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8 choses que vous ne saviez pas à propos de l’œuvre 1.26

9 juin 2015

Texte principal du billet

Si vous êtes passés par la place Émilie-Gamelin dernièrement, vous avez sans doute remarqué l’impressionnante œuvre d’art qui flotte au-dessus de l’endroit. Intitulée 1.26, l’immense sculpture en forme de filet conçue par l’artiste américaine Janet Echelman chapeaute l’aménagement éphémère des Jardins Gamelin. Valsant avec le vent, elle se transforme, le soir venu, en objet aérien lumineux. Après avoir été présentée à Denver, à Sydney, à Amsterdam et à Singapour, le Partenariat du Quartier des spectacles a invité l’artiste à poser son œuvre à Montréal où elle émerveillera les visiteurs et passants jusqu’au 4 octobre.

Janet Echelman nous parle de son œuvre et Mikaël Charpin, le responsable du Parcours lumière du Quartier des spectacles, révèle les défis et les dessous liés à son installation et à sa mise en lumière.

Que signifie le titre de la sculpture, 1.26?

« Avec cette œuvre, je voulais montrer que nous sommes tous interconnectés. Je me suis inspirée des impacts qu’ont les mouvements géologiques terrestres sur toute la planète », explique Janet Echelman. Le titre de l’œuvre fait référence au choc causé par le tremblement de terre survenu au Chili, en 2010, et qui a raccourci le jour de 1,26 microseconde. La forme et le mouvement du filet réfèrent à la hauteur des vagues du tsunami causé par le séisme. «Les forces de la nature influencent mon travail », rappelle l’artiste.

De quoi le filet est-il fait?

L’œuvre 1.26 est fabriquée à partir de fibres souples de polyéthylène, une matière extrêmement solide permettant au filet de résister aux forces du vent. Ce sont des ficelles de polyester teintes qui recouvrent le maillage et colorent le filet.

Pourquoi à la place Émilie-Gamelin?

« Nous avons étudié plusieurs endroits du Quartier des spectacles avant d’identifier la place Émilie-Gamelin comme le meilleur lieu pour accueillir l’œuvre, tant d’un point de vue esthétique que logistique », mentionne Mikaël Charpin. Janet Echelman est quant à elle enchantée par le choix du site. «J’adore voir mon œuvre suspendue au-dessus de cette place verdoyante et complètement revitalisée par le projet des Jardins Gamelin. Comme mon œuvre parle de changement, je suis émue de voir comment cet espace a été transformé.»

Des défis d’ingénierie

Pour installer la sculpture suspendue, l’équipe des opérations du Partenariat du Quartier des spectacles a dû accrocher l’œuvre aux édifices avoisinant la place Émilie-Gamelin. « Entre l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et la Place Dupuis, sur lesquels sont installés les cinq points d’ancrage, il y a 450 pieds. La portée d’accrochage de l.26 à Montréal est beaucoup plus importante que dans les autres villes où elle a été présentée, ce qui a posé des défis importants à l’installation », précise Mikaël Charpin en parlant du projet comme étant le plus complexe qu’il ait eu à superviser au cours des dernières années. Bien que le filet soit relativement léger (700 livres), les 1 800 pieds de câble qui passent au-dessus des arbres ceinturant le parc doivent supporter des tensions allant jusqu’à 4 000 livres. Avant de débuter l’installation, l’équipe du Quartier des spectacles a donc travaillé avec une firme d’ingénierie en structure afin de déterminer avec précision quels étaient les besoins techniques pour soutenir l’œuvre suspendue à environ 35 pieds au-dessus du sol. « Le cordage permettant d’attacher le filet est très spécifique, ce sont des fibres textiles qui sont 10 fois plus résistantes que l’acier à poids égal. Avec des câbles d’acier, le filet aurait été beaucoup trop lourd pour être suspendu. Nous devions également tenir compte des facteurs de vents, de pluie ainsi que de la sécurité de l’accrochage», indique Mikaël.



Un travail d’équipe

Autour de l’artiste Janet Echelman, il y a toute une équipe composée de designers, d’artisans, d’informaticiens et d’ingénieurs en aéronautique, en mécanique et en éclairage. «Je compare l’art public à une équipe sportive », explique-t-elle. « C’est la force du nombre qui me permet d’aller plus loin dans mon travail. J’apprends de tout le monde. La nature est aussi une alliée essentielle à mon travail. Le vent, entre autres, apporte une vie et une nouvelle dimension que je ne contrôle pas à mes œuvres. J’adore cet aspect non contrôlé, car il apporte quelque chose de plus grand que tout ce que je pourrais créer. »

Pour installer et éclairer l’œuvre, il a fallu plusieurs nuits de travail en plus de mobiliser une grue et deux nacelles, et ce, dans une période de temps très restreinte. « Les partenaires entourant la place Émilie-Gamelin ont été extrêmement collaboratifs dans l’installation de ce projet collectif, notamment l’UQÀM et Busac, propriétaire et gestionnaire de la Place Dupuis », souligne Mikaël Charpin.

Un double éclairage

C’est l’équipe du Partenariat du Quartier des spectacles qui s’est chargée de la mise en lumière de 1.26. «Afin de demeurer en accord avec l’œuvre de Janet Echelman, dont certaines parties de la sculpture sont déjà colorées, nous avons proposé un éclairage très doux, plutôt monochrome et des changements de couleur très lents», explique Mikaël Charpin. La mise en lumière de 1.26 se fait en synchronisme avec celle des sculptures et des cascades d’eau de l’œuvre de Melvin Charney que l’on retrouve dans l’aire gazonnée de la place Émile-Gamelin, un projet d’éclairage qui a d’ailleurs été réalisé par le Partenariat du Quartier des spectacles et l’arrondissement de Ville-Marie pour le vingtième anniversaire de l’œuvre en 2012.

Une œuvre ancrée dans la ville

«1.26 s’inscrit parfaitement dans le tissu urbain de Montréal », affirme Janet Echelman. « Avec les rythmes de vie effrénés que nous menons, je souhaite offrir aux citadins des moments pour s’arrêter, pour contempler.» À voir la réaction des passants, c’est mission accomplie! «C’est très gratifiant de voir à quel point l’œuvre est imposante », souligne Mikaël Charpin. « De jour comme de nuit, les passants sont impressionnés par cet immense objet flottant et ils la prennent en photo.»

Vers d’autres œuvres du genre?

«1.26 cadre parfaitement avec le mandat du Partenariat du Quartier des spectacles de proposer au public des œuvres d’art innovantes et éphémères », souligne Mikaël Charpin. « Nul doute qu’il y aura d’autres défis à surmonter dans les prochaines années afin de mettre en place d’autres projets lumineux.»

1.26

Dimension : 80 pieds x 60 pieds x 30 pieds de haut
Poids : 700 livres
5 points d’accrochage

Portée totale de la distance entre les points d’attache : 450 pieds
Longueur des câbles utilisés pour l’accrochage : 1800 pieds
Tension dans les câbles principaux : 2000 à 4000 livres

1.26
À la place Émilie-Gamelin, au Quartier des spectacles
Jusqu’au 4 octobre

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