Contenu

LE JAZZ COMME OUVERTURE SUR LE MONDE

28 juin 2018

Texte principal du billet

S’il y a un événement qui participe à la réputation de Montréal à titre de grande ville culturelle et touristique, c’est bien le Festival International de Jazz de Montréal, qui chaque année se distingue par la qualité et l’éclectisme de sa programmation. La 39e édition se tiendra du 28 juin au 7 juillet prochain et, cette année encore, des artistes d’ici et d’ailleurs, des légendes comme des figures de la relève, vont combler les amateurs de jazz et tous les mélomanes friands de rencontres et de découvertes.

Nous avons rencontré le programmateur Maurin Auxéméry qui nous partage quelques moments forts de cette édition.

QUELS SONT POUR VOUS LES ÉVÉNEMENTS À NE PAS MANQUER CETTE ANNÉE ?

Le concert de clôture de The War On Drugs sur la place des Festivals est sans nul doute le gros coup de cette édition. Un groupe qui participent à tous les festivals majeurs dans le monde, qui est très apprécié du public et livre toujours de grosses prestations sur scène. Cette année, les festivaliers pourront également découvrir le phénomène américain Moses Sumney au Club Soda, ou voir pour la première fois à Montréal la sensation de la scène jazz mondiale, Kamasi Washington. Le Festival a également réussi à réunir deux protagonistes importants du monde du jazz et de la musique en général, deux créateurs hors pair qui marquent un retour du jazz instrumental à l’avant plan ; Herbie Hancock et Thundercat.


PARLANT DU RETOUR DU JAZZ INSTRUMENTAL, QUELLE EST LA PLACE DU JAZZ DANS CETTE ÉDITION ?

Il est toujours au cœur de notre programmation et cette année on lui a donné une place toute particulière en programmant des jeunes talents. On parle ici de notre série de concerts au Monument-National où seront programmés en premières parties beaucoup d’artistes d’ici comme Duo François Jalbert, Jérôme Beaulieu, Provost-Lachapelle, SHPIK, Alexandra Streliski, ou encore Gentiane MG trio. C’est très important pour nous de faire briller au mieux la jeunesse et la scène locale.

EST-CE QU’IL Y A UN FIL CONDUCTEUR DANS LA PROGRAMMATION DE CETTE ANNÉE ?

Si l’on ne construit jamais la programmation en fonction d’un thème ou d’une zone géographique en particulier, on peut dire que cette année la part belle a été donnée aux musiques afro-américaines, avec notamment l’incontournable Archie Shepp, dont l’histoire est intimement liée aux mouvements afro-américains, qui sera présenté à la Maison symphonique. Le Festival organise une soirée spéciale en hommage à Bill Withers (Ain’t No Sunshine, Lean On Me, Lovely Day) au MTelus avec Cory Henry and the Funk Apostles. Le public pourra aussi découvrir le quatuor Sons of Kemet, mené par le phénomène britannique Shabaka Hutchings, dont on dit que les performances entre jazz, punk, afrofuturisme, et électro ressemblent à une séance de spiritisme.

EST-CE QUE CETTE ANNÉE LE FESTIVAL SE FAIT L’ÉCHO DE SCÈNES MUSICALES À SURVEILLER ?

Depuis quelques années, il y a vraiment une belle scène autochtone qui est en train de se développer et on le souligne à travers la programmation de cette édition. À ce titre, il faut découvrir William Prince, Prix Juno 2017 de l’album aborigène de l’année, un compositeur de la Nation Peguis et une des voix les plus singulières au pays. Il y aura aussi le groupe originaire d'Iqaluit, The Jerry Cans, qui sera à la Cinquième salle, ainsi que le ténor de formation Jeremy Dutcher qui alterne entre power opéra, rythmes électros et mélodies traditionnelles wolastoq directement héritées de ses ancêtres.

ET QUE VERRA-T-ON EN PROGRAMMATION EXTÉRIEURE AU FIJM ?

Disons qu’à l’extérieur, on fait place aux découvertes. Parce qu’avec le temps et avec la place qu’a prise le festival, le public ne s’y déplace plus vraiment pour voir un artiste en particulier, mais pour danser, flâner et surtout découvrir des artistes. Notre travail est donc de faire en sorte que le public ait le plus de choix possible. C’est la raison pour laquelle on voyage énormément en extérieur. Cette année encore on pourra voir des artistes du monde entier comme Elida Almeida originaire du Cap-Vert, les Hollandais Altin Gün qui nous font revivre l’âge d’or du rock turc de la fin des années 60, le pianiste Cubain Hilario Duran, les Colombiens de La Chiva Gantiva, l’incroyable groupe congolais Jupiter & Okwess révélé par Damon Albarn (Blur, Gorillaz), ou encore les Haïtiens de Lakou Mizik.

À QUOI RESSEMBLERAIT, SELON VOUS, UNE JOURNÉE IDÉALE POUR TOUT FESTIVALIER QUI CHERCHERAIT À VIVRE L’EXPÉRIENCE LA PLUS COMPLÈTE ?

Prenons la journée du 29 juin par exemple, les festivaliers pourraient commencer par la Révélation Radio-Canada jazz 2016-2017, le Français d'origine Simon Denizart, continuer avec la rencontre entre John Medeski et Marc Ribot au Gèsu, enchaîner avec la chanteuse Haïtienne Mélissa Laveaux. Ensuite, ils pourraient voir le pianiste Rémi Panossian en trio en extérieur, sans parler de l’incontournable Ry Cooder au Théâtre Maisonneuve, du groupe pop Metronomy, ou encore de la protégée du réputé Sufjan Stevens, la chanteuse et compositrice texane My Brightest Diamond. Voilà une journée d’expérience Jazz complète !

Festival International de Jazz de Montréal
Du 28 juin au 7 juillet

Retour à la liste des billets