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Une présence autochtone forte

30 juillet 2013

Texte principal du billet

C’est au tour des célébrations de Présence autochtone de prendre la place des Festivals d’assaut, du 30 juillet au 5 août. Au menu, une programmation qui mêle traditions et modernité. Les festivaliers pourront ainsi découvrir – ou redécouvrir – l’héritage des Premières Nations.

Rencontre avec André Dudemaine, président et directeur des activités culturelles de Terres en vues.

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Place des Festivals, festival Présence autochtone 2012 et André Dudemaine. Photos : Marc Saindon

En quoi consiste la mission de Présence autochtone?

Elle vise à redonner à Montréal ses couleurs d’origine. Les peuples les plus anciens ici restent ceux des Premières Nations, et leur culture demeure vivante aujourd’hui. C’est intéressant pour les visiteurs comme pour les Montréalais de découvrir comment l’expression contemporaine de celle-ci se traduit.

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Fiddle no more

Qu’allez-vous présenter au festival cette année?

Tout d’abord un premier concert appelé Fiddle no more – un jeu mot avec le nom du mouvement Idle no more. Il s’agit d’une affirmation de la présence autochtone exprimée par deux groupes très engagés, CerAmony et Digging Roots, qui proposent une rupture avec le genre folklorique et utilisent leurs instruments électriques à fond la caisse! Nous présenterons également le concert Électro-choc, plus éclectique. On pourra y voir des musiciens de tous les horizons établir des ponts entre leurs styles. Autre moment fort: le rituel chorégraphié s’inspirant de la légende d’Ataensic, la première femme venue du ciel, sur la place des Festivals. Encore une fois, on réactualisera l’histoire pour l’inscrire dans un contexte urbain et contemporain.

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Électro-Choc

Certains disent que la place des Festivals ne devient jamais aussi belle que pendant Présence autochtone, que la scénographie est magnifique. À quoi doit-on s’attendre cette fois?

Nous reprenons les mêmes éléments que les dernières années et les adaptons pour les présenter de façon différente. La nouveauté se situe surtout sur le plan de la bouffe de rue, qui occupera une place très importante. Nous souhaitons créer une expérience immersive afin que tout ne se passe pas sur les scènes. Pour ce faire, nous travaillons en collaboration avec le restaurant Le Contemporain, qui propose déjà un menu gastronomique inspiré des cuisines autochtones. Il y aura entre autres du bison, du maïs grillé et des pogos à l’amérindienne (saucisses de gibier dans une pâte à banique).

Y a-t-il d’autres événements à ne pas manquer?

Sur la place des festivals, on trouvera des artistes des arts et métiers de la tradition, comme des sculpteurs inuits et un tailleur de silex, une maison longue où l’on présentera des œuvres de jeunes réalisateurs autochtones, et, bien sûr, le tipi géant. La Cinémathèque proposera notre sélection annuelle de films. Il s’agit d’une compétition importante où l’on peut découvrir quelques productions en première mondiale. Des expositions se tiendront aussi à l’extérieur du site, notamment celle de Ginette Aubin à la Guilde canadienne des métiers d’art et celle de gravures de jeunes artistes mohawks à la maison de la culture de Verdun.

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Place des Festivals, festival Présence autochtone 2012. Photo : Marc Saindon

La foule au festival reste très familiale.

Il faut dire que nous organisons, par choix, un événement sans alcool. Les traditionnalistes des Premières Nations ne viendraient pas si nous en vendions. Nous préférons conserver notre authenticité et accueillir un public très familial. C’est important pour nous.

Plusieurs itinérants, dont des Inuits, vivent dans le Quartier des spectacles. Se sentent-ils interpellés par Présence autochtone?

Pas vraiment. Ces personnes éprouvent une grande souffrance et ne sont pas fières d’elles-mêmes. Lors des rassemblements festifs, elles sont plutôt portées à se faire discrètes. Nous ne les chassons pas, mais nous ne les voyons pas beaucoup.

Le festival se veut-il militant?

D’une certaine façon, oui, dans le sens positif du terme. Nous prônons le développement des Premières Nations pour que la diversité culturelle se maintienne, que les langues demeurent parlées, que les droits soient mieux reconnus, qu’il y ait moins de pauvreté et de sous-éducation.

En dehors du festival, la culture autochtone est-elle suffisamment accessible?

Je pense qu’on accomplit des progrès. Par exemple, pour 2014, l’Association des directions des musées montréalais a choisi le thème des Premières Nations. L’intérêt est là. De plus en plus, les institutions et le public s’intéressent aux arts autochtones. Il faut maintenant que les médias suivent.

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Place des Festivals, festival Présence autochtone 2012. Photo : Marc Saindon

Quelle image vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?

Le tipi de 100 pieds de haut!

Présence autochtone Du 30 juillet au 5 août 2013

 Publié le 30 juillet

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