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Un peu de chaleur: Fin novembre
21 novembre 2013
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Texte principal du billet
Depuis plusieurs années, l’Action terroriste socialement acceptable (ATSA) fait des pieds et des mains pour que l’itinérance, une réalité bien présente dans la métropole, ne tombe pas dans l’oubli. Sur la place Émilie-Gamelin, Fin novembre, un événement d’art engagé et de solidarité, entièrement gratuit, sera présenté du 21 au 24 novembre.
Rencontre avec Annie Roy, codirectrice et cofondatrice de l’ATSA
Annie Roy et Pierre Allard, cofondateurs ATSA
Parlez-nous de Fin novembre.
L’événement s’inscrit dans la lignée d’État d’urgence, que nous avons présenté de 1998 à 2010. Fin novembre en est à sa troisième année sur la place Émilie-Gamelin. Nous proposons de l’art actuel éclaté et une solidarité sociale incomparable. Il y règne une chaleur humaine incroyable grâce à des personnes engagées et des bénévoles qui mettent leur énergie en commun. À Montréal, il y a beaucoup de monde en détresse. C’est le lot des grandes métropoles. Fin novembre est un événement citoyen qui reconnaît cela.
Avez-vous une évolution depuis les premières éditions?
On parle plus du problème, mais c’est aussi parce qu’il s’aggrave. Notre contribution à nous – notre œuvre d’art – c’est la toile sociale que nous tissons à ce moment-là. Les artistes peuvent participer, nous le croyons, au développement d’une société plus solidaire, en faisant de la rue et des aires publiques leurs terrains de jeu, faits d’art et de rencontres.
Manu Militari Fin Novembre 2012 ATSA. Photo : Martin Savoie
À quoi ressemblera l’événement cette année?
Tout a été conçu autour du thème Dormir dehors. Il y a aura sur la place deux installations monumentales et éclatées. D’abord, une étoile faite de matelas sera juchée à 40 pieds dans les airs. Le centre de l’étoile sera éclairé par un film projeté en continu montrant un itinérant dans sa nuit de sommeil. Il représente les rêves brisés des gens de la rue et est le symbole de notre immobilisme collectif devant la cause de l’itinérance. C’est un clin d’œil à l’anti-film Sleep, d’Andy Warhol.
La deuxième œuvre est constituée d’une centaine de photos d’itinérants anonymes qui dorment. Ces photos disent «Je t’ai vu. Je n’ai pas fait semblant que je t’ignore. Mon malaise n’a pas détourné mon regard.» Le gros problème avec l’itinérance, c’est la difficulté de sensibiliser la collectivité pour que le politique finisse par s’en occuper.
La programmation est très participative.
Oui. Les visiteurs pourront collaborer à la fabrication d’une courtepointe de papier avec le duo Angora. Le groupe EXEKO sera aussi sur place avec du matériel d’art et Toxique Trottoir fera des animations sur le rêve en interpellant le public. Des spectacles de musique, dont Domlebo, Paul Cargnello et Pascal Dufour (21 novembre), Socalled avec son Sleep Over (22 novembre) et Daran (23 novembre) seront également présentés. Et Garbage Beauty recouvrira de sa calligraphie généreuse une dizaine de sofas.
Socalled, The Season. Photo : Daniel-Francis Haber
Des repas chauds seront également servis pour les itinérants …
En effet! J’invite les gens à aller voir nos restaurants au grand cœur et à les encourager : Le Pied de cochon, Grumman78, Holder, Les 3 petits bouchons, Arrêt de bus traiteur, Au petit extra, Le Garde Manger, Soupesoup, Café Rico et Les chocolats de Chloé. Ils participent parce qu’ils ont du cœur et ont envie de partager leur bonne bouffe avec des gens qui n’ont pas les moyens d’aller manger chez eux.
Les bénévoles sont vraiment au cœur de l’événement.
Oui. Il y a 125 inscrits et plusieurs itinérants qui prêtent la main à la pâte. Nous sommes heureux de les voir s’impliquer. Fin novembre est un moment de reconnaissance des gens de la rue. Sans victimisation.
Comment pouvons-nous faire une différence?
Vous pouvez acheter de la nourriture à un itinérant une fois de temps en temps. Allez-y avec votre cœur. Il est aussi possible de faire du bénévolat, de signer des pétitions, de faire des dons à l’ATSA. Nous voulons que l’itinérant soit reconnu comme un être humain.
Qu’est-ce qui vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?
Notre relation avec le Quartier des spectacles est bonne, nous avons du soutien. Il faut s’assurer dans le futur qu’il n’y ait pas de monopole de programmation sur la place publique, qu’il n’y ait pas que des promoteurs – mais aussi des artistes – qui proposent des choses. Nous souhaitons que la place publique reste un lieu d’expérimentation, un lieu ouvert.
Fin novembre – ATSA Du 21 au 24 novembre
Publié le 21 novembre
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