d’être présents à Montréal. Le concours Luminothérapie du Partenariat du Quartier des spectacles est une initiative importante et unique en son genre au Québec. Et il faut avouer, le thème de la célébration nous convenait parfaitement !

Mathieu Léger (ML) : À la base, on voulait faire quelque chose de différent des autres installations ludiques présentées dans le Quartier des spectacles. On y retrouve déjà des créations comme les 21 Balançoires ou à Luminothérapie, les bascules d’Impulsion. On voulait proposer un projet à la fois interactif, rassembleur et moins contemplatif.

Comment le thème de la célébration vous a-t-il inspiré ?

ML: On a eu envie de rendre hommage à la culture populaire sous toutes ses formes : des bals musette jusqu’aux danseurs-des-vents, ces bonshommes gonflables que l’on peut voir devant les concessionnaires de voitures. On a aussi pensé aux traditions ancestrales européennes liées à l’hiver, qui représentent très souvent la perte de lumière, l’hibernation… Dans les pays nordiques, ils ont développé au fil des siècles tout un folklore avec des créatures costumées qui symbolisaient l’hiver. Elles servaient d’exutoires et aidaient les gens à traverser la saison froide. On s’est dit que ce serait amusant que de telles créatures prennent d’assaut le Quartier des spectacles pour nous aider à passer à travers l’hiver.

TD : Chez Gentilhomme, on aime jouer avec les codes et les niveaux de lecture alors on a décidé d’intégrer à cet univers folklorique classique des éléments plus modernes de la culture populaire nord-américaine, comme le danseurs-des-vents, qui a un côté cheap, et de les anoblir en quelque sorte. Il était important de doter nos créatures d'une personnalité propre à chacune et susceptible de séduire ou de dérouter le public.

Quels types de réactions et d’interactions POP! va-t-elle provoquer ?

TD : POP!, c’est une expérience interactive qui ressemble à un dialogue. Chaque boîte, chaque monolithe comme nous les appelons, renferme une créature qu’il faut convaincre de sortir. Au fil de l’échange, les gens vont découvrir la personnalité des créatures. Il est possible que l’une soit moqueuse et l’autre fâchée. Elles répondent à ce que les gens leur disent au micro et choisiront de sortir… ou pas ! Et puis, si on parvient à faire sortir plusieurs créatures en même temps, elles nous offrent un spectacle collectif.

ML : Les gens vont d’abord se dire : « Qu’est-ce que ces cinq grosses boîtes sur la place des Festivals ? » On espère que les gens vont être assez curieux pour explorer l’Installation. Si tu es seul ou à deux, tu peux découvrir une créature. Mais, si tu veux que les cinq sortent en même temps, il va falloir travailler en équipe et mettre au point une stratégie !

Cette touche humoristique et décalée qu’on trouve dans POP! constitue-t-elle la signature de Gentilhomme ?

TD : Oui, on peut dire que l’humour et l’irrévérence font partie de notre ADN ! Chez Gentilhomme, nous provenons tous d’univers différents et ce qui nous rassemble c’est l’art contemporain et la technologie. On ne place pas l’art intello sur un piédestal pour autant, mais on essaye de trouver un bon fondement à nos œuvres ; de véhiculer des idées fortes, sans les prendre trop au sérieux, en leur ajoutant un brin d’humour.

ML : Nous sommes constamment animés par cette volonté de créer des chocs visuels, mais sans recourir à des éléments trop intrusifs ou agressifs qui ne seraient là que pour provoquer. Nous proposons des images fortes pour attirer les gens et profiter de cette brève ouverture afin qu’ils puissent entrer dans la création. Car dans notre société inondée d’images, comment inciter un spectateur ou un utilisateur à s’arrêter ? C’est pour ça que lorsque Thibaut parle d’irrévérence, il évoque cet aspect de l’œuvre qui risque de surprendre ou de choquer, mais qui va convaincre les spectateurs qu’ils peuvent prendre le temps de s’arrêter et de l’examiner de plus près. Nos créations doivent rester accessibles au public, quel que soit son âge, son niveau social ou son niveau d’éducation et que, pour des raisons différentes, son plaisir soit le même.

Avez-vous rencontré des difficultés imprévues dans la réalisation de ce projet ?

TD : Forcément, car on avait mis la barre très haute en partant ! On peut dire que POP! est l’histoire d’un paradoxe. Si cette installation peut sembler facile et amusante, la technologie et la recherche nécessaires à sa réalisation sont très complexes. Ce n’est pas parce que ça semble simple que ce n’est pas compliqué !

_POP!_ de Gentilhomme - Luminothérapie 10e édition
Jusqu'au 26 janvier 2020

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