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25 ANS DU FIL : QUAND LA CRÉATION LITTÉRAIRE SE MET EN SCÈNE

17 septembre 2019

Texte principal du billet

Pour sa 25e édition, le Festival international de la littérature (FIL) célèbre de grandes retrouvailles autant que l'arrivée de nouveaux visages. Discussion avec sa directrice générale et artistique, Michelle Corbeil, sur l'histoire de cette rencontre annuelle où la création littéraire se met en scène.

COMMENT DÉCRIRE LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA LITTÉRATURE ?

Le festival a été créé par des écrivains. Je le répète souvent parce que je trouve que c'est quelque chose d'assez unique. On est ensuite allé chercher des expertises et connaissances des autres milieux des arts. Aujourd'hui, il y a des metteurs en scène, des concepteurs vidéo autant que des concepteurs de lumière qui travaillent avec nous. Une des choses dont nous sommes le plus fier est d'avoir « professionnalisé », en quelque sorte, le spectacle littéraire.

À VOS DÉBUTS, EST-CE QUE LES PRÉSENTATIONS ÉTAIENT UNIQUEMENT DES LECTURES ?

Je me souviens, en 1994, nos premiers spectacles-lectures commençaient à 19 h et finissait à 3 h du matin... C'était un peu long [rires]. Aujourd'hui, un spectacle littéraire est aussi intéressant que peut l'être un spectacle de théâtre ou de danse. La manière de présenter les œuvres a beaucoup évolué au fil des ans.

COMMENT CHOISISSEZ-VOUS LES OEUVRES LITTÉRAIRES À METTRE EN SCÈNE ?

Je perçois mon travail, dans un premier temps, un peu comme celui d'un éditeur. Parfois, ce sont des oeuvres que je connais déjà et que j'ai envie de faire redécouvrir. Le livre d'Elizabeth Smart, À la hauteur de Grand Central Station je me suis assise et j’ai pleuré, est paru en 1945 en anglais et dans les années 90' dans sa traduction française. C'est l'un des plus beaux livres qui existent. Il est mis en lecture par Justin Laramée avec Magalie Lépine Blondeau (23-24 septembre, Cinquième salle de la Place des Arts). Le livre a été réédité aux éditions Les Herbes rouges en 2003.

On choisit aussi des nouveautés, parfois même des manuscrits. C'est le cas de Rien d'autre que cette félicité, lu par Pascale Bussières (21 septembre, Théâtre Outremont). J'ai eu la chance de recevoir ce texte de Nancy Huston avant qu'il soit publié ce qui a permis de le présenter au Festival.

SPECTACLE D'OUVERTURE

Nelly et Sylvia
Mise en lecture Alexia Bürger, avec Evelyne Brochu et Alice Pascual
Le 20 septembre 2019
Cinquième salle de la Place des Arts

Je me rappelle très bien, il y a dix ans, c'est à la sortie d'une représentation du Festival dans cette même salle que j'ai appris que Nelly s’est enlevé la vie. Dix ans plus tard, faire un spectacle où on lui rend hommage au même endroit - un dialogue avec Sylvia Plath (1932-1963) - ça me fait vraiment plaisir. J'espère aussi quelque part que ce plaisir sera partagé par ses amies et sa famille. Claudia Larochelle, qui a créé ce projet, était très proche de Nelly. C'est comme si dix ans plus tard, on renversait la vapeur.

QU'AVEZ-VOUS PRÉPARÉ POUR SOULIGNER LE 25E ANNIVERSAIRE DE L'ÉVÉNEMENT ?

Il y a plusieurs des écrivains et des artistes des 24 dernières années qui reviennent. C'est un réel bonheur de retrouver la danseuse Louise Bédard dans cet échange avec Guylaine Massoutre (22 septembre, Cinquième salle de la Place des Arts). Puis, Marie Chouinard revient avec un nouveau récit, Zéro Douze (Lecture le 24 septembre, Musée d'art contemporain ).

Aussi, Martin Faucher est l'un des premiers metteurs en scène avec lequel j'ai travaillé en 2003. Il vient lire ses propres textes, alors qu'on le connaît surtout comme comédien, metteur en scène et directeur du Festival TransAmériques (28 septembre, Théâtre La Chapelle).

Il y a également Joséphine Bacon qu'on va retrouver au Musée d'art contemporain (27 septembre), et aussi à la journée jeunesse, Les Mots parleurs, le 28 septembre à la Maison Théâtre. Joséphine fait partie de la famille du FIL !

Il y a aussi de nouvelles têtes. On parlait de Magalie Lépine-Blondeau et Justin Laramée, mais il y a aussi Christian Lapointe (27 septembre, Société des arts technologiques) qui avait fait une première petite incursion l'année dernière.

Cette année, il y a plusieurs représentants des jeunes générations qui se joignent aux gens qui font partie de l'histoire du Festival. Au total, on reçoit près de 200 écrivains et artistes sur 10 jours en 21 lieux.

LA LITTÉRATURE SE VIT AUSSI DANS L’ESPACE PUBLIC, DONT AUX JARDINS GAMELIN

Il y a toute une histoire entre le Festival et le Partenariat du Quartier des spectacles autour de cette expérience collective en plein air de la littérature. Le FIL occupe depuis cinq ans les Jardins Gamelin avec une bibliothèque libre-service en plus des médiateurs et des escouades littéraires. Cela permet à des gens d'horizons différents de se mélanger autour de ce concept du livre. La littérature peut servir aussi à créer des liens et même parfois à encourager une plus grande inclusion.

QU'EST-CE QU'ON PEUT SOUHAITER AU FIL POUR LES 25 PROCHAINES ANNÉES ?

Un plus grand rayonnement à l'extérieur de Montréal. Depuis longtemps, on travaille souvent très fort pour une seule représentation. De plus en plus, on s'efforce de faire circuler certaines de ces créations. On organise déjà des tournées au Québec pour faire connaître cette littérature, ce savoir-faire, mais, pour la première fois cette année, on accueille de nombreux diffuseurs européens, autant des organisateurs d'événements et de festivals littéraires que des programmateurs de théâtres, à la fois français, belges et allemands. La première mission du festival demeure toujours la même : faire connaître notre littérature.

FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA LITTÉRATURE
Du 20 septembre au 29 septembre 2019

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