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Montréal, plus jazz que jamais !

29 juin 2023

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Le Festival International de Jazz de Montréal (FIJM) est l’événement phare de la saison des festivals dans la métropole. Depuis sa création il y a 43 ans, l’événement n’a cessé de croître, au point d’être reconnu par le livre Guinness des records comme le festival de jazz le plus important de la planète. Du 29 juin au 8 juillet 2023, il attirera les foules venues entendre des centaines d’artistes locaux et internationaux, émergeants, établis ou légendaires. Rencontre avec le directeur de la programmation Maurin Auxéméry qui nous en dit plus sur cette édition.

Que pouvez-vous nous dire au sujet de l’édition actuelle ?

Maurin Auxéméry : Voilà dix ans que je travaille chez Spectra et pour le FIJM et je peux dire qu’il s’agit de l’édition dont je suis le plus fier. La programmation est plus profonde que jamais et nous avons réussi à proposer un niveau de qualité inégalé sur toutes les scènes, intérieures et extérieures. Je suis particulièrement ravi par le nombre de découvertes, autant locales qu’internationales, qu’on propose au public cette année.

Avez-vous quelques noms à retenir ?

M.A : Sur le plan local, je pense à Felp, saxophoniste et réalisateur, qui met son empreinte sur le son québécois depuis quelques années et qu’on pourra découvrir le 7 juillet au Club Montréal TD avec ses complices Klô Pelgag, Laurence-Anne, Hubert Lenoir et Greg Beaudin. Il y a aussi l’excellent pianiste Anomalie, plus connu à l’étranger qu’ici, qui se produira en formule big band sur la scène Rio Tinto le 1er juillet ; la chanteuse d’origine nigériane Debby Friday qui donnera un spectacle au Club Montréal TD, le 4 juillet et le producteur High Klassified, qui se produira avec ses musiciens au même endroit, le 8 juillet. Parmi les artistes étrangers, je vous invite à découvrir le claviériste français Mezerg, qui jouera sur la scène Rio Tinto le 4 juillet, ainsi que la batteuse israélienne Roni Kaspi sur la scène TD de la Place des festivals, le 1er juillet.

Quels conseils avez-vous pour les gens qui souhaitent profiter à fond du festival ?

M.A : Un bon truc consiste à identifier l’artiste qui nous intéresse et à se donner un peu de latitude le jour du spectacle. Car si on arrive un peu plus tôt sur le site et qu’on repart un peu plus tard que prévu, on est certain de faire des découvertes. On peut aussi assister, pendant toute la durée du festival, à des spectacles gratuits intérieurs au Studio TD – une formule que nous avions introduite l’an dernier et qui a eu beaucoup de succès.

Vous avez dit des gens qui prétendent ne pas aimer le jazz qu’ils n’avaient pas encore découvert le style qui leur convenait. Comment s’y prend-on pour trouver son style de jazz ?

M.A : Le jazz est la forme musicale la plus polymorphe et à mes yeux, c’est - au-delà d’un style musical - une attitude, un sens de l’improvisation… Comment relier la musique d’un dixie band des années 1920 à celle d’une Roni Kaspi ? Le jazz est peut-être parfois difficile à décoder, mais il ne faut pas se laisser intimider et faire preuve de curiosité.

Vous avez-vous-même découvert le jazz à un jeune âge ?

M.A : En effet, j’aurais pu le découvrir partout mais mon premier contact avec cette musique s’est passé avec mon père, dans ma ville natale de Marciac, en France. Je devais avoir 10 ou 12 ans et c’était à l’occasion d’un concert de Wynton Marsalis. Mon père m’avait fait passer sous la bâche du chapiteau et j’avais découvert, choqué, Roy Hargrove jouant de la trompette. Je me souviens m’être retourné vers mon père et lui avoir dit : « Ta musique n'est pas si mal, papa. »

En terminant, comment le FIJM s’adapte-t-il aux nouvelles évolutions musicales ?

M.A : On reste à l’affût et depuis une dizaine d’année en particulier, on contribue activement à l’émergence de scènes nouvelles. Je pense au jazz britannique qui n’avait pas à l’époque le rayonnement qu’il a aujourd’hui et dont nous sommes devenus la porte d’entrée sur la scène internationale. Je trouve que nous traversons une époque inspirante où nous voyons émerger de nombreux jeunes qui ont à la fois l’attitude jazz et le talent jazz. De plus, alors que le jazz a été influencé pendant des décennies par d’autres courants musicaux, on voit maintenant des artistes issus d’autres styles de musique contribuer à l’évolution du jazz. C’est fantastique ! Le jazz est peut-être encore une musique de niche, mais il devient une musique de niche cool.

LES SUGGESTIONS DE MAURIN AUXÉMÉRY

Le Festival International de Jazz de Montréal (FIJM)
Du 29 juin au 8 juillet 2023

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