Contenu

Les artistes de la lumière sous les projecteurs

5 janvier 2011

Texte principal du billet

Après quelques semaines d’activité, les installations de Luminothérapie suscitent la curiosité et l’enthousiasme des Montréalais. Sphères polaires, Champ de pixels et Projections monumentales fonctionnent à merveille. Derrière des apparences de simplicité, l’arsenal lumineux déployé est le fruit d’un travail colossal. Rencontre avec les responsables des trois installations, qui ont surmonté des défis bien différents.

Sphères polaires

5283376740_a6dd7f603f_b-456x304.jpg
Crédit photo | Martine Doyon
Météorites détachés d’une planète polaire? Boules à neige géantes? Habitations intersidérales? À chacun d’interpréter Sphères polaires (25 sphères géantes interactives installées sur la place des Festivals) à sa guise. « On voulait offrir une ambiance surréelle, raconte Bernard Duguay, directeur de Lucion Média, qui a conçu l’installation. Les passants se promènent dans le rêve. Au cœur des sphères, on oublie les angles, on est partout en même temps. » Les modules vivants, qui exploitent différents thèmes autour de l’hiver, réagissent aux commandes des visiteurs. Une simple enjambée et le son, la lumière et les motifs se réinventent. « Notre premier réflexe a été de souhaiter un projet très high-tech, mais on s’est ravisé. On a préféré une approche plus artisanale, en impliquant par exemple le théâtre d’ombrage. » La conception des sphères interactives n’a pas été de tout repos pour autant. 25 personnes ont été mises à contribution pour que les Sphères polaires fonctionnent rondement. La plus grande difficulté? Que les installations répondent quasi instantanément aux mouvements du public.

Champ de pixels

5282767601_8232790894_b-456x304.jpg
Crédit photo | Martine Doyon
L'installation géante, créée par les artistes Érick Villeneuve et Jean Beaudoin, revient cette année, après un franc succès en 2009. « Nous avons opté pour une installation ludique, simple et efficace, mais surtout interactive, raconte Valérie Gareau, directrice de la production chez Novalux. Plusieurs citadins à la fois peuvent déambuler et avoir un effet sur la lumière. L’idée était aussi de remplir l’espace. Je crois que c’était l’une des premières fois que Montréal se dotait d’une installation style land art urbain. » Cette année, Champ de pixels s’est déplacé au parc Émilie-Gamelin, dans le pôle est du Quartier des spectacles. La location n’est pas le seul changement par rapport à l’année dernière. Valérie Gareau et son équipe se sont donné un défi supplémentaire: alimenter Champ de pixels grâce à de l’énergie verte. Pour ce faire, les visiteurs doivent donner un petit coup de pouce…ou plutôt de pédale. « Nous avons demandé à Bixi de nous prêter quelques vélos rangés pour l’hiver. Nous les avons raccordés à un système de dynamo. À chaque fois que quelqu’un pédale, il génère de l’énergie qui s’emmagasine dans les batteries, qui elles alimentent l’installation. » Mission accomplie, mais Valérie Gareau reste attentive aux caprices de Mère Nature. « Il y a un côté expérimental à toute l’installation: vaincre le froid, la pluie, la neige, le verglas, la distribution d’un courant de basse tension sur des grandes surfaces, les vélos dans la neige! »

Projections monumentales

5283373662_d2df670def_o.jpg
Crédit photo | Martine Doyon
Cet hiver, la façade de l’Église St-Jacques du pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM se transforme en tableau sur lequel des artistes de la lumière viendront peindre tour à tour. « C’est la première année et c’est vraiment un laboratoire, explique Jimmy Lakatos, directeur de l’évènement. On a opté pour l’exploration de différents genres dans la projection architecturale. Se mêleront des approches sociales, critiques, contemporaines, ludiques, festives, populaires et interactives. » Les différents concepteurs (dont Olivier Sorrentino, Érick Villeneuve, des étudiants de l’UQAM et l’ONF) se succéderont pour émerveiller les passants de la rue Saint-Denis. La plus grande difficulté? Travailler sur une surface accidentée. « Grâce à un système de numérisation 3D, on a réussi à reproduire les contours de l’Église. Les créateurs peuvent donc jouer avec les formes avec beaucoup de précision. »
Par Charles-Éric Blais-Poulin

Retour à la liste des billets