Le MEM, un nouveau musée dans le Quartier des spectacles

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Le MEM, le Centre des mémoires montréalaises, voué à la préservation de l’histoire orale de Montréal est officiellement ouvert ! Situé à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine Ouest, il accueille les visiteurs depuis le 6 octobre dernier. Rencontre avec sa cheffe de division, Annabelle Laliberté, afin d’en savoir plus sur le mandat et la programmation de cette institution.

Qu’est-ce que le MEM et quelle est sa mission ?

Annabelle Laliberté : Le MEM, c’est le centre d’histoire de Montréal, autrefois situé dans le Vieux Montréal, qui a déménagé et qui s’est métamorphosé. Le MEM est un musée voué à la préservation des mémoires citoyennes de de Montréal. Le MEM n’est pas un musée traditionnel au sens du terme. Ici, les objets exposés viennent appuyer le propos, mais c’est l’histoire de Montréal et de ses habitants qui est réellement mise de l’avant.

A qui s’adresse le MEM ?

AL : Le MEM s’adresse avant tout aux Montréalais·es, qu’ils soient Montréalais·es de naissance, de cœur ou d’adoption. D’ailleurs, il ne présente pas une vision particulièrement « carte postale » de la ville. Au MEM, on parle du fleuve et de la nature, on dépasse le Stade Olympique et l’Orange Julep et on s’intéresse avant tout aux citoyen·ne·s qui font vivre et vibrer la ville. D’ailleurs il est important de préciser que l’esprit citoyen guide le musée. Toutes les décisions sont prises en comité et la participation citoyenne est encouragée à tous les niveaux. Il est important de préciser que l’entrée du musée, la plupart des activités et des expositions sont gratuites même si certaines expositions sont payantes.

Qu’est-ce qui a inspiré la création du MEM ?

AL : L’idée était d’offrir aux Montréalais·es un lieu unique où ils pourraient se retrouver. Nous nous sommes inspirés de certains musées californiens et new yorkais et ce projet s’inscrit dans les grandes tendances muséologiques actuelles. Les premiers commentaires que nous avons reçus sont unanimement positifs.

Pourquoi s’établir dans le Quartier des spectacles ?

AL : Le Centre d’histoire de Montréal avait atteint sa pleine capacité. Nous avions deux choix : construire ou déménager. La ville de Montréal croyait au potentiel d’un musée citoyen et lorsque l’occasion de s’établir dans le Quartier des spectacles s’est présentée, il fallait la saisir. À nos yeux, l’endroit est parfait pour un musée qui se distingue des autres musées axés sur l’histoire de la ville. C’est un musée agile, qui veut maintenir le dialogue ouvert avec les citoyen·ne·s, et le Quartier des spectacles est un lieu central et facile d’accès. Une visite au MEM leur donne la chance de redécouvrir leur ville et le centre-ville !

Quelles sont les expositions et les activités du MEM ?

AL : Deux expositions sont actuellement à l’affiche. Célébrer le Chaînon : 90 ans de dévouement pour les femmes est une exposition gratuite consacrée à cet organisme qui vient en aide aux Montréalaises depuis près d’un siècle. L’exposition payante Détours – Rencontres urbaines, est une exposition immersive, présentée en collaboration avec Urbania, qui jette un regard différent sur Montréal par le biais de 17 personnes ou groupes, le 18^e point de vue étant celui de l’île elle-même. Le MEM propose également de multiples activités éducatives comme Ton quartier, qui s’adresse aux élèves du primaire ou Faire sa valise, qui présente l’histoire de Montréal aux élèves du secondaire, sous l’angle de l’immigration.

À votre avis, quel rapport les Montréalais·es entretiennent-ils avec leur ville ?

AL : Je pense que les Montréalais·es aiment leur ville avec ses charmes et ses défauts. De manière générale, les gens sont attachés à leur milieu de vie. De toute façon, le but du MEM n’est pas de prendre position mais de s’inscrire dans la discussion. À ce titre, je trouve que l’œuvre d’art public La constellation de l’hippocampe illustre bien le rôle que le MEM souhaite jouer. Ce projet, développé par Raphaëlle de Groot, a fait appel à de nombreuses collaborations et a bénéficié de l’apport de plus de 350 personnes, dont beaucoup n'avaient jamais mis les pieds dans un musée. Le concept de ce projet était de valoriser l’expérience brute et directe de la ville que font les gens au quotidien.