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157 RAISONS D’AIMER LE FILM DOCUMENTAIRE

8 novembre 2018

Texte principal du billet

Rendez-vous couru qui attire autant les férus du cinéma documentaire que les cinéphiles du dimanche, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal, qui auront lieu du 8 au 18 novembre cette année, insuffleront bientôt leur énergie unique dans le Quartier des spectacles.

Pour sa 21e édition, ce festival au rayonnement international grandissant propose une vaste sélection de films québécois et étrangers portant sur les enjeux sociaux, environnementaux et politiques de l’heure. Avec sa sélection de films relevée et sa gamme d’activités périphériques (ateliers, conférences, etc.), aucune raison de pas y assister ! Mais comment choisir entre 157 films provenant de 47 pays ?

Afin d’en savoir plus sur la programmation, nous nous sommes entretenus avec la directrice générale des RIDM, Mara Gourd-Mercado.

COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS LA POPULARITÉ TOUJOURS CROISSANTE D’UN FESTIVAL DE CINÉMA CONSACRÉ AU DOCUMENTAIRE ?

D’une part, notre programmation très vaste est de nature à combler tous les goûts. D’autre part, il faut dire que le festival est réellement constitué de 2 événements qui se complètent, avec d’un côté les RIDM qui s’adressent au grand public et d’un autre, le Doc Circuit Montréal qui s’adresse aux professionnels. La tenue simultanée de ces deux événements favorise de beaux échanges entre les amateurs et les artisans du milieu et confère aux Rencontres une ambiance unique et très stimulante.

Aussi, la demande pour des documentaires de qualité ne fait que grandir, car nous manquons souvent d’analyse et de recul par rapport aux événements qui agitent la planète. Le documentaire offre un point de vue spécifique, privilégié, étoffé et crédible sur des questions complexes, en plus d’être présenté dans des esthétiques recherchées.

2 rétrospectives : Maria Augusta Ramos : La mise à nu du système l Exposing the system / Kazuhiro Soda : Faire parler les images l Making images speak

QUELS SONT LES ÉVÉNEMENTS INCONTOURNABLES DE CETTE 21E EDITION ?

Les rétrospectives de deux grands documentaristes sont parmi nos événements phare : Maria Augusta Ramos et Kazuhiro Soda. La réalisatrice brésilienne donnera une leçon de cinéma, puis, nous présenterons, notamment, son film The Trial, qui porte sur le procès qui mènera à la destitution de la présidente Demia Roussef. Dans le contexte actuel, alors que le Brésil vient d’élire un président d’extrême droite, c’est important de revisiter l’œuvre de cette artiste afin de mieux connaître ce pays et son système particulier. On présente une douzaine des films de Kazuhiro Soda, dont Peace et Campaign , son premier documentaire. Ce réalisateur japonais établi à New York qui réalise un documentaire par année en suivant des règles très précises.

Mentionnons l’événement Produits du terroir, présenté en collaboration avec MediaQueer. Au cours de cette soirée consacrée à l’année 1990, on pourra découvrir (ou redécouvrir) 6 courts-métrages féministes et queer.

EST-CE QU'IL Y A DE GRANDS THÈMES QUI SE DÉGAGENT DANS LA PROGRAMMATION DE CETTE ANNÉE ?

En haut de la liste, on retrouve les mouvements migratoires, abordés avec finesse notamment par Jonathan Durard dans Memory is Our Home land, un film qui retrace l’exode des Polonais condamnés à l’exil après la seconde guerre mondiale et leur errance de la Sibérie à l’Inde en passant par l’Afrique. La montréalaise Nadine Gamez propose également Exarcheia, le chant des oiseaux qui révèle la réalité des migrants à Athènes. La question palestinienne fournit encore de la matière aux cinéastes, comme le prouve l’émouvant film de Stefano Sanova, La route des Samouni (le 15 novembre à 18 h au Cinéma Cineplex Odéon du Quartier latin) qui retrace l’histoire d’une famille de Gaza pendant et après l’opération « Plomb durci » en 2008 et en 2009. On remarque chez les réalisateurs québécois une grande ouverture sur le monde. Soleils noirs de Julien Élie traite de la corruption au Mexique et du climat d’impunité qui y règne. Enfin, dans Le chant d’une sœur (12 novembre à 20 h 30 à la Cinémathèque québécoise), la réalisatrice israélienne Danae Elon pose un regard intimiste sur un exil volontaire qui sépare une famille.

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX GENS QUI NE SAVENT PAS COMMENT CHOISIR LEURS FILMS ?

Il faut avoir l’esprit ouvert et se laisser aller à découvrir des choses. En fonction du jour et de l’heure où l’on est libre, on consulte le programme et on plonge ! J’aimerais en particulier insister sur l’importance de donner une chance aux courts et aux moyens métrages, des formats aussi valables que les autres et que les cinéastes ne choisissent pas par défaut. Ils peuvent s’avérer une excellente initiation au monde fascinant du documentaire.

RIDM
Du 8 au 18 novembre

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