ROYALMOUNT, UN PROJET À SURVEILLER DE PRÈS

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Le 19 décembre dernier, le Partenariat du Quartier des spectacles a apporté sa contribution aux discussions publiques entourant le Royalmount en déposant un mémoire à la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation, dans le cadre de la consultation publique sur les impacts du projet Royalmount. Le Partenariat y a présenté un aperçu des impacts potentiels de ce complexe sur le Quartier des spectacles et sur le grand centre-ville de Montréal.

Prévue aux intersections des autoroutes 15 et 40, la construction de ce complexe de 1,5 million de pi² soulève des inquiétudes dans plusieurs milieux, notamment sur les risques et coûts de la congestion routière, les effets environnementaux et les impacts sur l’offre commerciale dans les quartiers avoisinants et au centre-ville. La création de deux salles de spectacle au complexe Royalmount préoccupe particulièrement le Partenariat, car elles risquent de fragiliser l’écosystème culturel montréalais.

LES IMPACTS POUR LE QUARTIER DES SPECTACLES

Les deux salles prévues au Royalmount compteraient respectivement 3250 places, l’autre 1250 sièges. La salle de 3250 places constituerait la plus grande salle de spectacle de la région métropolitaine en excluant le Centre Bell (Montréal) et la Place Bell (Laval).

Depuis plusieurs années, le Partenariat analyse les chiffres de fréquentation des salles compilées par l’Observatoire de la culture du Québec. Nous voyons ainsi que la demande culturelle n’a presque pas augmenté depuis 2004. Bon an, mal an, il se vend autour de 3,5 millions de billets par année. Le Royalmount pourrait y ajouter des ventes additionnelles entre 800 000 et 1,5 million de billets. (Une estimation faite par le Partenariat basée sur le fait que pour être rentable, une salle de spectacle devrait être occupée au moins 250 soirs par année).

Avec ces deux salles, nous craignons un effet de cannibalisation entraînant un impact fort négatif sur un écosystème déjà fragile. Les salles de spectacle du Quartier des spectacles en seraient affectées, mais également d’autres salles de la région métropolitaine. Les acquis des dernières années, notamment au centre-ville de Montréal, pourraient être sérieusement compromis, tant en matière de développement culturel que de dynamisme commercial et de développement immobilier.

Les salles de spectacle équilibre leur budget selon un modèle de programmation mixe comprenant des productions rentables - des productions de types plus populaires - et des productions plus nichées. Les futures salles du Royalmount pourraient enlever une bonne partie des productions rentables aux salles du Quartier. Ces dernières auraient donc moins de ressources pour programmer des spectacles plus risqués. Nous nous préoccupons d’une perte dans la diversité de l’offre.

Le projet du Quartier des spectacles n’est pas achevé, loin de là. Plusieurs initiatives restent à réaliser, tant sur le plan de l’aménagement urbain qu’à celui de la gestion et de la modernisation des actifs culturels. Mais pour que cet élan se poursuive, il est important de maintenir les conditions qui ont permis de l’amorcer et de préserver les équilibres sur lesquels il repose. Telle devrait être l’une des principales perspectives que les décideurs montréalais devraient garder à l’esprit au moment de disposer du volet culturel du projet de Royalmount.

CONSULTEZ LE MÉMOIRE SUR LES IMPACTS DU PROJET ROYALMOUNT (9 pages)
Déposé à la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation dans le cadre de la consultation publique sur les impacts du projet Royalmount.
19 décembre 2018