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Lorraine Pintal, figure clé du Quartier des spectacles

16 janvier 2014

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En plus de diriger le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) depuis plus de 20 ans, Lorraine Pintal est membre des conseils d’administration de La Vitrine et du Partenariat du Quartier des spectacles. Son souhait? Que Montréal se classe parmi les plus importantes métropoles culturelles du monde.

Rencontre avec Lorraine Pintal, directrice artistique et générale du TNM, présidente du conseil d’administration de La Vitrine et vice-présidente du CA du Partenariat du Quartier des spectacles.

Lorraine-Pintal

Photos : Jean-François Gratton / une communication orangetango

Vous avez fait partie du petit cercle qui a contribué à la naissance du Quartier des spectacles et vous êtes active au sein du Partenariat du Quartier des spectacles depuis le début. Parlez-nous de votre rôle.

Je siège au conseil d’administration du Partenariat depuis 2003 et je suis au comité exécutif depuis peu. Comme je suis à la fois praticienne et directrice d’un théâtre, j’essaie de mettre à profit mon expertise, ma connaissance du milieu culturel et de nourrir la réflexion des membres sur les enjeux qui mobilisent les artistes qui sont au cœur du développement du quartier des spectacles. Un dossier qui nous tient particulièrement à cœur est le renforcement du rôle que doivent jouer les salles de spectacles dans un environnement culturel où les espaces publics et leur animation sont importants. Il ne faut pas oublier que le Quartier des spectacles est l’endroit où l’on retrouve le plus grand nombre de salles à Montréal. Les salles de spectacles doivent donc demeurer des repères dans la ville.

Qu’est-ce que vous aimeriez voir, dans les années à venir, au Quartier des spectacles?

Un rendez-vous de taille à ne pas manquer, c’est le 375e anniversaire de Montréal en 2017. D’ici là, il faut continuer à développer la vision d’une métropole culturelle forte sur la scène internationale avec comme plateforme le Quartier des spectacles. C’est formidable que notre métropole ait placé la culture parmi les leviers de son développement et de son essor. Je crois aussi important de faire la promotion de la vitalité du Quartier des spectacles comme destination culturelle incontournable à longueur d’année. On y vit une expérience hors du commun, qui le distingue de ce qui se crée en banlieue tout en pouvant côtoyer des artistes qui y vivent, y travaillent, y créent.

Justement, la création prend beaucoup de place au TNM.

Depuis l’affirmation de notre mission - « Un théâtre de tous les classiques, ceux d’hier et de demain » - la relecture des grands classiques et la création inédite trouvent je l’espère, un équilibre au sein des programmations. Certaines initiatives comme le Prix Olivier Reichenbach pour souligner l’importance de l’intégration des artistes émergents à nos saisons, la bourse à la création Jean-Louis Roux pour favoriser des résidences d’écriture, la bourse Jean-Pierre Ronfard qui permet à de jeunes metteurs en scène d’explorer de nouvelles voies artistiques, nous permettent de participer activement au renouvellement de la pratique théâtrale. L’idée est de confronter les auteurs d’hier et d’aujourd’hui. Nous avons des artistes formidables au Québec et le TNM, grâce à l’architecture exceptionnelle de sa scène, entend leur offrir un terrain de jeu où ils peuvent rêver le théâtre dans toute sa démesure.

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La murale Jeu de mots du TNM fait partie du Parcours lumière du Quartier des spectacles. Elle a été créée par Thomas Csano, produite par MU, et mise en lumière par Claude Accolas. Photo : Martine Doyon, Quartier des spectacles

Le TNM a un public de fidèles et réussit à renouveler ses publics. Comment faites-vous?

Le développement de nouveaux publics est à la fois un travail de marathonien et de sprinter. L’équipe des communications dirigée par Annie Gascon a développé plusieurs stratégies promotionnelles afin de fidéliser les spectateurs car l’abonnement est essentiel à notre vitalité. Pour rajeunir l’auditoire, nous avons mis en place les matinées étudiantes il y a une quinzaine d’années et nous avons établi une grille de prix accessible pour les 35 ans et moins qui donne d’excellents résultats. Ça, c’est l’approche marathonienne.

Avec l’avènement des nouveaux médias, c’est la course folle ! On a modifié en profondeur notre manière de s’adresser aux médias au public. Le TNM a pris le tournant des nouvelles technologies et ce renouveau facilite l’accès à notre théâtre, et ce, pour toutes les couches de la population. J’aime croire que nous présentons un théâtre exigeant pour un public curieux, avide de découvertes.

Que nous réserve le TNM d’ici la fin de la saison?

L’année 2014 débutera avec Icare (du 14 janvier au 8 février), qui s’attaque à une mythologie encore très porteuse de sens. Avec les maîtres du virtuel Michel Lemieux et Victor Pilon à la mise en scène et un texte de création d’Olivier Kemeid, nous allons présenter un univers qui confronte des comédiens en chair et en os avec des personnages virtuels. Là réside toute la magie de 4D’Art.

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Icare / Albertine, en cinq temps. Photos : Jean-François Gratton / une communication orangetango

Ensuite, nous présenterons en coproduction avec le Trident à Québec, un des chefs-d’œuvre de Michel Trembay, Albertine, en cinq temps (du 11 mars au 5 avril), que je mets en scène. Trente ans après sa création, les personnages n’ont pris aucune ride.

En mai, ce sera au tour d’une pièce de Robert Lepage, Les aiguilles et l’opium (du 6 au 31 mai) , qui met en scène un Marc Labrèche sensible et émouvant. Il y a une histoire d’amour qui s’est créée entre le théâtre de Robert Lepage, Ex Machina et le TNM depuis plusieurs années. C’est une collaboration précieuse et stimulante !

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Les aiguilles et l’opium / Cyrano de Bergerac. Photos : Jean-François Gratton / une communication orangetango

C’est le classique Cyrano de Bergerac (du 16 juillet au 16 août), mis en scène par Serge Denoncourt avec Patrice Robitaille dans le rôle-titre, qui va clore la saison, en coproduction avec le Festival Juste Pour Rire.

Parlez-nous de votre travail à La Vitrine.

J’ai été invitée à présider La Vitrine culturelle de Montréal dès sa fondation initiée par Tourisme Montréal suite à une commande du ministère de la Culture à Québec. D’une billetterie dernière minute à ce centre de promotion de l’art qui se fait à Montréal et au Québec qu’est devenue La Vitrine, il y a eu plusieurs années de travail acharné de la part de toute l’équipe dirigée par Nadine Gelly Maintenant que La Vitrine s’est installée dans le magnifique édifice appelé le 2-22, j’appuie le plus efficacement possible les visions de la direction générale en accord avec notre conseil d’administratif qui est très représentatif des forces du milieu culturel.

Illumination 2-22 par La Vitrine - credit photo Martine Doyon (1)

Mise en lumière du 2-22 par Moment Factory. Photo : Martine Doyon

Quelle image vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?

Une plaque tournante vers laquelle toutes les formes d’art convergent en équilibre sur un environnement urbain audacieux parsemé d’espaces dynamiques et invitants offrant au public une expérience unique !

Théâtre du Nouveau Monde La Vitrine

Publié le 16 janvier 2014

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