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Le Quartier des spectacles se met au vert
27 août 2024
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Texte principal du billet
Les effets des changements climatiques se font sentir au cœur des grandes villes et Montréal ne fait pas exception. Afin de contribuer à la réduction des impacts des changements environnementaux, le Partenariat du Quartier des spectacles a élaboré une stratégie de verdissement en collaboration avec des spécialistes en écologie urbaine. Ce plan comprend trois initiatives principales : la végétalisation des aménagements, une programmation culturelle et des recherches collaboratives avec le milieu universitaire.
Rencontre avec le professeur du département des sciences biologiques de l’UQÀM Alain Paquette, de la Chaire de recherche sur la forêt urbaine, et avec l’étudiante à la maîtrise Johanna Arnet, concernant leur étude du parc d’arbres du Quartier des spectacles et ses effets positifs sur le milieu urbain.
Un texte de Sébastien Tétrault
L'été dernier, le Quartier des spectacles comptait près de 450 mètres carrés de surface et ameublement végétalisés. Pourquoi est-il important d'étudier les effets du verdissement dans la lutte contre les changements climatiques ?
Alain Paquette : Les changements climatiques font l’objet de nombreuses études depuis plusieurs années mais on comprend encore assez mal les îlots de chaleur urbains ainsi que leur impact sur la santé. On sait que ceux-ci nuisent à la santé physique et à la santé mentale des résidents des grands centres urbains ainsi qu’à celles des gens qui y travaillent. Il s’agit donc d’un enjeu important et nous sommes contents d’avoir créé un partenariat avec le Quartier des spectacles pour effectuer une réelle étude de terrain qui, je l’espère, nous apprendra beaucoup de choses.
Qu'est-ce qui distingue l'étude que vous menez et pourquoi revêt-elle une importance particulière ?
AP : On étudie les îlots de chaleur depuis plus de dix ans, mais nous nous sommes surtout concentrés, jusqu’à présent, sur les températures de surface. Ce qui distingue notre étude, c’est qu’elle se veut très précise. Elle analyse les températures ambiantes et leur effet sur les humains.
Johanna Arnet : Il s’agit de la première étude avec des capteurs de température mobiles. C’est assez unique. Nous utilisons un vélo pour nous déplacer et pour mesurer les températures à Montréal dans les endroits où les gens vivent, travaillent et circulent; c’est-à-dire là où ils sont vraiment affectés par la chaleur. Et nous effectuons nos mesures à différentes heures du jour et de la nuit car la chaleur ne disparaît pas comme par magie au coucher du soleil…
Le réchauffement a donc un impact réel sur la santé des citadins ?
JA : La chaleur a beaucoup d’influence sur la santé mentale des gens et c’est l’un des aspects qui nous intéresse tout particulièrement. On se rend compte en effet que c’est un phénomène qui prend de plus en plus d’importance. Heureusement, la plantation d’arbres permet de réduire la chaleur en ville et lorsque celle-ci devient plus difficile, les arbres en pot s’avèrent une excellente solution de rechange. On a découvert que ceux-ci contribuaient de façon efficace à l’abaissement des températures.
Avez-vous l'impression que vos études vous permettront de découvrir de nouveaux moyens de contrer le réchauffement ?
AP : À mes yeux, les solutions sont déjà relativement connues. Par contre, la connaissance fine d’un milieu nous aidera à poser les bons gestes. Tout le monde s’entend sur l’importance de planter des arbres. Mais où faut-il les planter ? Est-ce que le fait d’ajouter de nouveaux arbres dans un terrain vague aura le même impact que s’ils étaient plantés sur le trottoir ? Quelles espèces faut-il planter ? Voilà des questions auxquelles il nous faut répondre.
Vous avez mentionné plus tôt les arbres en pot : Quel rôle peuvent-ils jouer dans le verdissement ?
AP : On a remarqué que les arbres en pot avaient des effets psychologiques apaisants et qu’ils attiraient naturellement les gens, qui ont tendance à se regrouper autour des arbres. Ceux-ci contribuent donc à réhumaniser le centre-ville. Ce qui est pratique avec les arbres en pot, c’est qu’ils permettent de verdir de grandes places qui ont tendance à être désertes en plein jour lorsque le soleil tape. Ils sont très en demande et particulièrement pratiques car on peut les déplacer de façon stratégique, selon les besoins. D’ailleurs en plus de contribuer au verdissement des centres urbains comme le Quartier des spectacles, ils constituent également d’excellents remparts contre le bruit.
Ces arbres en pot n'ont-ils pas une espérance de vie plus courte que les arbres qu'on plante dans le sol ?
AP : Au contraire, leur taux de survie est excellent. Ils nous sont prêtés par la Soverdi, un organisme sans but lucratif qui développe des stratégies de verdissements pour Montréal. Lorsqu’ils auront atteint un niveau de croissance suffisant et qu’il ne sera plus possible de les déplacer, ils seront simplement plantés en terre, où ils continueront à pousser comme tous les arbres.
- Cliquez ici pour en apprendre plus sur nos arbres en pot et les projets de recherches.
- Pour plus d'informations sur l'Étude des services écosystémiques du Parc d'arbres sur l'ensemble du territoire, rendez vous sur le site de la chaire de recherche sur la forêt urbaine.
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