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Une œuvre en cinq temps pour rendre hommage aux créateurs

6 octobre 2016

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Depuis la fin du printemps, le Quartier des spectacles compte une nouvelle œuvre d’art public. Les passants qui s’engagent sur la rue Jeanne-Mance, juste au sud de la place des Festivals, peuvent apprécier Où boivent les loups, de Stephen Schofield.

Conçue en cinq tableaux, l’œuvre du sculpteur porte sur la force créatrice et l’inspiration des artistes. Faites de bronze, d’aluminium, de ciment et de verre, les sculptures formant Où boivent les loups rendent hommage au monde des arts, à travers ses créateurs et ses disciplines.

Nous nous sommes entretenus avec Stephen Schofield qui nous présente son œuvre.


Quelle est l’idée de départ d’Où boivent les loups?

J’ai conçu des moments, tels différents actes d’une pièce de théâtre ou instants d’une pièce musicale. C’est une œuvre en cinq temps. Bien que je n’aie pas conçu chacune des sculptures en pensant à un art en particulier, le visiteur pourra faire des liens entre certaines d’entre elles et des disciplines artistiques. Le choix de la composition était davantage lié à des expériences que j’ai vécues en tant que spectateur. C’est une œuvre très rythmée, mais tout n’est pas calculé. Je voulais insister sur les nuances. C’est comme en musique : si la partition était parfaitement géométrique, ce ne serait pas intéressant. C’est quand il y a un changement de rythme que ça devient vivant, que ça capte notre attention.


D’où vient le titre de l’œuvre?

C’est le titre d’un recueil de poèmes de 1932 de l’artiste roumain Tristan Tzara. Beaucoup de ses poèmes parlent de la force créative, de la recherche dans la création, de l’inspiration.


Quels sont les thèmes dominant de votre corpus artistique?

Il est parfois question de la solitude, de la précision du geste, de l’inspiration des artistes. La géométrie revient aussi beaucoup. J’ai voulu souligner l’énergie – parfois presque sauvage, féroce – de l’artiste. On le voit dans la figure L’Effigie et les enfants, où une figure héroïque qui est tombée est transportée par des enfants pleins d’énergie. L’idée de jeu est aussi très présente. Parfois l’inspiration vient d’un simple geste que j’ai aimé. C’est le cas avec le dernier tableau, L’équilibriste, où un artiste se tient sur une main. La position vient d’une pièce du chorégraphe Andrew Harwood.


Parlez-nous un peu de votre démarche de travail. Comment avez-vous, par exemple, imaginé les cinq enfants de L’Effigie et les enfants?

Pour les cinq enfants, je suis parti d’artistes que je connais, et j’ai essayé d’imaginer à quoi ils ressemblaient lorsqu’ils étaient enfants. J’aime travailler avec ma mémoire et mes souvenirs.


Qu’est-ce que ça vous fait de voir le fruit de votre travail sur la place publique?

C’est un grand bonheur… et un grand soulagement! Ce n’est que lorsque nous avons posé la dernière pièce que nous avons pu voir la logique de l’ensemble. Je suis content, par exemple, de voir que les lignes de fuite fonctionnent sur le site. Dépendamment du point de vue par lequel le spectateur aborde l’œuvre, il verra quelque chose de différent.


Exposition : Où boivent les loup ?

Jusqu’au 23 octobre, le public est invité à découvrir gratuitement le processus de création de l’œuvre de Stephen Schofield, Où boivent les loups, à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts. Tous les jours de 16 h à 22 h.

Crédit
Conception de l’exposition : Isabelle Riendeau
Présenté par : Le Bureau d'art public Ville de Montréal

Où boivent les loups

Sur la rue Jeanne-Mance,
entre Sainte-Catherine et René-Lévesque

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