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La Grande Bibliothèque : 10 ans et déjà bien mature

28 avril 2015

Texte principal du billet

Le 29 avril 2005, la Grande Bibliothèque est inaugurée. Dix ans et 27 millions de visites plus tard, force est de constater que Montréal avait bien besoin d’un établissement du genre. Aujourd’hui, l’histoire d’amour entre le public et sa Grande Bibliothèque se poursuit et l’institution souhaite que les citoyens continuent de s’y déplacer pour apprendre, découvrir, réfléchir, mais aussi, simplement, se rassembler. Dans les années à venir, la Grande Bibliothèque veut confirmer son important virage numérique et continuer de faire rêver les Québécois.

Rencontre avec Christiane Barbe, présidente-directrice générale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Comment est née la Grande Bibliothèque?

C’est Lucien Bouchard qui, en 2000, a présenté un projet de loi pour créer la Grande Bibliothèque afin de mettre en valeur la culture nationale, de donner aux citoyens un accès à celle-ci et de favoriser la diffusion du livre et du savoir. À l’époque, il y avait des sceptiques. Mais dès son ouverture, la Grande Bibliothèque a connu le succès, comptant plus de deux millions et demi de visiteurs dès sa première année. Aujourd’hui, chaque jour, 7 000 personnes viennent emprunter des documents, étudier ou assister à des conférences, ce qui en fait la bibliothèque la plus fréquentée de la Francophonie!

Et la Grande Bibliothèque jouit d’une très bonne réputation…

C’est vrai et nous en avons des témoignages récents. Pendant deux semaines, nous avons demandé aux visiteurs d’inscrire sur des papiers adhésifs en forme de cœur pourquoi ils aiment la Grande Bibliothèque. Ils nous ont écrit qu’elle leur permettait de rêver, de voyager gratuitement, que c’était un paradis pour l’esprit de même que pour la famille et que c’était la sortie montréalaise offrant le meilleur rapport qualité-prix!

Qu’est-ce qui explique le succès de la Bibliothèque?

La Grande Bibliothèque, c’est d’abord un milieu de vie. Les gens ont besoin de se retrouver quelque part. Nous voulons d’ailleurs transformer le rez-de-chaussée afin qu’il réponde parfaitement à ce besoin. Nous installerons entre autres un espace café où les gens pourront venir bouquiner et échanger.

Vous dites que les gens ont besoin de se retrouver. C’est vrai même autour du livre, dont la mort est sans cesse annoncée?

Oui, plus que jamais. C’est important pour nous d’être près des visiteurs. Plus nous le serons, plus nous comprendrons leurs besoins. Même Apple, une entreprise très branchée, a ouvert des boutiques un peu partout pour atteindre ses clients. Nous évoluons, nous nous tournons de plus en plus vers le numérique, mais cela ne se fait pas au détriment de la rencontre avec le citoyen. Même si nous poursuivons la dématérialisation des collections pour favoriser leur accès à distance, nous continuons de nourrir notre collection physique.

La numérisation des collections sera-t-elle le projet majeur de la Grande Bibliothèque pour les années à venir?

Nous lancerons effectivement à l’automne BAnQ numérique, qui s’inscrit dans le Plan culturel numérique du Québec. Nous voulons construire une bibliothèque virtuelle organisée. C’est comme si nous ajoutions un cinquième étage à la Bibliothèque! Pour le moment, nos contenus numériques sont éparpillés. Nous voulons un site unique, qui regroupera les bases de données, les archives nationales, les documents patrimoniaux. Et nous souhaitons que le citoyen devienne un contributeur et non seulement un usager. Par exemple, les archives comptent beaucoup de photos non identifiées. Un citoyen qui y reconnaît son arrière-grand-père pourra y entrer des données, lesquelles seront vérifiées évidemment. Le site sera en constante évolution.

Avez-vous préparé une programmation spéciale pour le 10e anniversaire?

Tout à fait. Nous sommes très heureux de collaborer avec Robert Lepage et la compagnie Ex Machina pour présenter fin octobre l’exposition La bibliothèque, la nuit. Inspirée du roman d’Alberto Manguel, lui-même collaborateur au projet, elle aborde les dimensions philosophiques, logiques, architecturales ou sociales qui sous-tendent l’existence de toute bibliothèque. Grâce à la technologie de la réalité virtuelle, les visiteurs pourront pénétrer dans 10 des plus prestigieuses institutions de la planète, de la bibliothèque d’Alexandrie à la librairie du Congrès de Washington en passant par la bibliothèque de l’abbaye d’Admont, en Autriche, et celle du temple d’Haeinsa, en Corée du Sud.

Il y a également à l’Espace Jeunes Le livre sens dessus dessous (jusqu’au 29 mai 2016) qui fait parler les images, les formes et les mots qu’on trouve dans les livres jeunesse. Puis, à partir du 15 septembre, Pièces de collections mettra en valeur des pièces uniques de la Collection nationale. Une autre exposition s’ajoutera à la mi-novembre : Délire, qui présentera 10 installations qui redéfinissent l’espace de lecture et qui ont été conçues par autant de créateurs québécois.

Pour marquer le 10e anniversaire, une nouvelle œuvre anime aussi la façade de la Bibliothèque jusqu’au 28 juin. Vivre et archiver chaque page qui se tourne, une création du studio Turbine, présente des images tirées des collections patrimoniales de BAnQ.

e anniversaire. De gauche à droite : Gilbert Turp, écrivain, comédien et metteur en scène, écrivain en résidence à la Grande Bibliothèque 2015-2016 • Ivy, poète et slameur • Robert Poëti, ministre des Transports et ministre responsable de la région de Montréal • Jean-Paul Daoust, poète • Robert Lepage, artiste multidisciplinaire • Christiane Barbe, présidente-directrice générale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec • Lucien Bouchard, premier ministre du Québec de 1996 à 2001 • Lise Bissonnette, présidente-directrice générale de la Grande bibliothèque du Québec, puis de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, de 1998 à 2009 • Guy Berthiaume, président-directeur général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec de 2009 à 2014, bibliothécaire et archiviste du Canada • Hélène Roussel, directrice générale de la Grande Bibliothèque • Alexis Martin, homme de théâtre • Marie-Thérèse Fortin, comédienne et animatrice de la soirée. Photo : Michel Legendre" />

Comment voyez-vous le rôle de la Grande Bibliothèque au sein du Quartier des spectacles?

Nous sommes les amis du bout de la rue! Il est important pour nous, avec nos 42 000 visites par semaine, d’être un membre actif du Quartier des spectacles et de travailler avec tous les autres acteurs afin de le mettre en valeur.

La Grande Bibliothèque

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