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Elles étaient cinq
27 décembre 2011
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Et je ne parle pas ici du film de Ghyslaine Côté, mais bien de l’équipe de création à la source du projet Forêt Forêt qui transforme l’espace de la place du métro St-Laurent en forêt de bouleaux ludiques et interactifs jusqu’en février 2012. Après avoir parcouru la moitié de la ville dans un remake cycliste de Singing in the Rain, j’ai retrouvé Jessica Charbonneau de TagTeam Studio dans le confort de son loft de la rue Iberville.
Par Félix Larose
« C’était supposé être dans la neige! » me lance Jessica avec le ton d’une metteure en scène qui n’obtient pas ce qu’elle veut. Après des mois de préparation, on allait enfin couper le ruban rouge sur et livrer l’installation à la population montréalaise.« Au Québec, on a vraiment un rapport direct avec la nature. On a voulu ramener l’aspect magique d’une forêt enneigée pour faire une opposition à la slush brune de l’hiver urbain. »
Le concept est simple. Dans une dense forêt de bouleaux d’acier, trois arbres équipés de micros activent, au son de la voix, certaines parties de l’animation lumineuse et sonore de l’espace. Lorsque les trois micros sont activés simultanément, c’est toute la forêt qui s’anime d’un coup.
Crédit photo | Martine Doyon
« Quand il y a des feux de forêt, les bouleaux sont les premiers arbres à peupler le terrain. Comme c’est un terrain vacant où il ne se passe jamais rien, c’était conceptuellement pertinent d’utiliser cette espèce d’arbre. »L’espace transitoire aux abords du métro St-Laurent est si souvent laissé à elle-même que ce sont les cinq créatrices qui sont la véritable espèce pionnière. Sur les cinq têtes de l’équipe, quatre sortent tout juste du programme d’étude supérieure et spécialisée (DESS) en design d’évènement de l’UQAM. C’est d’ailleurs la directrice du programme qui a incité ses anciennes étudiantes à soumettre un projet.
« Il fallait présenter un projet clé en main au concours organisé par le Quartier des spectacles. C’est une chose de le faire sur papier, mais c’en est une autre de le réaliser de A à Z. On tenait à avoir une densité intéressante alors il a fallu s’arranger pour y arriver en fonction du budget. Mais tout s’est super bien passé autant entre nous qu’avec le producteur et l’équipe. Au final, on a énormément appris. »
Lorsque la neige envahira la ville et que le froid nous gèlera le bout du nez, il y aura un espace de plus pour retrouver nos racines, quelque part entre les gratte-ciel de Montréal.
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