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Le FIL fête ses 30 ans en célébrant son riche héritage

20 septembre 2024

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Saviez-vous que le FIL est le seul festival montréalais consacré à l’écrit et voué à la promotion de la lecture et de l’écriture? Depuis trois décennies, le Festival International de Littérature se démarque en célébrant les plumes d’ici et d’ailleurs.

Rencontre avec sa codirectrice générale et directrice artistique Michèle Corbeil, qui nous en dit plus sur l’histoire du FIL et les événements autour de cet anniversaire. Et il n’est pas près de s’arrêter, car la jeunesse lit plus qu’on peut imaginer et la littérature québécoise se porte bien.

Un texte de Sébastien Tétrault

Commençons par les moments festifs : quelles surprises cette 30e édition réserve-t-elle ?

Michèle Corbeil : Ce qui est particulièrement spécial pour cette édition, c’est que les spectacles présentés font tous au moins un clin d’œil à notre histoire. En effet, dans chacun d’eux, on retrouve un auteur, un interprète ou un metteur en scène qui a déjà marqué le FIL à sa façon, par le passé. C’est une manière de célébrer la grande famille du FIL ainsi que les nouveaux membres qui marchent sur leurs traces.

Par exemple, Trintignant / Mille / Piazzolla, (28 septembre à la cinémathèque Québécoise), est un film témoignant du dernier spectacle de Jean-Louis Trintignant, cet acteur mythique qui, avec l’accordéoniste David Mille, a marqué l’histoire du FIL, notamment par ses lectures d’Aragon et d’Apollinaire...

De la même manière, Le violon d’Adrien, mis en lecture par Sofia Blondin, est un texte de Gary Victor, l’écrivain haïtien le plus lu en Haïti. En plus de lui rendre hommage, ce spectacle souligne les liens durables entre le FIL et la littérature haïtienne. (24 septembre, à la Cinquième salle de la Place des Arts.)

Nous avons aussi une exposition Au FIL de nos 30 ans, présentée jusqu’au 29 septembre, à la Salle d’exposition de l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts, pour revoir des extraits de spectacles marquants et de revivre les moments forts de l’histoire du festival.

Dans quel contexte le FIL a-t-il vu le jour et quelle est son importance encore aujourd'hui ?

M.C : Le FIL a été fondé en 1994 par l’Union des écrivains québécois (l’UNEQ). À l’époque, toutes les autres disciplines avaient déjà leur festival, mais pas la littérature. Le FIL est donc venu combler un manque sur la scène culturelle montréalaise. La première caractéristique du FIL, c’est qu’il met en scène la rencontre de la littérature et des autres formes d’art. Le FIL fait donc appel au théâtre, au cinéma et à la musique, mais toutes ces disciplines se trouvent au service de la littérature.

Le but premier du FIL est de donner envie de lire au public, en lui permettant de découvrir – ou de redécouvrir – un auteur ou une œuvre. L’autre est de sortir l’écrivain de son isolement. Les premières années, nous organisions des lectures qui avaient lieu un soir seulement. Aujourd’hui, elles se déroulent sur plusieurs soirées et la mise en scène de ces lectures est beaucoup plus élaborée. On parle désormais de véritables spectacles littéraires, même si c’est toujours le texte et l’auteur qui sont mis de l’avant. Le FIL est devenu, avec le temps, un laboratoire de création et les directeurs de théâtre viennent y magasiner. Plusieurs textes qui sont montés chaque année au théâtre, comme La femme qui fuit adapté du roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette qui est présenté cet automne au TNM avec Catherine de Léan dans le rôle de la narratrice, ont d’abord fait l’objet de lectures au FIL.

Est-ce que vous voyez un rôle social à la littérature ?

M.C : Contrairement à ce qu’on entend parfois, je pense que les jeunes lisent autant qu’avant, qu’ils lisent même énormément. Je sais aussi que l’édition se porte bien au Québec et je suis consciente de l’importance et du rôle unique que joue le festival dans le milieu littéraire québécois. La culture a aussi un rôle dans l’intégration de nouveaux arrivants. Cette année pour la première fois, le FIL tiendra tous les midis des ateliers dans des centres de francisation. Nous allons demander à des personnes nouvellement arrivées au Québec d’écrire sur leur expérience et nous procéderons à la lecture de leurs textes à l’issue du festival, le 28 septembre, dans le cadre des Salons littéraires. Lorsqu’on pense aux besoins des nouveaux arrivants, on pense généralement au logement, au marché du travail ou aux soins de santé. On oublie trop souvent que ces gens avaient une vie dans leur pays et que la culture occupait une place importante dans leur vie. Alors quand je parle d’accès, je parle d’accès à la vie culturelle.

Festival international de la littérature (FIL)
Du 18 au 28 septembre 2024

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