Kino : nourrir la bête cinématographique

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Connaissez-vous Kino? Créé à Montréal en 1999, ce mouvement qui comprend des cellules partout dans le monde, a permis à des centaines de réalisateurs, acteurs, scénaristes, monteurs, preneurs de son et autres artisans du cinéma de faire leurs classes. Dans le Quartier des spectacles, chaque premier vendredi du mois, des adeptes et le public cinéphiles se réunissent à l’Astral, pour visionner des courts-métrages de tous les genres.

Discussion avec la comédienne et réalisatrice Mara Joly, l’une des animatrices des soirées de projections mensuelles de Kino, avec Frédéric Barbusci et Tiphaine DeReyer.

Qu’est-ce que le mouvement Kino?

C’est un écosystème cinématographique qui permet de créer des œuvres collectives. Tous les artisans du cinéma voulant se rassembler pour réaliser des courts-métrages sont les bienvenus. C’est un véritable laboratoire créatif qui a formé de nombreux professionnels du milieu et qui permet à tous ces gens de pratiquer leur métier entre divers projets. Plus précisément, le mouvement Kino a été créé à Montréal en 1999 et compte aujourd’hui environ 75 cellules dans le monde. C’est d’ailleurs un outil majeur pour rallier la Francophonie dans le milieu du cinéma.

Quelles sont les principales activités de Kino?

Il y en a plusieurs! Mais l’activité la plus importante est sans doute le Kino Kabaret international qui a lieu en marge du Festival du nouveau cinéma, en octobre, lors duquel 300 artisans se retrouvent à Montréal pour créer et projeter des films conçus de A à Z en 72 heures. Plusieurs films produits à Kino circulent à travers le monde, ont une belle vie en festivals, remportent des prix. Il y a aussi chaque mois, des projections de films où le public est invité.

Chaque premier vendredi du mois, vous proposez donc des soirées de projections, à l’Astral. À quoi peut-on s’attendre?

Nous projetons une série de six ou sept courts métrages entrecoupés de numéros d’animation, de rencontres avec les réalisateurs des œuvres et de défis. Les courts métrages ont souvent été réalisés dans l’année, ce qui offre de belles primeurs aux spectateurs. En plus des projections sélectionnées, le public peut voir les films « défi » du mois.

Le plaisir de Kino demeure de créer dans l’urgence avec un maximum de créativité, alors chaque mois, un défi de réalisation est lancé aux participants. Un thème est soumis et la durée maximale des films est de 2 minutes. Ces œuvres sont présentées lors de la projection mensuelle suivante. Peu importe le thème, il y a une dizaine d’équipes qui relèvent le défi et offrent des films de tout genre, particulièrement des comédies !

Qui peut soumettre des films pour une projection lors d’une soirée Kino?

Tout le monde! Les contraintes sont minimes et concernent principalement la durée : aucun film ne doit dépasser 12 minutes. Nous appliquons bien sûr des standards de qualité pour la sélection des œuvres et avons aussi un souci de diversité. Souvent, les festivals ont leur créneau et leur signature. Kino souhaite offrir un éventail large de la création actuelle québécoise en présentant autant des documentaires que de la fiction à son public.

Pourquoi avez-vous choisi d’offrir une tribune autant aux débutants qu’aux vieux routiers?

C’est essentiel pour nous de soutenir les artistes émergents, mais il est aussi important d’offrir un terrain de jeu décomplexé aux créateurs et artisans établis et qui désirent faire leurs gammes. Les acteurs ont besoin de jouer, les réalisateurs souhaitent réaliser, les scénaristes ont envie d’écrire, et c’est vrai pour tous les artisans. Kino rassemble les conditions pour que tout ce beau monde puisse créer ensemble sans avoir à attendre 3, 7, 10 ans entre l’écriture, le tournage et la présentation en salle. Puis, Kino offre au public des œuvres uniques, de qualités et au pouls très actuel… En cinéma, ça ne se fait pas ailleurs.

PROJECTION MENSUELLE KINO
À l’Astral
Tous les premiers vendredis du mois, 20 h 30
(ouverture des portes, 19h30)

kino00.com