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Jardins suspendus au carrefour de rencontres

18 août 2022

Texte principal du billet

Du 25 au 28 août, la place de la Paix du Quartier des spectacles accueillera Jardins suspendus, une installation interactive doublée d’une performance de danse contemporaine et aérienne. Les deux codirectrices artistiques et chorégraphes du projet, Claire Jeannot et Geneviève Lauzon, nous présentent cette œuvre interdisciplinaire à la fois ambitieuse et sensible.

COMMENT EST NÉ JARDINS SUSPENDUS ?

Claire Jeannot : Geneviève et moi avons vu chacune de notre côté l’appel de projets du Partenariat du Quartier des spectacles, du Conseil des arts de Montréal et de l’École nationale de de théâtre pour un spectacle en arts de la rue. Nous avions toutes les deux quelque chose en tête, mais qui ne correspondait pas tout à fait aux critères. Nous avons donc décidé de dialoguer et de développer davantage nos idées respectives pour créer un troisième projet.

Geneviève Lauzon : Nos deux démarches contenaient déjà plusieurs points communs, comme l’idée d’une installation qui transforme l’espace public, celle d’investir les hauteurs et de jouer avec l’œil du public. On a voulu bonifier nos deux univers pour en créer un qui plus onirique, plus grandiose et qui occupe encore plus vastement la place de la Paix.

AU SUJET DE CE LIEU, QU’EST-CE QU’IL ÉVOQUE POUR VOUS ? COMMENT LA PLACE DE LA PAIX S’EST-ELLE INSCRITE DANS VOTRE PROJET ?

CJ : Ce qui nous tout de suite allumé, c’est son côté arborescent, multiple. C’est un lieu très vivant, occupé par différentes communautés. Notre travail étant axé sur la connexion et la rencontre, c’était naturel pour nous de s’intéresser à ce qui s’y trouvait déjà.

GL : C’est une place publique plutôt intime, enclavée entre les immeubles. On y retrouve une végétation assez dense, avec plusieurs arbres et de la pelouse. La composition végétale et urbaine dans ce lieu a inspiré notre projet, tout autant que sa complexité sociale.

POUVEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE LE PROJET EN QUELQUES MOTS ? QU’EST-CE QUI ATTEND LE PUBLIC ?

GL : Il y a deux volets à Jardins suspendus. Le premier consiste en une exposition interactive extérieure, accessible librement de 11 h à 21 h. En visitant l’installation, les passants pourront activer des pistes sonores et entendre des témoignages issus d’activités de médiation culturelle qui ont également nourri le projet.

CJ : En soirée, c’est le spectacle de danse contemporaine et aérienne. Sept interprètes vont venir occuper l’espace et le rendre vivant en jouant avec les hauteurs et avec la gravité. Les artistes sont accrochés sur des conteneurs qui vont jusqu’à seize pieds de haut. L’ensemble du projet est une expérience à la fois visuelle, sonore, un éveil des sens et des émotions.

VOUS AVEZ PLUSIEURS COLLABORATEUR·RICE·S SUR CE PROJET POUR ÉLABORER UN UNIVERS AUSSI RICHE. QUI SONT-ILS ET QUI SONT-ELLES ?

GL : Pour la scénographie, nous avons travaillé depuis le tout début avec Manon Guiraud et Charlotte Gandin, ex-membres du collectif de création aujourd’hui démantelé, Le Pictographe. Ce sont elles qui ont fabriqué très minutieusement à partir d’anciennes chemises récupérées le majestueux arbre qui trônera bientôt sur la place de la Paix.

CJ : Il y a aussi une trame sonore, signée par Andrew Beaudoin, les costumes de Roxanne Bédard et la musique de Thomas Floquet. Pour la danse aérienne, nous avons collaboré avec la conseillère artistique Mélissa Collelo.

EN QUOI A CONSISTÉ EXACTEMENT CE TRAVAIL DE MÉDIATION CULTURELLE ?

GL : Pour nous, il était important que le projet porte la voix de citoyen·ne·s. En collaboration avec l’École nationale de théâtre du Canada et l’Accueil aux immigrants de l’est de Montréal (AIEM), nous avons mis en place des ateliers de médiation pour explorer le mouvement du corps, fouiller le langage non verbal, les postures, les regards, etc. À la suite de ces séances physiques, il y a eu des discussions qui ont été captées et sont devenues des pistes sonores, des mots ou des phrases qui font partie du spectacle.

CJ : Cet été, nous avons aussi fait des rencontres directement sur la place de la Paix pour échanger avec les gens qui l’occupent, les découvrir et leur parler de notre projet. On a discuté du lieu, de leur connexion aux autres et à la ville. Ç’a été très enrichissant humainement.

LE PARTAGE ET LA RENCONTRE HUMAINE SONT AU CŒUR DE VOTRE PROJET, QUEL EST LE MESSAGE QUE VOUS SOUHAITEZ TRANSMETTRE AVEC CETTE ŒUVRE ?

GL : Au fil de nos recherches, il est devenu clair pour nous que la rencontre est quelque chose d’essentiel pour l’humain. On a envie de rendre compte de l’importance de ce contact qui laisse des traces en nous et trouve un écho dans nos vies. Toutes les petites rencontres qu’on fait dans une journée, quel impact peuvent-elles avoir sur nous quand on s’y attarde un peu ? La pandémie a sans doute éveillé cette conscience chez plusieurs d’entre nous.

CJ : Avec ce projet, on réalise que les connexions qui nous unissent sont là, il faut simplement les mettre en lumière. On a cherché à matérialiser les liens qui existent entre les citoyen·ne·s de la ville et à démontrer que ces rencontres ont un réel poids, une grande force dans ce qu’on peut accomplir, ressentir, vivre comme être humain.

Jardins suspendus
Installation immersive et danse aérienne

Du 25 au 28 août 2022
Installation immersive : 11 h à 21 h
Deux représentations par soir : 18 h et 19 h 30

Place de la Paix, Quartier des spectacles
Gratuit !

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