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47 teckels pour une réunion au sommet à la place des Festivals
22 mai 2013
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Texte principal du billet
Vous avez peut-être remarqué qu’une reproduction de l’hémicycle de l’ONU trône en plein centre de la place des Festivals. À partir de vendredi, s’y tiendra à trois reprises* une réunion extraordinaire où le rôle des 47 représentants des pays qui siègent au Conseil des droits de l’homme de l’ONU sera tenu par des teckels. Intitulée
Dachshund UN, cette création signée Bennett Miller, artiste-sculpteur australien, est proposée par le Festival TransAmériques (FTA) dans le cadre de son grand spectacle extérieur gratuit.Rencontre avec McGilles et son chien Pavlov, porte-paroles de l’événement.
Photo : Marie-Joëlle Corneau
Pourquoi des teckels pour représenter l’ONU? Quel est le message de l’artiste?
C’est une façon pour Bennett Miller d’explorer de manière ludique des enjeux politiques. Il y a plusieurs niveaux de lecture; c’est une invitation à la réflexion sur les comportements humains et sur nos relations avec les animaux.
Étant lui-même propriétaire d’un teckel, il a choisi cette race, car c’est un chien très expressif – dès qu’il est heureux on le sait, dès qu’il est fâché, on le sait aussi – et comme chez les humains, il y a une grande variété de couleurs, de styles et de tailles. Je suppose que le fait que ce soit un chien têtu, très manipulateur, prêt à tout pour arriver à ses fins, est probablement aussi intervenu dans son choix. Le teckel, j’aime le rappeler, est un chien chasseur…
Comment cela va-t-il se passer concrètement?
Les chiens seront sur l’estrade, tenus en laisse par leur maître qui sera en dessous, moi inclus! Il y a là un clin d’œil au fait que les membres de l’ONU agissent un peu comme des marionnettes. Pendant une heure, les chiens seront néanmoins laissés à eux-mêmes : on peut donc s’attendre à tout. Il y aura nécessairement des chiens plus belliqueux, des chiens qui voudront « fraterniser », d’autres qui dormiront…
Il faut dire que tous les chiens ont été rigoureusement sélectionnés par Bennett Miller lors d’auditions qui se sont tenues en mars dernier à Montréal. Chaque chien se verra assigner le pays qu’il représentera en fonction de son tempérament, car Dachshund UN se veut une photographie de ce qui se passe à l’ONU. Pour le public, cela prête à un exercice intéressant de recherche de similitudes entre l’attitude du chien et l’image que nous nous faisons de chaque pays. D’ailleurs, l’artiste me disait que la réaction du public est presque aussi fascinante que la prestation elle-même!
Comment le public réagit-il?
Il se prend au jeu. Chacun observe spontanément avec plus d’attention le chien qui représente son pays : par exemple, un Français sera porté à regarder le chien qui occupe le siège de la France et à réagir à ses actions.
-Lucas-Dawson.jpg "") Photo : Lucas Dawson
On te connaît pour tes apparitions à la radio et à la télévision et le regard satirique que tu portes sur l’actualité. Comment en es-tu venu à devenir le porte-parole de Dachshund UN?
C’est la magie des réseaux sociaux qui a opéré et qui a fait en sorte que le FTA me contacte. Comme j’ai fait participer mon chien dit
« saucisse » à quelques émissions de télévision – justement du fait de sa nature – plusieurs personnes m’ont interpellé sur Facebook et Twitter lorsque l’appel à candidatures a été lancé pour la participation de teckels à cette prestation artistique : on m’incitait à y inscrire Pavlov. Le FTA a vu cela et m’a proposé de devenir porte-parole.Comme je suis très intéressé par le milieu des arts et de la culture, par tout ce qui contribue à le démocratiser, à le « désnobiser », et par les propositions qui sortent de l’ordinaire, j’ai accepté! D’autant qu’il y a un parallèle à faire entre l’approche de l’artiste et la mienne : nous faisons ressortir le caractère absurde de certaines choses.
En quoi Dachshund UN contribue-t-il à démocratiser l’art?
Chaque année, le FTA propose un volet très rassembleur, grand public, gratuit, qui vise à toucher de nouveaux publics. Tous se rappellent encore le Grand Continental de Sylvain Émard, qui a attiré les foules. Ce premier contact avec une création d’art contemporain ludique contribue, j’en suis convaincu, à donner envie aux gens d’aller en voir d’autres.
-Tomasz-Machnik.jpg "") Photo : Tomasz Machnik
On dit que l’installation se transforme au gré des humeurs des 47 chiens recrutés dans chaque ville. Après Melbourne, Sydney et Birmingham, quelle sera l’ambiance à Montréal à ton avis?
Une chose est certaine, les Montréalais sont fiers de leur teckel! Seulement 48 heures après l’appel à candidatures, le FTA a dû y mettre un terme, car ils ont été submergés par les propositions. Je suppose que notre côté latin ressortira: avec des chiens plus jappeurs. Et étrangement, les chiens que j’ai vus à l’audition portaient beaucoup plus d’accessoires – des vêtements, des boucles… - qu’ailleurs. Je ne sais pas ce que cela dit sur nous…
Pour terminer, quand tu penses au Quartier des spectacles, quelle image te vient en tête?
L’appropriation. J’aime voir les gens se réunir sur l’espace public. Quand la place des Festivals et l’esplanade de la Place des Arts sont pleines de gens l’été, c’est un spectacle en soi; le spectacle de la vie. Il est primordial de faire sortir les gens de chez eux pour qu’ils aient du plaisir à Montréal!
Dachshund UN *24 mai à 18 h // 25 mai à 15 h // 26 mai à 15 h Durée : 1 heure // Peut être annulée en cas de pluie Place des Festivals
Party Hot-dog, l’hommage aux teckels avec DJ McGilles Samedi 25 mai à 22 h 30 Quartier général du Festival - Agora Hydro-Québec au cœur des sciences de l’UQAM 175, Av. du Président-Kennedy
Dans le cadre du FTA Du 22 mai au 8 juin
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