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La grande séduction de l’Opéra de Montréal
5 mai 2014
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Texte principal du billet
Poussiéreux l’opéra? Pas du tout, répond l’Opéra de Montréal, qui vient tout juste de dévoiler la programmation de sa prochaine saison, sa 35e. De plus en plus, la compagnie montréalaise, résidente de la Place des Arts, rejoint de nouveaux publics avec des productions audacieuses et adaptées au goût du jour. La part de jeunes dans le public confirme que l’ancêtre de la comédie musicale est tout à fait dans l’air du temps.
Rencontre avec Pierre Dufour, directeur général de l’Opéra de Montréal.
Qu’est-ce qui distingue l’Opéra de Montréal des autres compagnies?
D’abord la langue. C’est la plus grande compagnie d’opéra francophone en Amérique. Nous avons également une saveur très locale. Montréal est une ville théâtrale et ça transparait dans nos spectacles. L’approche québécoise est aussi innovante; nous n’avons pas peur des relectures. Nos artisans sont très créatifs et c’est en partie ce qui explique pourquoi nos spectacles voyagent. Il y a aussi une histoire lyrique extraordinaire au Québec. Le talent est riche et il est porté par de grandes voix, comme Marie-Nicole Lemieux ou Étienne Dupuis. Nous tentons d’encourager le plus possible les artistes et artisans d’ici dans nos productions.
Certains s’imaginent qu’il n’y a que des œuvres classiques présentées à l’opéra. Pourtant, il y a aussi des spectacles contemporains…
En fait, le 20e siècle a probablement été le plus prolifique pour la création de nouveaux opéras. Dans l’élaboration de notre programmation, nous recherchons un équilibre entre le classique et le moderne. Nous présentons toujours une «œuvre découverte». C’était le cas avec Dead Man Walking et Porgy and Bess. En 2015, ce sera Silent Night. Puis, nous complétons la programmation avec des œuvres de répertoire. C’est important de faire découvrir les classiques aux non-initiés et de les faire redécouvrir aux habitués. Comme nous sommes une compagnie francophone, nous présentons également tous les ans une œuvre en français.
L’opéra, est-ce pour tout le monde?
Tout à fait. Comme l’opéra rassemble plusieurs formes artistiques - la musique, le théâtre, la danse par exemple – une œuvre peut toucher des sensibilités différentes et a un potentiel de résonnance chez un large public.. Pas besoin d’avoir une tête blanche, d’être sur son 36 et de connaître la musique classique pour venir à l’opéra! En fait, nous remarquons que plus de 30 % de notre clientèle a moins de 30 ans. Nous accueillons aussi gratuitement tous les ans 2 300 jeunes de 12 à 17 ans. C’est fascinant de voir à quel point ils sont attentifs et apprécient le spectacle. Comme l’opéra n’est pas un art largement diffusé, c’est notre devoir de donner aux jeunes la chance de le découvrir. Par ailleurs, on pense souvent que l’opéra est cher. Le prix moyen d’un billet est de 70 $. Si on fait le calcul, avec tous les artistes et artisans impliqués dans un seul spectacle, on se rend compte que ce n’est pas si cher que ça…
Votre programme CoOpéra fête cette année ses 10 ans. De quoi s’agit-il?
Chaque année, nous accompagnons, de septembre à mai, des élèves qui doivent monter un spectacle d’opéra de A à Z. Ils choisissent une œuvre de la programmation, viennent la voir en salle et créent par la suite leur propre spectacle. Ils retravaillent le livret, la musique, créent les costumes et les décors… C’est fascinant de les voir.
Vous venez d’annoncer la programmation pour 2014-2015. Parlez-nous des quatre spectacles qui composent cette 35e saison?
Ça débute avec Nabucco (20, 23, 25, 27 septembre), de Verdi, produit par le Washington National Opera. Ça fait très longtemps que l’Opéra de Montréal a présenté ce classique.
Ensuite, Étienne Dupuis reprend le rôle-titre dans le célèbre Barbier de Séville (8, 11, 13, 15 novembre), de Verdi, une production de l’Opéra de Montréal.
Puis, Samson et Dalila (24, 27, 29, 31 janvier 2015) sera présenté dans une toute nouvelle production maison. Nous avons travaillé avec Circo de Bakuza pour créer un univers vidéographique unique. La chanteuse étoile Marie-Nicole Lemieux joue le rôle de Dalila pour la première fois.
Finalement, Silent Night (16, 19, 21, 23 mai 2015), une production du Minnesota Opera inspirée du film Joyeux Noël viendra clore la saison. L’histoire présente des soldats français, allemands et écossais de la Première Guerre mondiale qui, la nuit du 24 décembre 1914, défient leurs supérieurs et font la paix.
Et il reste encore un spectacle à la saison actuelle.
Oui, c’est Turandot (17, 20, 22, 24 mai 2014) de Puccini. C’est une œuvre magnifique et dynamique qui met en scène le prince Calaf qui doit, pour épouser la princesse Turandot, résoudre trois énigmes sans quoi il sera décapité. C’est l’une de nos nombreuses collaborations avec Opera Australia, compagnie avec laquelle nous avons beaucoup d’affinités !
Quelle image vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?
Le Quartier des spectacles est un endroit extraordinaire. Mais compte tenu du fait que l’offre culturelle est de plus en plus diversifiée à Montréal et dans les banlieues, il est important que le Quartier mise sur le développement de son côté distinctif Il faut encore plus de convergence entre ce qui se passe dans les salles et l’extérieur. Il y a une telle richesse à l’intérieur, qu’il serait dommage de ne pas la mettre davantage en valeur.
Opéra de Montréal – 35e saison
2014-2015
www.operademontreal.comRetour à la liste des billets