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Luminothérapie : les secrets de la création d’«Impulsion»
12 janvier 2016
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Texte principal du billet
Jusqu’au 31 janvier, Impulsion, l’œuvre créée pour la sixième édition de Luminothérapie, risque de séduire encore de nombreux Montréalais avec ses bascules musicales et lumineuses de la place des Festivals, puis ses vidéoprojections architecturales hypnotisantes. Afin d’en savoir plus sur les dessous de ces créations lumineuses hors du commun, nous avons interrogé ceux qui ont imaginé la musique et l’habillage visuel des neuf façades du Quartier des spectacles.
Rencontre avec trois créateurs d’Impulsion : les concepteurs vidéo et artistes numériques Mathieu Le Sourd et Daniel Iregui, et le compositeur des trames sonores des vidéos et des bascules, Mitchell Akiyama.
Après que vous avez pris connaissance de l’installation lumineuse qui orne la place des Festivals, comment la portion vidéoprojection d’Impulsion a-t-elle germé dans vos têtes? Qu’est-ce qui vous a inspirés?
Mathieu Le Sourd : Pour créer les vidéos, Daniel et moi nous sommes concentrés sur le mouvement des bascules. Horizontalité, symétrie, équilibre et déséquilibre sont les concepts qui nous ont guidés. Nous voulions aussi jouer avec l’architecture de chaque façade sur laquelle une vidéo devait être projetée pour créer des mouvements qui donneraient vie aux bâtiments.
Daniel Iregui : Dans la même lignée que le design des bascules, nous recherchions une esthétique très minimaliste et monochrome. Comme l’explique Mathieu, le concept d’équilibre et de déséquilibre nous a vraiment inspirés. De plus, ce qui est très intéressant dans l’installation de la place des Festivals, c’est que lorsque personne n’utilise la bascule, celle-ci demeure horizontale, en équilibre, au lieu de retomber d’un côté comme les bascules traditionnelles que l’on trouve dans les aires de jeux pour enfants. Les lignes droites se répètent. L’architecture de chaque édifice mais aussi sa localisation et sa vocation ont aussi influencé nos concepts.
Mitchell Akiyama : J’ai tout de suite été inspiré par les lignes droites et l’aspect minimaliste dessinés par les architectes Lola Sheppard (Lateral Office) et Conor Sampson (CS Design). Avant de déterminer la musicalité des bascules, j’ai composé neuf trames sonores, une pour chacune des vidéoprojections. J’ai travaillé avec des synthétiseurs de quatre timbres différents. Puis, j’ai simplifié cette musique pour créer le son des bascules.
Comment avez-vous collaboré pour arrimer les trames musicales aux vidéoprojections?
D.I. : Les pièces musicales de Mitchell n’ont pas seulement inspiré la création des vidéoprojections, elles ont carrément dicté notre façon de faire. La musique a d’ailleurs été écrite avant que nous produisions les vidéos. L’idée était de permettre aux spectateurs de visualiser le son. L’image réagit au changement de chaque note. La musique n’est donc pas ici juste une trame sonore.
M.L.S. : Le son est effectivement un élément central du projet. Pour créer les vidéos des quatre façades sur lesquelles je travaillais, j’ai analysé les fréquences des différentes trames afin de générer du contenu visuel à partir du son. Nous avons donc développé chacun un logiciel qui rattache des données visuelles à la musique, en temps réel.
M.A. : Avant de composer, j’ai regardé ce que Mathieu et Daniel avaient créé par le passé pour imaginer ce qu’ils pourraient réaliser à partir de ma musique. En fin de compte, nous avons travaillé avec les mêmes fichiers sources, les mêmes rythmes. Pendant que je composais la musique, je ne réalisais pas que, d’une certaine façon, je composais aussi une partie de la vidéo!
Quels défis avez-vous rencontrés durant le processus de création?
M.A. : Chacune des neuf pièces que j’ai créées devait durer cinq minutes. C’est difficile de créer une courbe musicale naturelle avec une telle contrainte de temps. C’était un défi intéressant. Je devais aussi penser au fait que la musique allait être jouée à l’extérieur, pendant la saison froide. Il fallait que les créations reflètent cet aspect, sans toutefois être trop froides. J’ai donc tenté d’ajouter un peu de chaleur aux sons des synthétiseurs.
M.L.S. : Chaque façade sur laquelle nous avons travaillé est de forme et de superficie différentes. Et selon sa position, le spectateur voit les choses différemment. J’ai donc dû créer un logiciel afin de pouvoir tester les multiples points de vue. Au départ, nous voulions travailler seulement avec du noir et du blanc. Mais le noir ne fonctionne pas très bien, car il éteint la magie de la projection architecturale, alors qu’il fonctionne plutôt bien lorsque nous l’utilisons pour des projections à l’intérieur. Nous avons finalement opté pour le bleu, le cyan et le blanc, afin de tout de même garder une palette de couleur uniforme.
D.I. : C’est tout un défi que de faire des projections sur la façade d’un édifice. Il faut trouver le bon équilibre entre l’architecture de la bâtisse et le concept de la projection. Comme il y a déjà eu plusieurs projets de vidéoprojection à Montréal, il fallait créer un concept qui serait original!
Luminothérapie
Jusqu’au 31 janvier
Sur la place des Festivals et sur les neuf façades de vidéoprojection du Quartier des spectaclesRetour à la liste des billets