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Découvrez la culture du grand nord avec le Printemps nordique

6 avril 2018

Texte principal du billet

Le Québec et les pays nordiques ont beaucoup de points en commun : nordicité, social-démocratie et chaleur humaine. Jusqu’au 29 avril, voyagez avec le Printemps nordique, une rare incursion aux arts scéniques de la Suède, de la Norvège, de la Finlande, du Danemark et de l’Islande. La directrice de la programmation de la Place des Arts, Clothilde Cardinal, nous parle de cette rencontre culturelle et nous partage ses coups de cœur.

VOUS AVEZ DÉJÀ VISITÉ PLUSIEURS PAYS NORDIQUES. EN QUOI SOMMES-NOUS CULTURELLEMENT PROCHES DU NORD DE L’EUROPE, SELON CE QUE VOUS Y AVEZ OBSERVÉ ?

J’ai une réelle passion pour les pays nordiques. Je les ai d’abord fréquentés par la littérature, comme grand nombre d’entre nous, même très jeune en lisant Fifi Brindacier, puis plus tard par leurs incroyables séries télévisées. J’ai dû regarder au moins quatre fois chaque épisode de la série Borgen !

Étrangement, l’Europe du Nord n’est pas très présente sur nos scènes, même si ses artistes sont exceptionnels. À la Place des Arts, nous voulions remédier à cette lacune, j’ai essayé de choisir des artistes dont le travail rend bien compte du dynamisme de la scène contemporaine de ces pays. Je constate aussi des préoccupations communes avec le Québec, nos valeurs de solidarité et d’humanisme, ainsi qu’une certaine conscience environnementale que nos artistes expriment de plus en plus dans leurs spectacles. En mettant le projecteur sur les artistes, nous mettons aussi en lumière le vivre-ensemble caractéristique de ces peuples.



EN EFFET, NOUS REMARQUONS DANS CERTAINS SPECTACLES À L’AFFICHE DE CET ÉVÉNEMENT UNE CONSCIENCE AIGÜE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES. LES SCANDINAVES SONT-ILS PLUS ALERTES QUE NOUS SUR CETTE QUESTION ?

C’est en effet le sujet principal de l’opéra NeoArctic, de la compagnie Hotel Pro Forma, très renommée au Danemark. Chez eux, les changements climatiques sont déjà visibles et de façon très spectaculaire comme le sont ces images tragiques, d’ours polaires qui dérivent des côtes du Groenland sur des icebergs. Les artistes sont très préoccupés par cette situation dont les effets sont encore plus apparents qu’au Canada. On a d’ailleurs voulu provoquer une discussion sur l’art et les changements climatiques entre le communicateur scientifique Jean Lemire et le célèbre auteur islandais Sjón (collaborateur de l’opéra) qui sera modérée par le directeur d’Equiterre, Steven Guilbault. Cette rencontre sera une rare occasion de croiser les perspectives québécoises et nordiques sur le sujet.



LE QUÉBEC S’INSPIRE BEAUCOUP DE LA SOCIAL-DÉMOCRATIE SCANDINAVE ET SE RECONNAIT DANS SON RAPPORT AU SOCIAL. COMMENT CELA SE TRADUIT-IL DANS LE TRAVAIL DES ARTISTES ?

Ce qui me frappe, c’est que le progressisme est ancré depuis très longtemps dans la vie artistique du Nord. On pourra le constater dans Doktor Glas, du Théâtre dramatique royal de Suède. C’est de la très grande visite ! Ils proposent une vision contemporaine d’un texte fondateur de la littérature suédoise, très avant-gardiste même s’il date de 1905, notamment sur des enjeux sociaux, mais aussi sur les valeurs morales, comme par exemple les questions d’avortement et de suicide.

Une autre de mes préoccupations est de faire écho aux populations autochtones, les Sâmes, et de les mettre en relation avec des artistes d’ici. C’est notamment ce que propose une exposition photo du Norvégien Fred Ivar Utsi Klemetsen, Frimas : La vie et la culture des Sâmes, qui offre une plongée dans le riche univers de ces peuples.


IL Y AURA DE NOMBREUSES OCCASIONS DE RENCONTRER LES ARTISTES ET DE DISCUTER AVEC EUX. QUELLE EST, À VOS YEUX, L’IMPORTANCE DE CE DIALOGUE ?

Comme nos rencontres avec les artistes des pays nordiques sont rares, j’ai vraiment voulu que cet événement serve à tisser des ponts. Il y aura des discussions entre les artistes et le public après certaines représentations et des rencontres entre artistes scandinaves et québécois lors de différentes tables rondes ouvertes gratuitement à tous. On assoira par exemple à la même table les scénaristes Luc Dionne, Martin Michaud et le Suédois Mårten Klingberg, de la série télévisée Beck, pour discuter de l’écriture de séries policières. La journaliste Anne Lagacé Dowson animera également une grande causerie avec des écrivains nordiques notamment le célèbre Ragnar Jònasson.  Ce sera l’occasion de célébrer ensemble notre nordicité, et de plonger plus profondément dans le travail des artistes.




PRINTEMPS NORDIQUE
Du 4 avril au 29 avril 2018

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