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Un vent de renouveau souffle sur le FIFA

8 mars 2018

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Unique festival spécialisé dans le domaine du film sur l’art en Amérique, le Festival international du film sur l’art (FIFA), qui se déroulera du 8 au 18 mars, a toujours eu à cœur d’accroître les rencontres.

Cette 36e édition marque une ère de renouveau, insufflé par les nouvelles technologies et l’arrivée de Philippe U. Del Drago, le nouveau directeur général. Il nous partage son souhait de pousser la rencontre à un niveau supérieur où l’ensemble des professionnels et amateurs d’art trouveront leur place.

Vous évoluiez dans le milieu du cinéma, entre autres comme producteur et documentariste avant de prendre la tête du FIFA. Comment cette expérience nourrit-elle votre rôle actuel ?

Les sujets humains ont toujours été le centre de mon travail. J’ai documenté le quotidien d’un transsexuel havanais, de réfugiés tibétains en Inde et de défenseurs de lieux naturels sacrés en Europe. J’ai aussi réalisé des portraits d’artistes. Cela m’a permis d’expérimenter le processus de création qu’explore le FIFA. La mission du festival est de faire découvrir ce qui se cache dans la tête des artistes, des hommes et des femmes de culture. C’est donc une mission humaine vraiment enrichissante.

Où souhaitez-vous amener le FIFA dans les prochaines années ?

Le milieu des arts travaille souvent en silo, chaque type de pratique de son côté. Le FIFA se veut rassembleur en démystifiant un fait commun à toutes les formes artistiques : comment le cerveau humain réussit-il à créer ?

Je souhaite rassembler tous ces artistes, mais aussi les professionnels de l’économie culturelle et créative de Montréal, réunir au FIFA tous les amoureux des arts, y compris le public. J’aimerais que tous puissent se rencontrer pendant l’événement et que de nouveaux projets naissent de ces échanges. Car, malgré toutes les technologies à notre portée, ce sont toujours les rencontres humaines qui scellent les projets.

De nos jours, on se questionne beaucoup sur l’impact de la technologie sur la création. Le Quartier des spectacles en sait quelque chose, puisqu’elle fait part intégrante de vos projets. Pourtant l’évolution des techniques existent depuis toujours. En peinture, un artiste découvre un pigment différent permettant d’enrichir la création des autres. Décortiquer le processus qui a mené à cette découverte permet d’établir une recette pour que d’autres puissent utiliser le pigment dans leurs oeuvres. Ce qui est intéressant dans les arts numériques, c'est qu’il n’y a pas encore de « recette ». Un festival comme le FIFA existe pour démystifier les processus de création et ensuite s’en inspirer.

La musique sera à l’honneur cette année, comment la mettrez-vous de l’avant ?

La directrice de la programmation, Anita Hugi, a eu la brillante idée de mettre en vedette une forme d’art par année. On sait à quel point Montréal est une ville de musique, il y aura donc une quantité considérable de films consacrés à la musique dans la programmation, dont un hommage à Idéal audience, une société française réputée. Aussi, soulignons la venue de Mathieu Amalric qui présentera ses deux derniers films consacrés à une cheffe d'orchestre canadienne et au musicien jazz John Zorn. Sans oublier la discussion avec Kent Nagano, chef de l’Orchestre symphonique de Montréal et sujet d’un documentaire de Nadja Frenz.



Megalodemocrat: The Public Art of Rafael Lozano-Hemmer donnera le coup d’envoi du festival. Comment s’est arrêté votre choix?

Le réalisateur Benjamin Duffield nous a lui-même soumis son film et nous avons tous eu un coup de cœur ! Nous souhaitons faire découvrir cet artiste mexico-canadien aux Montréalais, car il est basé ici. Megalodemocrat: The Public Art of Rafael Lozano-Hemmer expose bien le renouveau du FIFA, car Rafael utilise les technologies pour créer des relations avec les humains. Le film a été tourné en 10 ans dans 25 villes à travers le monde, il expose donc en profondeur la démarche d’un artiste multimédia, un sujet toujours rare dans les films sur l’art. C’est très intéressant pour la relève, les statistiques de ventes de billets le prouvent.



Dans quelques années, croyez-vous que la technologie deviendra un sujet central des films sur l’art ?

Assurément ! Le FIFA devra donner des indications claires du genre de projets qui nous intéressent. Ce qui assurera une diffusion des films créés qui pourront compter sur nous comme tremplin. Montréal est une manne de projets numériques.

Un bel exemple du type de films que nous souhaitons est Liminality, cette danse immersive qui sera présentée sous le dôme de la Société des Arts Technologiques (SAT) en première mondiale. Il regroupe la danse contemporaine, une bande sonore en direct et des techniques de filmographie en 360 degrés.


Festival international du film sur l’art (FIFA)
8 au 18 mars 2018

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