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RIDM : les mille et une façons d’aborder le réel

9 novembre 2016

Texte principal du billet

Le documentaire n’a jamais été aussi accessible qu’aujourd’hui, grâce à des oeuvres phares qui ont mis en lumière le genre ces dernières années et aux plateformes en ligne qui en produisent de plus en plus.

Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) mettent de l’avant des oeuvres de création et d’auteur. La diversité du genre se décline en documentaires musicaux, en docu-fiction et en portraits inoubliables.

Entretien avec Bruno Dequen, directeur de la programmation des RIDM.

Comment se mesure l’intérêt pour le documentaire ici et ailleurs?

Depuis quelques années, il y a un vif intérêt partout dans le monde pour le documentaire d’auteur. Plusieurs festivals spécialisés ont d’ailleurs émergé de cette tendance dans la dernière décennie. Il y a également une effervescence dans le documentaire de création. Peut-être cette émergence est-elle liée paradoxalement aux difficultés de financement, qui ont permis aux réalisateurs d’être plus créatifs?

Comment les sujets abordés évoluent-ils? Et quelles sont les façons de les approcher?

Le documentaire s’est toujours intéressé aux grands bouleversements politiques ou écologiques et aux crises sociales. Chaque année amène son lot de nouveaux sujets, la crise migratoire ayant été très présente cette année par exemple. La façon d’aborder les sujets a aussi évolué; les nouvelles technologies et l’accessibilité à celles-ci a multiplié la réalisation de films très intimes, d’autoportraits.



« Lourd, pénible, ardu »… Le documentaire souffre-t-il encore de ces clichés?

Oui. Et plusieurs croient que le documentaire n’est qu’informatif. C’est normal que nous ayons cette perception, car nous sommes habitués de voir des documentaires formatés, composés à 90 % d’entrevues, comme sur Netflix entre autres. Mais ce n’est qu’une facette parmi tant d’autres du documentaire! L’objectif des RIDM, c’est d’ouvrir le regard des gens sur les sujets des films, mais aussi sur le documentaire lui-même. Il y a plusieurs façons d’aborder le réel!

De quoi inspirez-vous quand vient le temps de créer la programmation?

Pour le comité de programmation, les RIDM ne sont pas un festival de documentaires, mais un festival de films documentaires. C’est du cinéma et c’est créatif! Avant de sélectionner un film, nous nous demandons si l’on se déplacerait pour le voir en salle. Nous cherchons des documentaires qui ont une démarche esthétique originale appuyant un discours original. Nous tentons aussi de présenter des œuvres de partout sur la planète, et des films réalisés autant par des femmes que par des hommes. Cette année, nous sommes ainsi presque à parité.

Comment les RIDM se distinguent-elles à d’autres festivals du genre?

Nous sommes reconnus pour notre ligne éditoriale forte, qui met de l’avant le documentaire de création. Nous avons un volet industrie très dynamique avec Doc Circuit, mais la programmation du festival est centrée sur le public et les cinéastes. Nous préférons avoir moins de films, mais qui seront mieux choisis. Nous ne sommes pas axés sur les premières mondiales ou nord-américaines. Ce que nous cherchons, c’est ce qui a été le plus stimulant dans la dernière année.


Comment profiter des RIDM dans le Quartier des spectacles?

Les rétrospectives

Une rétrospective sur le cinéma d’animation, et une autre sur l’oeuvre du Belge Pierre-Yves Vandeweerd valent le détour à la Cinémathèque.


Les compétitions officielles

L’UQAM et la Cinémathèque présentent quelques-uns des films se disputant les prix de Meilleur film international et Meilleur film canadien. La compétition canadienne est de très haute tenue cette année!


L’expérience UXdoc

À la Cinémathèque, des projets de réalité virtuelle et interactive, une installation et des projets web sont présentés. C’est l’occasion de voir Projet archipel (18 novembre, 20 h, Cinémathèque québécoise), sur la gestion des berges du Saint-Laurent à Montréal ou Jerusalem, We Are Here (12 novembre, 19 h, Cinémathèque), dans lequel on se promène dans des quartiers de Jérusalem historiquement palestiniens.


Section Panorama

David Lynch: The Art Life (13 novembre, 20 h 30, Cinémathèque) ravira les adeptes de ce réalisateur, qui discute de sa jeunesse et de son rapport à l’art contemporain. La nouvelle section Hors-limite permet aussi aux festivaliers de découvrir des docu-fictions, comme All These Sleepless Nights (15 novembre, 20 h 45 et 19 novembre, 20 h, UQAM), inspiré de la vie nocturne polonaise. Dans la section Beat Dox, réservée aux documentaires musicaux, le surprenant Aim for the Roses (13 novembre, 14 h 30, UQAM) raconte la création d’un album de musique conceptuelle inspiré par un cascadeur des années 1970...


Tables rondes

Toutes les tables rondes, dont une sur l’écriture documentaire, et la leçon de maître de Pierre-Yves Vandeweerd sont gratuites et ouvertes à tous.


Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM)

Du 10 au 20 novembre


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