Contenu

Tout en carton : le pont Jacques-Cartier comme vous ne l’avez jamais vu, ni construit !

7 septembre 2018

Texte principal du billet

Les 15 et 16 septembre, il n’y aura pas de cônes orange sur la place des Festivals et pourtant, le chantier s’annonce titanesque ! Événement unique et rassembleur, Construisons Monumental ! est une initiative gratuite et participative qui vise à la réalisation d’une réplique en carton d’un grand symbole montréalais : le pont Jacques-Cartier. Tout le monde est invité à venir en famille ou entre amis pour le construire... et par la suite le démolir !

Pour en savoir plus sur cette expérience originale qui s’annonce aussi amusante que spectaculaire, nous nous sommes entretenu avec Olivier Grossetête, le maître d’œuvre de cette construction unique. Ce plasticien français a présenté ses œuvres éphémères et participatives aux quatre coins du monde, suscitant partout l’admiration et l’adhésion.

D’OU VIENT CETTE IDÉE DE CONSTRUIRE DES OBJETS MONUMENTAUX EN CARTON ?

Ma première intervention du genre a eu lieu à Valence, la ville où j’ai fait mes études à l’époque. J’ai fait une reproduction de la mairie. Mon idée était de jouer avec l’image du pouvoir en utilisant un matériau qui est peu considéré et qui projette aussi l’image du faux. Il y avait là une double contradiction qui m’inspirait, d’abord entre l’architecture classique qui est sensée braver le temps et cette construction éphémère puis entre l’image du pouvoir et l’incarnation du faux. J’avais commencé cette première construction tout seul dans mon coin, mais pour la mettre en œuvre, j’ai eu besoin d’aide la compléter. Heureusement, les copains ont répondu présents. Les gens qui passaient venaient spontanément nous aider à la redresser. Avec le temps, j’ai perfectionné ma technique de construction et j’ai parié de plus en plus sur la participation du public.

AVEZ-VOUS L’IMPRESSION D’AIDER LES GENS À S’APPROPRIER L’ARCHITECTURE ?

De manière générale, j’ai l’impression que l’architecture nous dépasse complètement. Car l’architecture, c’est avant tout une représentation de la puissance : les belles rues, les palais de justice, les églises... Face à cette incarnation de l’argent et du pouvoir – qu’on ne fait que subir – on peut se sentir complètement dépossédé. Le travail du carton contribue à redonner à l’architecture une dimension humaine et permet aux gens de se la réapproprier. Et puis le travail d’équipe donne l'occasion de vivre des moments beaux et forts. C’est aussi un grand jeu de construction qui évoque l’enfance.

COMMENT PROCÉDEZ-VOUS CONCRÈTEMENT AVEC LE PUBLIC ?

Dans un premier temps, nous offrons un atelier où l’on explique la démarche artistique et où l’on donne des exemples de ce qu’on peut faire. Les gens ne se rendent pas forcément compte en amont de l’ampleur du projet final. Après, on aborde de front le travail et on commence à construire des éléments : arches, charpentes... En général, ça se passe de façon anarchique, mais naturelle ! Il y a des ateliers offerts à Montréal et les gens peuvent s’y inscrire.

POUR RÉUSSIR LA CONSTRUCTION, LES PARTICIPANTS DOIVENT TRAVAILLER ENSEMBLE.

Oui... pas de bras, pas de chocolat ! L’expérience a un côté ludique qui peut surprendre au premier abord. D’habitude, les premiers à entrer dans le jeu sont les enfants qui dédramatisent l’ensemble du processus, puis les adultes se mettent à leur tour à participer, à jouer. Heureusement d’ailleurs, car le travail demande un peu de force physique. On a besoin de l’énergie de tous les participants ! Aussi, lors du montage, on repère assez vite les gens qui comprennent bien ce qu’il faut faire, et on n’hésitera pas à leur donner des mandats.

QUE REPRÉSENTE L’ÉTAPE DE DÉCONSTRUCTION ?

Il y a une dimension de défoulement. C’est toujours un peu la même logique : on construit ensemble et puis on détruit, ça fait partie de l’aventure. Personnellement, ce qui m’intéresse, c’est l’acte de création lui-même, c’est-à-dire tout mettre en œuvre pour faire aboutir quelque chose : son savoir-faire, son intelligence, son énergie, l’énergie des autres. La déconstruction est une étape très ludique. Celle-ci comporte une certaine violence qui est joyeuse et pas agressive, mais plutôt de l’ordre du défoulement festif. De toute façon, la fin est entendue depuis le début. Un pont en carton, ça n’est pas fait pour tenir !

Construisons monumental ! C’est...

  • Un projet audacieux qui nécessitera une journée complète de travail de montage
  • 35 heures d’atelier de préconstruction
  • 2 000 boîtes de carton
  • 12 km de ruban adhésif
  • 15 minutes de déconstruction
  • Des centaines de participants

Du lundi 10 au vendredi 14 septembre

Ateliers de préconstruction à la Place des Arts. Gratuit
Inscription en ligne

Les 15 et 16 septembre 2018 sur la place des Festivals

Samedi 15 septembre : à partir de 10 h – journée de construction collective
Dimanche 16 septembre : 16 h, déconstruction collective

Gratuit - Ouvert à toutes et à tous !

Événement Facebook

Cette expérience collective est présentée par Les Escales Improbables de Montréal dans le cadre de leur 15e saison et Le Partenariat du Quartier des spectacles, avec le soutien de Cascades, du Consulat général de France à Québec, de la Société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain Incorporée et en partenariat avec la Place des Arts.

Construisons monumental !

L’incroyable reproduction du pont Jacques-Cartier
Une œuvre participative en carton d’Olivier Grossetête
Du 10 au 16 septembre

Retour à la liste des billets