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Lucia, la ballerine qui enchante le Quartier des spectacles

24 août 2023

Texte principal du billet

Une boîte à musique géante liant musique classique, sculpture, animation et danse prend place sur Le Parterre. Lucia, une œuvre interactive d’Anne Lagacé et du studio montréalais Mirari, vous invite à prendre part à un captivant conte, magnifié d’une musique originale composée par Maxime Goulet et interprétée par l’Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Dina Gilbert.

Rencontre avec les créateurs Anne Lagacé et Gonzalo Soldi du studio Mirari.

Pouvez-vous nous dire un mot sur la genèse de l’œuvre ?

Anne Lagacé : Le processus de création de Lucia a commencé il y a quatre ans et demi. Il est né de notre volonté de rassembler des formes d’art traditionnelles au sein d’un même projet susceptible de toucher le plus large public possible. Nous voulions aussi donner une nouvelle dimension aux projets multimédia en créant une œuvre qui dépasse le simple cadre du son et lumière et des effets spéciaux.

Comment s’est déroulé le processus créatif ?

Gonzalo Soldi : La plupart des projets multimédia ont pour point de départ un flash, une idée technologique qui donne l’impulsion. Or nous avons vite constaté que dans le cadre de ce projet, il nous fallait plus de profondeur. En effet, pour créer l’œuvre dont nous rêvions, nous avions besoin d’une base narrative et avons choisi de nous inspirer d’un conte. Mais après avoir cherché en vain l’inspiration dans les contes existants, nous avons compris qu’il nous fallait écrire nous-même l’histoire dont Lucia serait l’héroïne.

Quel est ce conte dont Lucia est le personnage central ?

G.S : Le conte raconte l’histoire de Lucia, une jeune danseuse de Ravenne, en Italie, qui rêve de faire le tour du monde. Un jour, elle fait la rencontre de Giorgio qui allume les réverbères de la ville. Et quand, victime d’un accident, Lucia devient incapable de pratiquer son art, Giorgio crée la boîte à musique où elle pourra danser éternellement. Ce conte fait partie des contes In Bocca Al Lupo (Dans la gueule du loup, en italien).

A.L : La beauté de cette histoire, c’est que le public y joue un rôle. En se réunissant autour de l’œuvre et en actionnant les manivelles fixées à son socle, les gens exercent une influence sur les lampadaires qui éclairent la scène et sur la musique qui fait danser Lucia. C’est ainsi que le public contribue à réenchanter la ville.

Comment cette œuvre se présente-t-elle au public ?

A.L : L’œuvre propose cinq niveaux d’interaction possibles. Le premier consiste à admirer l’œuvre en elle-même, une sculpture de deux mètres et demi réalisée en France par Yann Guillon. Ensuite, on peut tourner les manivelles et participer à la diffusion de la musique originale composée par Maxime Goulet. La musique qui joue et fait danser Lucia change en fonction du nombre de manivelles activées. Quand une seule manivelle est tournée, elle est très intime et prend la forme d’un solo de célesta, mais plus on tourne de manivelles, plus l’interprétation devient complexe et la musique grandiose. De plus, la lumière des 6 lampadaires qui éclairent l’installation varie en fonction de la musique. Enfin, deux écrans situés sur les parois du socle diffusent un court-métrage d’animation réalisé par La Pastèque et illustrant le conte Lucia. Et c’est sans parler des deux panneaux explicatifs qui détaillent le processus de création de l’œuvre.

Quel regard portez-vous le chemin parcouru et les défis relevés depuis sa conception jusqu’à sa réalisation ?

G.S : Les défis ont été nombreux car nous avons innové tout en créant quelque chose qui n’avait pas de précédent. Lorsque nous avons commencé à parler de notre vision, les gens étaient sceptiques et beaucoup se demandaient comment un tel projet était possible. Et plus nous avancions, plus le projet devenait ambitieux. La première personne qui nous a suggéré de faire appel à l’OSM nous a fait sourire. Et puis nous nous sommes dit : pourquoi pas ?

A.L : On a eu tellement de contraintes… Je pense à la COVID-19, à la sculpture de Lucia qu’il a fallu compléter à Montréal, aux maquettes Photoshop à mettre à jour… Nous avons encore passé toute la semaine dernière à l’atelier pour corriger des détails de dernière minute. C’est drôle à dire, mais au cours des dernières années, nous avons mis tant d’efforts à convaincre tout le monde de la viabilité du projet que j’ai peine à croire que je peux maintenant encourager le public à aller découvrir l’œuvre !

G.S : Pour ma part, je ne me m’empêcher de me demander combien de projets d’envergure comme celui-là se présentent dans la vie d’un créateur…Enfin, si éprouvons des sentiments contradictoires, oscillant entre fébrilité et nostalgie, nous sommes surtout très excités de présenter Lucia au public !

Lucia
Le Parterre
Jusqu’au 17 septembre 2023

Une œuvre d’Anne Lagacé et Mirari
Une présentation de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) et du Partenariat du Quartier des spectacles

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