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Présence autochtone : le grand rassemblement humain

1 août 2016

Texte principal du billet

Le reggae de Shauit, les images que fait défiler à l’écran Dan Taulapapa McMullin, les œuvres colorées de Riel Benn. Les diverses formes d’art de ces artistes s’inspirent de la tradition, mais sont résolument modernes. C’est ce que Présence autochtone souhaite présenter, pour une 26e année, alors que le festival installe à nouveau ses pénates dans le Quartier des spectacles.

Cette édition se déroule sous le signe de la jeunesse, présentant des artistes d’ici et d’ailleurs qui gardent un pied dans la ville et l’autre sur leur territoire.

Le directeur du festival, André Dudemaine, nous parle d’échange entre la ville, les territoires et les communautés et fait un tour d’horizon de la programmation.

Quelle est la mission du festival Présence autochtone?

Nous nous voyons un peu comme le pont entre Montréal et les communautés, c’est important d’avoir des liens avec le territoire. Avec Présence autochtone, nous faisons la preuve que ce lien n’est pas antagonique, mais productif. Des artistes implantés dans des milieux très riches sur le plan patrimonial peuvent trouver dans la métropole un tremplin pour rayonner à l’international. Le festival s’inscrit aussi dans le cadre d’une réconciliation avec le patrimoine autochtone, qui appartient à tous, car c’est un patrimoine humain.

Comment la rencontre avec cultures autochtones enrichit les Montréalais?

Contrairement à ce que nous pourrions penser, plusieurs autochtones habitent la ville. Ils continuent cependant d’avoir des liens avec leur territoire et c’est tant mieux. Cette rencontre elle permet à Montréal de reprendre ses couleurs originales. Montréal est une ville située au milieu des courants, alors elle se doit d’être perméable à tous ses courants, les recevoir et les alimenter. Le tout apporte une nouvelle dimension de la diversité aux Montréalais.



Coup d’œil sur la programmation


Musique

« Nous avons essayé de nous concentrer sur les jeunes, cette année, explique André Dudemaine. Certains sont émergents, d’autres ont émergé, mais ne jouissent pas de toute la reconnaissance qu’ils méritent. » Une place des Festivals transformée, avec le traditionnel tipi et une scénographie imagée, accueillera de grands concerts gratuits.

Digging Roots

4 août, 20 h 30
« Ils sont peut-être émergents au Québec, mais sont assez connus dans le reste du Canada et du monde. Lui, Raven, vient du Témiscamingue et elle, ShoShona, du nord de l’Ontario. Ensemble, ils proposent un folk rock avec une thématique autochtone très appuyée, aussi bien dans l’inspiration musicale que dans le propos. Leur son est très festif, très inspirant. »

Shauit

5 août, 20 h 30
« L’auteur-compositeur-interprète reggae-pop profite du festival pour lancer son nouvel album et offrira donc un concert complètement inédit. »

Électrochoc

6 août, 20 h 30
« Alexandre Jérôme, alias Dj XS7, est un jeune Micmac. Il est très lié à ses racines, mais propose en même temps une approche complètement contemporaine avec le deejaying. »

KAWANDAK & Logan Staat

7 août, 20 h 30
« Ce jeune chanteur mohawk de l’Ontario sera accompagné du groupe Kawandak, qui offre une fusion de jazz et de musique amérindienne, et des percussionnistes de Buffalo Hats Singers. »

Cinéma

« C’est le cinéma qui a fait naitre le festival, explique André Dudemaine. À l’époque, on nous demandait si nous allions avoir assez de film pour faire un festival annuel aussi spécialisé. Aujourd’hui, nous débordons et nous refusons beaucoup de films sur les centaines d’inscriptions. Nous présentons des films qui couvrent tous les continents. » Une soixantaine de documentaires et de longs et courts métrages de fiction sont présentés.

100 Tikis

3 août, 20 h, Grande Bibliothèque
6 août, 16 h 30, UQAM

« C’est le film d’ouverture. Le réalisateur et artiste en arts visuels Dan Taulapapa McMullin, de Samoa, fait un montage d’images dans lequel il mélange une imagerie coloniale très dégradante des populations du Pacifique. Aujourd’hui, nous avons la maturité nécessaire pour reprendre les stéréotypes et en faire des œuvres d’art, afin d’exprimer joyeusement sa colère. »

Arts visuels

« Nous remarquons chez les artistes un élan créatif très moderne, un appétit de s’inscrire dans le présent, malgré le fond tragique sur lequel les œuvres sont souvent brodées », explique le directeur du festival.

Riel Benn

Sur la rue Sainte-Catherine, au pied de la place des Festivals

« Cet artiste du Manitoba s’est approprié des titres et des paroles de chansons rock pour imaginer des pochettes qui illustrent des moments historiques ou des situations propres aux Premières Nations. Le résultat est très coloré, très joyeux. »

Un défilé et un spectacle haut en couleur

Le défilé de l’amitié Nuestroamericana partira du square Dorchester, le samedi 6 août, 16 h, avant de se terminer par une grande fête, place des Festivals. Encore cette année, tous les peuples se mêlent, des Premières Nations canadiennes aux communautés de l’Asie, de l’Amérique latine, du Moyen-Orient ou de l’Afrique, pour célébrer la légende d’Atahensic, la grand-mère de l’humanité. « Toute la diversité du tissu montréalais vient se reconnaître dans le grand mythe de la création », souligne André Dudemaine.


Présence autochtone

Du 3 au 10 août
presenceautochtone.ca

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