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De la couleur et de la chaleur à la place Émilie-Gamelin

22 décembre 2011

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Alors que les chaumières québécoises éclairent les longues nuits d’hiver de leurs traditionnelles ampoules multicolores, le Quartier des spectacles de Montréal donne une autre dimension aux fameuses lumières de Noël. Dans cette série d’articles, j’ai rencontré les concepteurs des projets entre autres déployés sur la place Émilie-Gamelin et aux abords du métro St-Laurent.

Par Félix Larose
C’était la veille de l’inauguration, place Émilie-Gamelin en plein cœur du mois de décembre. Pas un flocon à l’horizon, mais Félix Dagenais avait tout de même les doigts enfournés dans ses énormes mitaines. Avec Louis-Xavier Gagnon-Lebrun et Éric Gautron, l’équipe d’Éclats de verre en était aux derniers ajustements.

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Crédit photo | Martine Doyon
« Ce qui est bien du concours du Quartier des spectacles, c’est que les soumissions sont anonymes, les projets sont donc jugés sur la qualité plutôt que sur un nom ou une réputation. Ça nous a permis de créer une installation comme celle-là même si c’est notre première vraie expérience. »

Pour un premier effort, l’installation labyrinthique ne souffre d’aucun complexe. Projections interactives sur la façade de l’Hôtel des Gouverneurs, panneaux colorés par dizaines, éclairages et effets sonores en prime, l’œuvre occupera pleinement le lieu et ses passants jusqu’à la fin du mois de février.

À l’ombre de la Bibliothèque Nationale, la place Émilie-Gamelin est l’un des points chauds du Quartier Latin de Montréal. La drogue et l’itinérance font partie intégrale du décor rébarbatif de cette sortie du métro Berri. Des trois lieux proposés aux participants, ce n’était certainement pas le premier choix de tous. Mais pour Atomic 3, c’était une chance en or.

« Quand on a choisi la place Émilie-Gamelin, c’était pour le défi. Notre première décision a été de mettre de la couleur et de la chaleur dans cet espace qui devient gris et morne en hiver. On a aussi voulu faire quelque chose qui fonctionnait autant le jour que la nuit pour éviter de perdre la moitié du temps d’action. »

Dans la lignée des Jean-Paul Mousseau et Marcel Ferron du renouveau artistique québécois des années 60, l’équipe d’Éclats de verre a voulu travailler le vitrail comme un clin d’oeil à l’héritage historique et culturel de la belle province.   « Il y avait l’idée de l’animé, de la chaleur, de la lumière, mais il y avait aussi l’idée de s’intégrer dans l’espace. Et cet espace-là, c’est Melvin Charney. »

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Crédit photo | Martine Doyon
Si comme moi vous n’aviez jamais remarqué les trois sculptures trônantes sur la colline de la place Émilie-Gamelin, vous n’avez peut-être jamais entendu parler de l’architecte, urbaniste et sculpteur montréalais Melvin Charney qui s’est démarqué à l’époque du maire Drapeau en remettant en question la relation du citoyen à son environnement. Pour lui rendre hommage, la façade de l’immeuble de l’hôtel des Gouverneurs se transformera en immense surface de projection sur laquelle s’animeront des séquences vidéo activées par les passants.

Dans leur occupation des lieux, les trois hommes de théâtre, qui se sont rencontrés chez Ex Machina, la compagnie de Robert Lepage, ont conçu un décor fantastique sur une scène pleine de clous. C’est maintenant aux citoyens de tenir le rôle principal.

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