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Quand l’Afrique réchauffe Montréal
10 juillet 2015
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Texte principal du billet
Après 29 ans d’existence, le Festival International Nuits d’Afrique pourrait se passer de présentation. Mais il est bon de rappeler que depuis trois décennies, ce festival accueille les meilleurs ambassadeurs en musique du monde. Cet été, en plus d’offrir une excellente programmation en salle jusqu’au 19 juillet et des événements extérieurs au Parterre du Quartier des spectacles à partir du 15 juillet, le festival propose une grande variété d’ateliers et d’activités pour toute la famille, notamment autour du Village des enfants et du Marché Tombouctou. Ceci contribuera assurément à faire monter la chaleur de la ville et à la parer de couleurs africaines!
Frédéric Kervadec, responsable de la programmation internationale et nationale du festival, nous en dit plus long sur les éléments essentiels de Nuits d’Afrique.
La définition de la musique du monde semble évoluer d’année en année. Est-ce que cela a un effet sur le choix des artistes invités au festival ?
« La définition de musique du monde a toujours été floue », commente le programmateur. « Mais il est vrai que sous cette dénomination, on désigne des courants musicaux en effervescence. Il y a toujours eu d’un côté les musiques très traditionnelles et de l’autre, les musiques plus modernes. Mais on sent qu’il y a moins de frontières qu’avant entre ces tendances et que la nouvelle génération favorise le mélange des styles », poursuit-il, en précisant que sous l’expression à la mode world 2.0. se cachent des éléments de pop, de hip-hop et de funk. Des artistes qui se produiront sur la scène extérieure, tels le Guadeloupéen Admiral T ou le R, qui vient d’Ottawa, incarnent justement cette nouvelle génération qui s’amuse à mêler les cartes pour le bon plaisir des mélomanes. « La musique du monde est en constante ébullition. Notre défi consiste à nous tenir au goût de jour, à refléter cette évolution et à amener les gens avec nous », estime Frédéric Kervadec.
Parmi les spectacles de nouvelle musique du monde et ceux dits traditionnelles, que ne doit-on surtout pas rater ?
Il ne faut pas manquer le Grand méchant Zouk, un plateau qui regroupe Kassav’, Luc Léandry, Jean-Marc Ferdinand et Shoubou, le leader du fameux groupe haïtien Tabou Combo, le 12 juillet au Métropolis. Le zouk est un style musical créé par le groupe Kassav’ dans les années 80, qui a connu un retentissement mondial et qui est véritablement irrésistible. » Les amateurs de musique plus traditionnelle seront intéressés par un spectacle présenté au Gesù, le 10 juillet, la Nuit de la kora, qui réunit deux excellents joueurs de kora, Diely Mori Tounkara et le Guinéen Djeli Moussa Diawara, qui est le seul joueur de kora à 32 cordes au monde.
La programmation extérieure est l’une des forces du festival. Quelles surprises cette programmation nous réserve-t-elle en 2015 ?
Nous proposons des spectacles extérieurs tous les jours du 15 au 19 juillet débutant en milieu d’après-midi et qui culminent à 21h30 par un grand événement. Il ne faut surtout pas manquer les cinq spectacles qui viennent clore chaque soirée. « Il faut découvrir le groupe Chico Trujilo, fanfare chilienne mêlant cumbia et musique alternative. Le chanteur de reggae et de dancehall Admiral T a brûlé les planches du National l’an dernier et nous tenions à le présenter au plus vaste public possible. La formation Antibalas, basée à Brooklyn, est bien connue pour son apport considérable à l’afrobeat. Los Van Van est également un groupe très célèbre surnommé à juste titre les « Rolling Stones de Cuba ». Enfin, le spectacle de clôture, créé tout spécialement pour l’occasion, est assuré par Afrique en cirque avec les productions Kalabanté et propose des acrobaties aériennes sur fond de danse et de musique » énumère Frédéric Kervadec, enthousiaste.
En plus de la musique, quelle place le festival réserve-t-il à la culture africaine ?
« Depuis quelques années, le festival propose au grand public un nombre grandissant d’activités participatives permettant aux gens de découvrir les divers peuples africains par ateliers musicaux ou encore ses cuisines», répond Frédéric Kervadec. « Nous voulons vraiment créer une bulle africaine au cœur de la ville, au Parterre du Quartier des spectacles, pour que les festivaliers puissent s’immerger dans la culture africaine. » Nous aménageons pour l’occasion un Village des enfants, où des ateliers sont offerts tous les jours de midi à 17 h, ainsi que le Marché Tombouctou qui regroupe des artisans de tout le continent africain et leur précieuse marchandise. Des ateliers d’initiation à la danse africaine, aux percussions avec entre autres, Aboulaye Koné, au balafon, au Gumboot et à la samba sont aussi offerts gratuitement aux curieux. Frédéric Kervadec rappelle en outre la présence de terrasses offrant des mets africains et jamaïcains et qui contribuent à l’ambiance unique régnant sur le site. Cette année, nous avons ajouté, l’Agor’Afrique TV5, un espace où le public pourra rencontrer les artistes du festival, mais aussi écouter des contes ou suivre les ateliers.
Nuits d’Afrique
Jusqu’au 19 juillet
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