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Présence autochtone : une main tendue à tous les peuples

28 juillet 2015

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Quand le grand tipi sera planté sur la place des Festivals, la 25e édition de Présence autochtone battra son plein. En plus de mettre en valeur les traditions des Premières Nations, le festival fait la part belle aux réalisations actuelles des peuples autochtones. Pour son directeur, André Dudemaine, Présence autochtone est un véritable repère identitaire, une marque d’appartenance à Montréal et un lieu de rencontre multiculturel entre les artistes.

Les tipis, les maisons longues et les cervidés qui occuperont la place des Festivals ne sont donc pas que décoratifs. Tout sera réuni afin de créer un espace animé par tous les bons esprits de la tradition la plus ancienne de l’occupation du territoire.

Rencontre avec André Dudemaine, directeur de Présence autochtone.


Comment célébrez-vous votre 25e anniversaire?

Nous voulons surtout saluer les artistes qui ont permis au festival d’exister. C’est avec un concert-bénéfice que nous avons lancé l’aventure de Présence autochtone. Les deux têtes d’affiche du spectacle, Florent Vollant et Richard Desjardins, se retrouvent 25 ans plus tard, sur la place des Festivals pour Blues, blanc, rouge remix (31 juillet, 20 h 30.

Puis, avec Transcestral (2 août, 20 h 30, place des Festivals), la compositrice Katia Makdissi-Warren s’allie à l’artiste métisse Moe Clark pour nous offrir un beau cadeau. Les deux se sont rencontrées au festival et collaborent depuis. Dans ce spectacle, nous célébrerons l’amitié entre les peuples, en présentant aux côtés de Katia et Moe 22 musiciens de partout dans le monde.


L’amitié entre les peuples est un thème cher au festival…

Je suis né d’une mère innue en territoire algonquin. Aujourd’hui, je me vois comme un warrior culturel en territoire mohawk [Montréal]! Le festival fait valoir un territoire imaginaire et culturel qui a été marginalisé avec les années. Présence autochtone, c’est aussi un lieu d’affirmation, de défense, qui se dessine dans une guerre toute pacifique. Nous tendons la main pour une réconciliation avec l’ensemble de la société canadienne.


Le festival présente un métissage intéressant entre les traditions et les formes d’expressions plus modernes. Comment cela se traduit dans la programmation?

On le voit, enter autres, dans la riche programmation cinématographique que nous présentons. Avec le cinéma, les Premières Nations se sont appropriées des techniques contemporaines et l’on remarque aujourd’hui l’émergence d’une cinématographie autochtone qui est reconnue internationalement. Pendant le festival, 25 ans après les événements de la crise d’Oka, nous présenterons, en plein air, le film culte Kanehsatake, 270 ans de résistance (4 août, 21 h, Cinéma urbain à la belle étoile, place de la Paix) et le court métrage Legend of the Storm (1er août, 20 h 30, UQÀM, salle Jean-Clude-Lauzon), premier film de la jeune réalisatrice mohawk Roxann Whitebean.

On remarque aussi cette mixité en musique. Le concert Électrochoc (30 juillet, 20 h 30, place des Festivals) mettra en vedette DJ Madeskimo, le projet de Geronimo Inutiq qui s’associe avec Sylvia Cloutier, une interprète d’airs traditionnels inuits. Ils offrent une version électronique d’une tradition ancienne.


Présence autochtone fait aussi le pont entre les traditions et la jeune génération.

C’est vrai dans le théâtre de rue par exemple. Nous présentons Eskoumina, la création des petits fruits (30 et 31 juillet, midi et 15 h 30, place des Festivals), dans lequel un conte traditionnel est revisité de façon urbaine et foraine par des jeunes de Wemotaci, une communauté atikamekw.

Le spectacle Banc d’essai (2 août, 18 h 30, place des Festivals) sera également dédié à la jeunesse autochtone. Organisé par Musique nomade – un organisme semblable au Wapikoni mobile dédié à la musique – le concert montre comment les jeunes utilisent des modes d’expression très contemporains tout en gardant les deux pieds dans leurs traditions et leur communauté.


Le Défilé de l’amitié nuestroamericana

Il y a cinq ans, quelques groupes latino-américains ont voulu marquer leur solidarité avec les Premières Nations. Ils ont organisé un défilé. Depuis, plusieurs ont rejoint le mouvement et le Défilé de l’amitié nuestroamericana a pris une ampleur insoupçonnée. Le 1er août, à 16 h, ils seront 35 groupes et 700 danseurs à partir du square Dorchester pour se rendre jusqu’à la place des Festivals au Quartier des spectacles. La grande fête multiculturelle célèbrera cette année Atahensic, la première femme dans la mythologie iroquoise.

Présence autochtone

Du 29 juillet au 5 août

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