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Jardins Gamelin : le lieu de tous les rendez-vous

13 mai 2015

Texte principal du billet

La place Émilie-Gamelin sera plus vivante que jamais au cours des prochains mois. Dans un effort de revitalisation sans précédent, le Partenariat du Quartier des spectacles et l’organisme Pépinière & co. ont conçu les Jardins Gamelin, un aménagement éphémère afin de faire de la place malaimée une destination de choix. Jusqu’au 4 octobre, 7 jours sur 7, l’endroit sera animé par une programmation culturelle et citoyenne. Avec sa terrasse, son resto-bar et ses aires consacrées à l’agriculture urbaine, les Jardins Gamelin vont assurément devenir une oasis prisée en plein cœur de la ville.

Jérôme Glad, de Pépinière & co, et Pascale Daigle, directrice de la programmation du Partenariat du Quartier des spectacles, nous présente les Jardins Gamelin, de l’idéation à la réalisation ainsi que les multiples activités qui s’y dérouleront.

Jérôme, décrivez-nous Pépinière & co. en quelques mots.

C’est un organisme sans but lucratif (OSBL) qui travaille sur des projets de revitalisation urbaine, du design du site jusqu’à sa gestion, en passant par la programmation offerte.

Comment sont nés les Jardins Gamelin?

Le Partenariat du Quartier des spectacles nous a approchés pour que nous envisagions ensemble une façon de revitaliser la place Émilie-Gamelin. Il a été question d’aménagement ainsi que de programmation pour animer le site en permanence et amener les Montréalais, les travailleurs alentour à se réapproprier et à fréquenter la place.

Quelles sont les inspirations derrière le projet?

Contrairement aux places européennes qui sont entourées de bâtiments qui animent l’espace, la place Émilie-Gamelin est repliée sur elle-même. Nous avons donc voulu ajouter des kiosques pour donner vie à l’endroit. Celui qui accueille le resto-bar est à la base du projet. Le parc Bryant de New York nous a beaucoup inspirés. Situé en plein centre-ville, il est passé d’un espace peu désiré à un parc très animé. C’est devenu un lieu de rassemblement naturel. C’est ce que nous voulons pour la place Émilie-Gamelin.

Les Jardins Gamelin sont d’abord un projet citoyen et communautaire.

Tout à fait. Nous nous sommes inspirés de projets sociocommunautaires qu’on voit pousser un peu partout en Amérique du Nord et qui font une grande place à l’agriculture urbaine. Nous savions que nous intervenions dans un secteur sensible de la ville aux prises avec des problématiques sociales. Nous partagions le souhait, avec le Partenariat et l’arrondissement de Ville-Marie, que le site soit un agent de changement et que cela se fasse en incluant les populations marginalisées. Les organismes locaux sont d’ailleurs impliqués dans le projet et l’agriculture urbaine permettra de créer le lien avec leurs clientèles.

Quel est l’avantage d’un aménagement éphémère par rapport à un aménagement permanent?

L’éphémère nous permet de tester une formule à moindres coûts et de l’adapter par la suite. Le projet devient ainsi participatif et modulable. En prenant le pouls de la population, nous pourrons réfléchir à rendre la proposition la plus pertinente possible au fil du temps, et à éventuellement en faire quelque chose de permanent.


Pascale, qu’est-ce qui diffère cette année dans l’animation de la place Émilie-Gamelin?

La grosse différence, c’est qu’on va occuper la place en permanence, sept jours sur sept. Le site est animé par la terrasse, le resto-bar, les espaces d’agriculture urbaine, des œuvres d’art et une programmation d’activités culturelles et citoyennes. Tout ça s’ajoute aux festivals qui investiront la place, comme l’OFFTA, Montréal complètement cirque, Fierté Montréal, le Festival international de la littérature et le Festival Montréal Country et Piknic electronik. Aussi, des événements ponctuels s’y tiendront, comme Différents comme tout le monde et le pique-nique de Culture Montréal. Nous avons vraiment beaucoup de demandes de la part d’organisateurs d’événements et nous sommes très heureux de l’enthousiasme généré!

Pourquoi ce secteur est si important pour le Quartier des spectacles?

Nous voulons que les gens adoptent la place Émilie-Gamelin, qui est une place centrale de Montréal et une porte d’entrée pour les touristes. Pour que les Montréalais se la réapproprient, il fallait une intervention majeure avec l’implication des acteurs importants que sont l’arrondissement de Ville-Marie, le Service de police de la Ville de Montréal et les organismes communautaires. C’est chose faite cette année! Il y a eu un effort colossal de concertation et de collaboration. C’était important d’avoir une vision commune pour que tous aillent dans la même direction. Le résultat est un projet avec une portée, un impact qui va bien au-delà du volet culturel. Alors que les Jardins Gamelin ont été inaugurés il y a quelques jours seulement, on sent déjà que la perception générale a changé et qu’elle est très positive.

Qu’est-ce qui a été prévu pour optimiser la cohabitation entre les différentes clientèles?

Les Jardins Gamelin visent la cohabitation des publics. Il n'est pas question d'exclure qui que ce soit. Et je dirais même plus, on cherche à inclure les itinérants avec des activités spécifiquement pensées pour eux.

Aussi, les itinérants nous disent qu’ils apprécient la nouvelle ambiance du lieu et la présence d’autres publics, qui rendent la place plus sécuritaire même pour eux. Car il ne faut se méprendre, il n’y a quelques cas qui posent problème…

Nous travaillons également en collaboration avec l’arrondissement de Ville-Marie, qui a mis en place un plan d’intervention qui prévoit entre autres la présence d’agents communautaires.

Également, et cela s'applique plus largement au Quartier des spectacles, le Partenariat a adopté une politique d’embauche visant la réinsertion sociale. Depuis 2010, la plupart des postes d’agents d’accueil ont été pourvus par des personnes ayant vécu des situations de précarité. Deux des trois responsables du site d’Émilie-Gamelin ont connu l’itinérance. Ils connaissent donc bien la clientèle de la place et sont à même de créer des ponts.

Quelles sont les grandes lignes de la programmation?

Entre les festivals, on propose des rendez-vous qui deviendront récurrents au fil du temps comme entre autres les dimanches karaoké; l’Agora libre avec ses discussions publiques les lundis; l’art oratoire avec des mardis slamés; les Samedis de la relève où l’on pourra découvrir l’émergence en musique; les lundis soirs Alors on danse lors desquels des cours gratuits seront proposés, les mercredis midis de l’Escalier qui permettront de dîner en écoutant un artiste ou un groupe ou encore les jeudis midis « soul » avec Andy Williams, dj de The Goods Soundsystem…

Les gourmands pourront quant à eux prendre part aux jeudis BBQ et aux brunchs du week-end.

Le volet d’agriculture urbaine est animé par Sentier urbain et ses jardiniers qui proposent des séances de découverte des plantations des Jardins les jeudis et des ateliers thématiques le week-end.

Le site est chapeauté par l’immense œuvre d’art 1.26, de l’Américaine Janet Echelman, qui se transforme au gré de la lumière et du vent.

En effet. L’œuvre crée un plafond suspendu majestueux au-dessus de la place qui est très impressionnante de jour comme de soir, lorsqu’illuminée. Elle s’inscrit dans la mission que nous nous sommes donnée d’investir l’espace public avec des œuvres fortes qui transforment notre rapport à la ville. Sa mise en lumière est coordonnée avec celle des sculptures de Melvin Charney. Aussi, la Place Dupuis accueille l’œuvre 9 x [MTL] pour compléter cette ambiance nocturne signée Quartier des spectacles.


Vidéo : Making of des Jardins Gamelin et installation de l'oeuvre 1.26, Quartier des spectacles


Les Jardins Gamelin

Jusqu’au 4 octobre
www.quartierdesspectacles.com/jardinsgamelin
#jardinsgamelin

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