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Le festival CINEMANIA fête son 30e anniversaire
7 novembre 2024
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Texte principal du billet
Le festival de films francophones le plus important en Amérique, CINEMANIA, tient sa 30e édition jusqu'au 17 novembre 2024. Fidèle à sa tradition, le festival proposera une riche programmation d’œuvres en provenance des quatre coins de la francophonie, dont un fort contingent issu du pays à l’honneur cette année : la France. Rencontre avec Guilhem Caillard, directeur de CINEMANIA, afin d’en savoir plus sur cette édition spéciale.
Un texte de Sébastien Tétrault
Que pouvez-vous nous dire de cette édition anniversaire ?
Ce 30e anniversaire est pour nous l’occasion de regarder en arrière et de mesurer la beauté du chemin parcouru. Lors de sa fondation, CINEMANIA avait pour vocation première de mettre en valeur le cinéma français au Québec. Il est devenu, au cours des dernières années, le festival de films francophones le plus important en Amérique et on peut dire qu’il reflète le monde francophone dans son ensemble et dans sa diversité. Pour cette 30e édition, CINEMANIA accueillera plus de 150 invités et présentera 120 films de la francophonie. Chaque année, la présidence du festival est attribuée à un couple franco-québécois, cette année nous avons deux présidentes d’honneur : les comédiennes Julie Le Breton et Julie Gayet.
Avez-vous quelques films à conseiller tout particulièrement ?
Je vous recommande Foyers, l’excellent premier long-métrage du réalisateur québécois Zachary Ayotte, présenté le 8 novembre à la Cinémathèque québécoise. La Pampa d’Antoine Chevrollier, qui sera présent, est un film français qui s’est distingué à Cannes et qu’on pourra voir le 10 novembre – avec le film Zanaar – et le 12 novembre, au Cineplex Quartier Latin. Je suggère également le documentaire andorran de Jorge Cebrian, Boris Skossyreff, l’escroc qui fut roi, présenté les 7 et 9 novembre à la Cinémathèque Québécoise, qui raconte l’histoire d’un usurpateur qui s’autoproclama roi de la principauté d’Andorre en 1934 ! Le film luxembourgeois Hors d’Haleine, d’Eric Lamhène, présenté le 7 novembre au Monument National, est une œuvre puissante sur les violences faites aux femmes. Enfin, Vil & Misérable, la comédie de Jean-François Leblanc inspirée du roman graphique de Samuel Cantin, présentée le 13 novembre au Monument National, risque aussi de ravir le public !
Pourquoi avoir choisi de mettre la France à l’honneur ?
D’une part, cette décision se voulait un clin d’œil aux origines du festival. D’autre part, nous voulions célébrer le pays qui a inventé le cinéma. Cela ne se traduit pas seulement par une programmation riche en films de l’Hexagone. Nous proposons également, sur la rue Emery, une exposition qui rend hommage aux décors iconiques du cinéma français. Intitulée Patrimoine en scène et présentée en collaboration avec le Centre des Monuments Nationaux français, cette exposition, qui a lieu du 6 au 13 novembre, révèle des lieux historiques qui ont servi de décor pour de grandes productions et offre au Quartier Latin une teinte de « décor de cinéma ». Ce sera l’occasion d’admirer le Château de Champs-sur-Marne, un bijou d’architecture qui a servi de cadre au tournage des Trois Mousquetaires, l’Hôtel Béthune qui sert souvent de décor aux films qui sont censés être tournés à l’Élysée et le Château Maisons-Laffitte qui a servi de décor à La Reine Margot. J’invite également le public à voir l’exposition immersive et gratuite CINEMANIA VR : Immersion dans l’inédit, présentée du 7 au 10 novembre, à la Cinémathèque. On y retrouve cinq œuvres françaises et luxembourgeoises qui repoussent les frontières de la narration conventionnelle.
Quel est l’impact de CINEMANIA sur le cinéma local et international ?
L’impact de CINEMANIA est considérable, notamment car il accueille régulièrement d’importantes rencontres de co-productions francophones et parce qu’il réunit annuellement plus de 100 producteurs. Nous recevons par exemple cette année une délégation de réalisatrices sénégalaises. Ces dernières nous feront part de leur expérience dans le milieu du cinéma et ce sera l’occasion de tourner nos regards vers le Sénégal, qui s’avère un pays producteur de films majeur en Afrique francophone. Enfin, j’aime penser que nous insufflons une dose d’énergie au milieu et que nous contribuons aussi de façon significative à la « découvrabilité » du cinéma québécois. Nous présentons d’ailleurs cette année 26 productions du Québec, c’est-à-dire 20 % de l’ensemble de notre programmation. Nous avons notamment une Grande soirée du Court Québécois. Et surtout, nous contribuons à former de nouvelles générations de spectateurs.
Comment le festival a-t-il évolué en 30 ans ?
Il y a quelques différences entre le CINEMANIA des débuts et celui d’aujourd’hui mais l’une des principales différences est son envergure. C’était un aspect très cher à mes yeux quand j’ai pris la direction du festival, il y a dix ans. Je voulais faire de ce festival encore confidentiel un événement vraiment grand public. Pour grandir, CINEMANIA s’est donc ouvert à la francophonie au grand complet, tout en mettant l’accent sur le cinéma québécois. En mettant le public au cœur de notre mission et de nos initiatives, nous avons vu la fréquentation du festival passer de 20 000 entrées à 100 000 entrées !
Du 6 au 17 novembre 2023
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