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Nuits d’Afrique: du soleil sur Montréal

8 juillet 2013

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Les Montréalais auront droit à une bonne dose de soleil ces prochains jours. Du moins en musique, car la venue du 27e Festival International Nuits d’Afrique promet de faire danser ses visiteurs. En particulier son volet extérieur, qui aura lieu sur le Parterre du Quartier des spectacles du 18 au 21 juillet du matin jusqu’au soir.

Rencontre avec Suzanne Rousseau, fondatrice et directrice générale de Nuits d’Afrique.

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Suzanne Rousseau. Photo : Marie-Joëlle Corneau

Comment Nuits d’Afrique est-il né?

Le président fondateur, Lamine Touré, avait déjà effectué un cheminement culturel grâce à ses voyages et sa curiosité. Il s’est aperçu qu’il existait à Montréal une ouverture d’esprit qui lui permettrait de partager sa passion. Ce qui lui importait, c’était de créer un festival accessible à tous, entre autres aux enfants.

Le festival s’appelle Nuits d’Afrique, mais présente aussi des musiques d’ailleurs. Il y a une diversité qui dépasse le continent africain.

Oui, mais tous ces genres viennent d’Afrique. Ce continent est d’une richesse musicale inouïe. Bien sûr, il existe toute une diaspora africaine, qu’on retrouve dans les Caraïbes, les Antilles et l’Amérique latine. Lorsque nous présentons des rythmes du Brésil, de la Martinique ou de la Jamaïque, nous souhaitons toujours établir les liens avec leurs origines. Mais que les gens comprennent ou pas ces derniers, ça vient les chercher. Nous réussissons à toucher toutes les générations et les cultures.

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Angélique Kidjo

Depuis quelques années, vous souhaitez justement rajeunir votre public.

Nous restons toujours à l’affut des tendances. La musique du monde connaît une évolution constante. De nouvelles générations créent et diffusent leur talent. Il existe un beau mélange entre le traditionnel et l’électro: le world 2.0. Depuis trois ans, nous proposons la série Nuits d’Afrique Sound System, qui s’adresse un jeune public averti.

D’où vous vient cet intérêt pour l’Afrique?

J’ai grandi à Trois-Rivières, mais je me suis installée assez jeune à Montréal et j’ai tout de suite adoré l’aspect cosmopolite de la métropole. Je ne suis pas une grande globetrotteuse, mais je voyage dans ma propre ville.

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Skatalites. Photo : Meghan Sepe

Trouvez-vous qu’on accorde assez de place à la musique du monde?

Au quotidien, en concert, nous n’en avons pas assez. C’est parce qu’il faut de gros moyens pour aller chercher les artistes d’ailleurs. La musique reçoit un très bon accueil, mais il s’avère parfois difficile et coûteux de la faire venir à nous.

Et qu’en est-il des artistes locaux?

Nous développons ce marché à l’année. Les artistes d’ici n’étaient pas nombreux quand nous avons commencé! C’est une fierté pour nous de les voir s’épanouir aujourd’hui.

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Aragon, l’orchestre national de Cuba

Le volet extérieur de Nuits d’Afrique se déroulera les quatre derniers jours du festival. On promet une grande place publique où régnera un sympathique désordre. Que pouvez-vous nous en dire?

Nous tentons de recréer un marché africain typique; un lieu à la limite du désordre! Il faudra se mettre dans l’ambiance, marchander avec les commerçants, comme si on se trouvait en Afrique. Bien sûr, le tout s’accompagnera de musique et d’animation du matin au soir. On proposera des cours de danse, de djembé, et entre les prestations se dérouleront des échanges avec le public. L’événement se veut très participatif; il permet un véritable contact avec les artistes. Avant les grands concerts événementiels, les visiteurs pourront également assister à un spectacle son et lumière sur la façade de la Maison symphonique.

Quels sont les concerts à ne pas manquer?

À l’extérieur, nous nous assurons de présenter des spectacles qui bougent. On guettera donc la venue du Stooges Brass Band, qui offre un mélange des styles africain et militaire européen, de même que celle des créateurs du genre ska, The Skatalites. De Cuba, le groupe Cristal, constitué uniquement de femmes, fera danser les foules sur des rythmes de salsa. La grande Angélique Kidjo, les Marocains Mazagan et Kadan’s, de la Guadeloupe seront aussi de la partie. C’est Aragon, l’orchestre national de Cuba, qui clora le festival. On note également deux défilés à voir: Afriqu’en fête et Brésil en fête.

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Kadan's

En salle, cette année, nous accordons une place importante au blues du désert. Nous présentons donc Hasna el Becharia, d’Algérie, Tartit, Imharhan et Mamadou Kelly, du Mali, Aziz Sahmaoui, du Maroc, et Krar Collective, d’Éthiopie. Lors des deux grandes soirées Sound System, 3Ball Monterrey, du Mexique, dont la vidéo a été vue 40 millions de fois sur YouTube, et Balkan Beat Box, d’Israël et des États-Unis, qui propose une musique néo-méditerranéenne, nous en mettrons plein les oreilles.

Quelle image vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?

Pour moi, ce lieu nous donne la possibilité d’offrir le meilleur aux Montréalais et aux visiteurs, et d’exploiter le plein potentiel d’une ville reconnue pour ses festivals. Le déménagement de Nuits d’Afrique au Parterre, en 2011, a permis de présenter à l’extérieur des spectacles gratuits d’artistes de renommée internationale, ce qui a beaucoup contribué à la croissance de l’événement.

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KASSAV. Photo : Bohdan Kiszczuk

Nuits d’Afrique Du 9 au 21 juillet 2013

Publié le 8 juillet

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