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Quand les arbres prennent vie dans le Quartier des spectacles
21 septembre 2023
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Texte principal du billet
C’est une véritable célébration de la nature en milieu urbain à laquelle vous convie Le chant de l’arbre, un spectacle déambulatoire créé par la compagnie de théâtre de rue Toxique Trottoir et présenté par le Partenariat du Quartier des spectacles, le Conseil des arts de Montréal, l’École nationale de théâtre du Canada et le Regroupement des arts de rue. Du 21 au 24 septembre, de la Sainte-Catherine Ouest à l’esplanade Tranquille, le public aura l’occasion d’assister à une performance spectaculaire alliant chants, musique et effluves sylvestres. Rencontre avec la directrice artistique, metteure en scène et cofondatrice de Toxique Trottoir, Muriel de Zangroniz, afin d’en savoir plus sur cet événement original.
D’où vient l’envie de présenter ce spectacle sur le thème de la nature ?
L’idée nous est venue il y a deux ans et demi, en pleine pandémie, mais elle sommeillait en nous depuis plus longtemps. Il faut savoir que la compagnie que j’ai cofondée, Toxique Trottoir, présente des spectacles en lien avec les grands enjeux de société contemporains. Nous avons déjà abordé la question du racisme, par exemple. Mais depuis 2017, les enjeux environnementaux nous préoccupent tout particulièrement. Nous avons donc eu l’idée de créer une trilogie thématique constituée du parcours théâtral Arbracadabra, du projet de médiation Entre les branches et du spectacle déambulatoire Le chant de l’arbre.
En quoi consiste ce spectacle ?
Il s’agit d’une performance qui se décline en deux temps. Le spectacle met en scène 9 arbres et 16 enfants. Sa première phase est déambulatoire et commence au coin des rue Saint-Urbain et Sainte-Catherine Ouest. Les arbres vont se mettre en marche tranquillement et nous espérons que le public suivra leur procession et les accompagnera sur l’esplanade Tranquille, où aura lieu la partie fixe du spectacle. Nous avons hâte de présenter Le chant de l’arbre à Montréal, en plein centre-ville. Nous l’avons récemment présenté en France, à Auriac, dans un lieu sublime et verdoyant alors nous sommes curieux de voir comment il sera perçu en milieu urbain.
Avez-vous été surprise par la réaction du public ?
À vrai dire, la réaction du public a dépassé nos attentes. À la fin du spectacle, l’émotion était palpable et plusieurs spectateurs avaient les yeux mouillés. Le chant de l’arbre est une célébration de la nature, mais c’est aussi un rappel de la nécessité de la nature. D’ailleurs, l’une de nos idées initiales, lors de sa conception, était de faire reconnaître l’absence d’arbres en ville. D’où l’importance de présenter le spectacle au centre-ville.
Quels défis avez-vous dû relever lors de la conception du spectacle Le chant de l’arbre ?
La liste des nombreux défis techniques auxquels nous avons dû faire face est longue et je lève mon chapeau à la créatrice des masques, Claude Rodrigue, ainsi qu’à Barbara Ménard, qui a conçu les costumes. Ce sont elles qui, grâce à leur travail et à leur talent, ont pu donner vie à ces arbres. Je dirais qu’un des défis de taille qui s’est présenté était celui de la lenteur. Nous vivons dans un monde où nous courons tout le temps, or le monde des arbres est complètement l’opposé. Nous avons donc dû trouver un juste milieu : intégrer un aspect physique et dynamique au spectacle, tout en assumant la lenteur.
Le spectacle intègre également des éléments musicaux et même des parfums ?
En effet, c’est à Catherine Beranek qu’est revenu le défi de créer un odorama et d’envahir l’espace public d’odeurs d’arbres afin de favoriser une immersion totale. L’esplanade Tranquille n’est pas un petit espace, mais par le biais d’une pluie de feuilles, des effluves de pin, de sapin et d’épinette flotteront bel et bien sur le site. Quant à la trame musicale, elle est signée par un musicien très talentueux, Frédérick Desroches. Il y a un peu de texte porté par les enfants, mais la partition chantée par les arbres lorsqu’ils prennent enfin la parole, vers la fin du spectacle, est constituée d’onomatopées. Nous avons fait appel à la chanteuse et musicienne Mikhaëlle Salazar, qui se spécialise dans les harmonies vocales, et le résultat est magnifique.
Qu’aimeriez-vous que le public retire de cette œuvre ?
Ce spectacle à grand déploiement est une manière unique de célébrer les arbres. J’espère que le public sera sensible au fait qu’on n’a pas le choix d’en prendre soin, collectivement. Je pense que Le chant de l’arbre peut attirer l’attention sur notre biophilie commune, c’est-à-dire l’amour intrinsèque des humains pour la nature, qui est inscrit en chacun de nous.
Le chant de l’arbre
Du 21 au 24 septembre 2023
Déambulation de la rue Sainte-Catherine Ouest à l’esplanade TranquilleRetour à la liste des billets