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Gros plan sur l’art urbain à Montréal avec « Surfaces »

24 août 2018

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L’art urbain local s’expose en grand au Quartier des spectacles! Jusqu’au 28 octobre, sur la promenade des Artistes, 16 artistes et collectifs montréalais exposent des œuvres originales pour ce rendez-vous unique. En effet, les participants ont eu carte blanche et incarnent toute la diversité des pratiques de ce champ de l’art visuel, et le grand public aura ainsi la chance de découvrir une brochette de créateurs audacieux qui contribuent au rayonnement grandissant de la métropole sur la scène culturelle internationale.

Présenté de concert avec des partenaires clés, Ashop, Under Pressure, Artgang, MU, MASSIVart et LNDMRK, cet événement réunit les talents suivants : 123KLAN, Cedar-Eve, Collectif Ashop (Ankh One et Monk.e), Garbage Beauty (Vincent Box et Romain Boz), Her, Labrona, Miss Me, Omen, Roadsworth, Shalak Attack, Stare, Zek, Zïlon. Il propose en plus une vidéoprojection signée Zoltan Veevaate, Axe Lalime et MTLight Collective.

Afin d’en savoir plus sur ces artistes et l’art, nous les avons interrogés sur leur parcours, leurs sources d’inspiration et la place qu’occupe, à leurs yeux, Montréal dans la culture de l’art urbain.


Comment avez-vous commencé votre pratique et dans quelle direction celle-ci vous amène-t-elle?

Her : En 1998, mon copain de l’époque m’avait invitée au festival Under Pressure et j’y suis tombé en amour avec le graffiti. J’ai commencé à me consacrer à cet art sérieusement après avoir vu le documentaire Style Wars de Tony Silver et découvert Lady Pink. Lorsque je peins, j’essaie d’être une source d’inspiration pour la nouvelle génération.

Zek : J’ai commencé à l’âge de 13 ans. À l’époque, je n’avais pas d’attente particulière, mais j’ai eu la chance d’être sollicité très tôt pour divers plans de décoration. Même si je n’ai à peu près jamais manqué de travail depuis ce jour, je pratique encore et je pratiquerai toujours l’art du graffiti dans la rue.

123KLAN : Notre école fut le mouvement hip-hop de la fin des années 90. Les notions de respect, de paix et d’unité en étaient le fer de lance.

Roadsworth : Au début des années 2000, j’ai commencé à dessiner des « pistes cyclables » un peu partout à Montréal pour m’amuser. C’était une forme d’activisme qui a évolué pour devenir plus artistique, mais je dirais que ma pratique comporte toujours une dimension sociale et politique.


Qu’est-ce qui vous inspire actuellement?

Miss Me : Ce qui m’inspire? Le monde dans lequel on vit et ses enjeux sociaux. Mais aussi, bien sûr, la beauté de tous les jours.

Collectif Ashop : Nous avons eu la chance de tisser des liens avec des artistes locaux et internationaux et cela enrichit nos créations. La relation avec le public est aussi inspirante, comme le fait de rester fidèle à la culture et à l’environnement dans lequel on peint.

Zïlon : Je suis inspiré par les conséquences de la vie contemporaine, les divers états humains, ainsi que par l’imperfection… et le chaos!

Omen : L’incompréhension grandissante qui sépare la réalité des médias sociaux.

Vincent Box (Garbage Beauty) : J’essaye de m’inspirer de tout sauf de l’art, c’est-à-dire des choses réelles qui m’entourent, comme l’architecture des immeubles, la lumière éclairant un visage croisé dans la rue, la forme d’un objet sur le trottoir...

Labrona : Aujourd’hui, mon studio m’inspire énormément, mais je dois aussi mentionner mes nombreux amis artistes qui m’impressionnent tous par leur talent!

Shalak Attack : La relation qu’entretient l’humanité avec la nature est au cœur de mon travail. Lorsque je peins dans les lieux publics, je cherche à rappeler que nous n’incarnons qu’une partie de la biodiversité de la planète. J’aime aussi représenter des femmes fortes et colorées qui s’éloignent des modèles « idéaux » que relaie la publicité à des fins commerciales, et qui constituent des métaphores de la mère terre elle-même.


Que représente Montréal dans la culture de l’art urbain?

Romain Boz (Garbage Beauty) : Le monde de l’art urbain à Montréal regroupe une quantité innombrable de courants différents et je ne crois pas que chacun de ses représentants voit la scène du même œil... Cela dit, depuis quelques années, Montréal a su appuyer le développement et l’émancipation de son mouvement d’art urbain, ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les métropoles.

Collectif Ashop : Montréal est un incubateur de talents et d’énergie unique en son genre sur le plan de l’art urbain. C’est une source d’inspiration, un terrain de jeu incroyable.

Cedar Eve : C’est inspirant de vivre dans une ville qui compte autant d’artistes visuels qui peignent des murales et expriment leur opinion. Ceci dit, j’aimerais qu’encore plus d’artistes de couleur, de femmes et de queer bénéficient de l’opportunité de diffuser leur art dans la ville et à l’étranger.

Zek : À mes débuts, on ne croyait pas qu’il pouvait y avoir du graffiti à Montréal. Nous étions alors méconnus car nous étions peu nombreux à pratiquer cet art. Mais je suis fier du bond de géant accompli par la scène locale au cours des 25 dernières années et je suis maintenant persuadé que ce n’est que le début. Montréal est devenue une plaque tournante de l’art urbain en Amérique grâce au travail de tous.

Axe, Zoltan et MTLIGHT : L’art urbain montréalais est promis à un avenir riche et diversifié grâce notamment aux efforts de certains professionnels qui deviendront des références internationales. Enfin, le remplacement des murs vacants par des murs peints couverts de murales va sûrement pousser encore plus de gens vers l’art urbain.

123KLAN : Montréal est une ville créative et l’une des villes les plus ouvertes en ce qui concerne l’art urbain en Amérique du Nord. Ce qui fait Montréal, ceux sont d’abord les Montréalais et leurs talents.

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