Un automne autochtone
Il s’en trouve pour qui l’automne indique la fin d’un cycle autant que d’autres pour qui sa transition inhérente et les couleurs qui en découlent sont vivifiantes. Et des couleurs, vous en aurez plein la vue dans le Quartier des spectacles, grâce aux projets, installations et œuvres qui vous feront découvrir ou apprécier davantage les cultures autochtones.
Jusqu’au 9 novembre, déambulez sur la promenade des Artistes pour profiter de YAWENDA’, une exposition extérieure retraçant quatre décennies de création théâtrale autochtone sur les scènes québécoises. Le parcours se déploie sept vitrines extérieures qui retracent les étapes importantes de cette rétrospective — à commencer par Ondinnok, compagnie fondatrice dont le nom wendat signifie « rituel théâtral de guérison » — afin de mettre en lumière l’audace, la diversité et la vitalité de la création autochtone actuelle. Explorez les artistes et les riches thèmes derrière ces productions aux histoires qui se souviennent autant qu’elles tissent des liens avec chacun : leur voix, leur langue, leur parole.
En même temps, prenez le temps d’apprécier les costumes issus de pièce de théâtre millénaire guatémaltèque Xajoj Tun Rabinal Achi (reconnue au patrimoine de l’UNESCO depuis 2008), qui seront exposés à l’espace ONF.
Découvrez la force du territoire et de celles et ceux qui l’habitent avec Woli kpotenom – purification, une vidéoprojection réalisée par l’artiste Mélanie O’Bomsawin qui est présentée dans le cadre de YAWENDA’. Laissez-vous saisir par des images puissantes qui sondent la relation presque spirituelle pouvant exister entre une ville, son peuple et le besoin de se régénérer. Voyez comment Montréal y est présentée comme un espace vivant en constante transformation, porté par la mémoire, la présence et l’espoir dans un processus de purification.
Weci | Koninut est un assemblage du début du mot « wecipapicikan » en atikamekw et de la fin du mot « puwyakoninut » en wolastoqey, qui signifient tous les deux « capteur de rêves » : une évocation de la symbiose entre ces deux langues. Jusqu’au 22 octobre, voyez comment des capteurs de rêves adhèrent au thème des six saisons atikamekw : le pré-hiver (pitcipipon), l’hiver (pipon), le pré-printemps (sikon), le printemps (miroskamin), l’été (nipin) et l’automne (takwakin), dans un parcours élaboré par les artistes autochtones Julie-Christina Picher et Dave Jenniss.
Vous aimez le classique ? Le 5 octobre, prenez place à la Maison symphonique pour Mosaïque autochtone, le concert d’ouverture de la 86e saison de l’Orchestre classique de Montréal. La soprano innue Elisabeth St-Gelais, la violoniste mohawk Tara-Louise Montour et la violoncelliste crie Cris Derksen vous interpréteront des œuvres de compositeurs autochtones et non autochtones, dans le cadre de la Semaine nationale de la vérité et de la réconciliation : la « Symphonie Jupiter » de Mozart, accompagnée des projections visuelles de l’artiste oneida Alanah Jewell Morningstar; la première québécoise de « Spiderbeing » de Cris Derksen, des chansons de Tomson Highway et un concerto pour violon de Malcolm Forsyth, commandé par Tara-Louise Montour.
La reine Anacaona était une cheffe taïno sur l’île d’Ayiti. Également poétesse et compositrice, elle a influencé la mémoire créole. Ce 25 octobre, dans le cadre du mois créole, Zantray vous propose théâtral musical immersif bonifié de poèmes, de chants, de danses et de projections de vidéos, retraçant l’histoire de cette importante figure autochtone antillaise.
Marquez le 1er novembre à votre agenda, alors que Soleil Launière vous présentera le spectacle émanant de son premier album Taueu à la Cinquième salle de la Place des Arts. Une collection de chansons soul-roots traversant les langues (innu, français et anglais), qui vous transportera dans une expérience profonde et saisissante explorant les thèmes de l’identité, du langage, de la féminité et du matriarcat. Soyez témoins de la force innue qui s’en dégage.
Les 1er et 2 novembre, rendez-vous à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts pour Micro ouvert autochtone, ce grand rassemblement qui met en lumière les cultures autochtones tant traditionnelles que contemporaines. Pour cette cinquième édition, c’est la sociologue, cinéaste, documentariste et scénariste abénakise Kim O’Bomsawin qui sera la commissaire de l’événement. La programmation s’en vient sous peu : restez à l’affût!