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C’est parti : le Quartier des spectacles vibre au rythme du jazz!

28 juin 2013

Texte principal du billet

Depuis plus de 30 ans, le Festival international de Jazz de Montréal s’installe au centre-ville de Montréal. L’événement est d’ailleurs intimement lié au développement du Quartier des spectacles : il a été le premier à proposer une série de spectacles gratuits à l’extérieur. Le festival revient cette année jazzer les alentours de la Place des Arts. Feist partira le bal ce soir, le 28 juin, sur la grande scène extérieure jusqu’à ce qu’Amadou et Mariam viennent clôturer le tout le 7 juillet.

Rencontre avec André Ménard, directeur artistique du festival.

Andre_Ménard_photo_Diane_Dulude.jpg Andre Ménard. Photo : Diane Dulude

Vous avez été le premier grand festival à s’établir au centre-ville, en extérieur… Comment avez-vous eu l’idée?

À ses débuts, en 1980, le festival se tenait sur les îles de l’Expo 67, mais les gens ne voulaient plus y aller. Les lieux n’avaient pas encore été réaménagés et ce n’était pas très beau. En 1982, nous nous sommes installés sur la rue Saint-Denis où nous avons proposé les premiers spectacles extérieurs gratuits au centre-ville. Il y a eu des foules tellement importantes que nous avons dû ajouter des spectacles lors de cette édition. De cette demande est né le modèle économique du festival tel qu’on le connaît aujourd’hui… L’achalandage suscité par les spectacles gratuits nous a permis de trouver des commanditaires. Et c’est comme ça que les commanditaires privés en sont venus à représenter la moitié du financement du festival.

Avant l’arrivée des nouvelles places publiques, vous vous installiez où?

À partir de 1989, nous nous sommes concentrés autour de la Place des Arts. Au départ, nous prenions la rue, les terrains vacants, les stationnements. Mais il y avait beaucoup de projets immobiliers en discussion : s’ils avaient tous été mis en chantier, il ne nous aurait resté que les rues. Ce n’était pas assez. Nous avons demandé à la Ville d’avoir une ceinture autour de la Place des Arts. C’était l’idée d’Alain Simard et elle a nourri le projet du Quartier des spectacles.

©Jean-François-Leblanc-Festival-International-de-Jazz-de-Montréal_610_59.jpgJean-Francois-Leblanc-Festival-International-de-Jazz-de-Montreal_610_59.jpg "") Photo : Jean-François Leblanc

Le fait d’être au centre-ville a-t-il contribué au rayonnement du festival?

Je crois que oui. C’était assez unique de prendre d’assaut des artères aussi importantes que Sainte-Catherine et Jeanne-Mance et de les fermer pour présenter des spectacles. Dans le temps, ça relevait de l’exploit. Aujourd’hui, les gens sont habitués, ils prennent ça pour acquis. Mais les touristes sont toujours agréablement surpris.

Que pensez-vous de la scène culturelle montréalaise?

Montréal est une ville où se côtoient deux cultures en plus de toutes les autres communautés culturelles. Ici, tout coexiste. C’est inspirant et ça développe les goûts et ça permet les mélanges étonnants. C’est pour ça que nos événements sont si uniques.

Qu’est-ce que votre rôle de directeur artistique implique concrètement?

C’est assez simple. Je suis un peu le gardien de la flamme. Je tente de présenter des découvertes et d’attirer des musiciens connus. Nous gardons le réflexe aussi d’aller piger dans d’autres styles. Bien sûr, le jazz est au sommet de nos priorités, mais il y d’autres choses que nous voulons présenter. Le plaisir est dans la diversité.

Zakir-Hussain-Eric-Harland-Charles-Lloyd-Sangam.jpg Zakir Hussain, Eric Harland et Charles Lloyd-Sangam

Vous rencontrez des artistes de renom. Qui vous a le plus marqué?

Sans doute Ella Fitzgerald. Elle a fait deux concerts au Festival de Jazz, en 1983 et en 1987. En 1987, sa santé déclinait, mais c’était quand même mémorable. Les concerts de Miles Davis vont également tous rester gravés dans ma mémoire. Et il y a Dave Brubeck, qui nous a quittés l’an dernier. Cette 34e édition lui est entièrement dédiée. Il est le seul artiste à avoir reçu une invitation ouverte au Festival : il n’avait qu’à nous contacter pour qu’on le programme.

Qui rêvez-vous d’attirer au festival?

Joni Mitchell. Depuis toujours. Sinon, j’aimerais bien voir Neil Young. Un de ces jours.

Quels sont vos coups de cœur de la programmation 2013?

Il y en a plusieurs. D’abord Gwilym Simcock, un pianiste anglais que j’ai vu cinq fois à Londres. Ensuite, Trombone Shorty, qui avait mis le Metropolis à l’envers en 2011, en première partie de Bootsy Collins. Il y a également Champion avec I Musici à Wilfrid-Pelletier. Aussi digne d’intérêt : les trois concerts du saxophoniste Charles Lloyd, avec, le deuxième soir, un des cinq meilleurs musiciens au monde, à mon avis, Zakir Hussain, un vrai génie qui fait chanter les tambours. Puis, Feist, évidemment, en grand spectacle extérieur d’ouverture : on ne sait toujours pas ce qu’elle va faire, c’est une surprise!

Trombone-Shorty16-credit-Kirk-Edwards.jpg Trombone Shorty. Photo : Kirk Edwards

Vous voyez combien de spectacles par année?

Trois à quatre cents. Je profite des festivals pour me rattraper pour les jours où je n’en vois pas! C’est ma façon de me reposer : regarder travailler les autres!

Vous êtes sur le conseil d’administration du Partenariat du Quartier des spectacles depuis les débuts. Quel regard portez-vous sur le Quartier des spectacles?

C’est une richesse naturelle que nous avons au centre-ville. Et elle est infiniment renouvelable! C’est quelque chose qui va être là longtemps et qui va marquer la vie des Montréalais. La Place des Festivals, c’est le joyau du quartier, mais ce n’est pas tout. L’addition des salles, c’est l’empreinte originale du Quartier des spectacles. D’où la désignation. Tout doit coexister.

Festival international de Jazz de Montréal Du 28 juin au 7 juillet

Publié le 28 juin

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