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25e FrancoFolies : regarder le passé pour foncer vers l’avant

17 juin 2013

Texte principal du billet

Les FrancoFolies battent leur plein pour une 25e année à Montréal. Au fil de ce quart de siècle, la musique a bien évolué et le festival montréalais a toujours réussi à en démontrer les nombreuses facettes. Jusqu’au 22 juin, c’est dans le Quartier des spectacles qu’ont rendez-vous les amoureux et curieux de la musique francophone!

Rencontre avec Laurent Saulnier, vice-président à la programmation et à la production.

Saulnier1-456x304.jpg Laurent Saulnier. Les FrancoFolies de Montréal. Photo: Frédérique Ménard-Aubin

Comment les FrancoFolies ont-elles évolué en 25 ans?

La première vie des Francos (de 1989 à 1993) n’a rien à voir avec ce qu’on connaît aujourd’hui. Le festival avait lieu à l’automne et était très petit. Lors de la première édition, il y a eu environ 5 000 spectateurs. En 1994, les Francos deviennent un festival d’été et tout change. Depuis trois ans, le festival occupe la case horaire de la mi-juin et cela va demeurer ainsi.

Comment les Francos sont-elles nées?

Un animateur radio français du nom de Jean-Louis Foulquier a été envoyé au Festival d’été de Québec au début des années 1980. À l’époque, le festival était encore très francophile. Il trouve le concept génial et ne comprend pas pourquoi cela n’existe pas en France. Il fonde les Francos de La Rochelle et, quelques années plus tard, il contacte Alain Simard pour lui proposer de créer des Francos à New York. Alain trouve l’idée bizarre et lui propose des Francos à Montréal. Le reste appartient à l’histoire.

Les Francos attirent-elles les touristes?

Si nous avions plus d’argent à investir, je suis convaincu que le Festival pourrait susciter plus d’engouement à l’étranger. Parce que nous avons un événement unique en Amérique de Nord. Il y a une curiosité pour cela. Depuis que le festival a lieu en juin, il y a d’ailleurs de plus en plus de gens de l’industrie de la musique française qui viennent en repérage. Il y a actuellement un fort intérêt pour la musique québécoise dans l’Hexagone.

Quelle place occupent les Québécois dans la programmation?

Les Québécois représentent 70 % de la programmation. C’est la base. Nous savons qu’avec eux – avec ce qu’on appelle les valeurs sûres – nous pouvons attirer les grandes foules. Mais nous faisons aussi un travail de prospection, ici comme ailleurs. Nous testons des choses. Quand nous avons présenté Yann Perreau la première fois, il n’avait pas de disque. Et des exemples comme celui-là, j’en ai plein.

Qu’y a-t-il de spécial pour les 25 ans?

Le spectacle le plus important est celui du 17 juin. 25 ans, 25 artistes, 25 chansons. Nous avons demandé à 25 artistes marquants des Francos de venir faire leur plus grand succès. Ce sera comme un juke-box vivant. Nous avons aussi eu le spectacle d’ouverture consacré à Félix et ceux sur Brel, Charlebois et, en clôture, le spectacle hommage à Léveillée. Les anniversaires nous donnent envie de regarder le passé tout en continuant de regarder vers l’avant. Nous regardons d’où nous venons pour savoir où nous allons.

Qu’avez-vous tiré de cet exercice?

Nous nous rendons compte que peu d’artistes feraient de la chanson si Félix Leclerc, Claude Léveillée, Jacques Brel ou Robert Charlebois n’avaient pas été là. C’est important de rendre ce répertoire accessible. De dire aux gens que c’est encore pertinent de les chanter aujourd’hui. Ceci dit, il nous apparaît important de faire une proposition équilibrée, entre le passé et le présent, c’est pourquoi nous programmons aussi plein d’artistes très à la mode.

Fauve1-1-456x275.jpg Fauve.

Quels sont vos coups de cœur cette année?

Un groupe français qui s’appelle Fauve. Ils ont réussi à créer un buzz autour d’eux sur le net, sans compagnie de disque. Aussi, le meilleur groupe hip-hop du Québec du moment : Dead Obies. Ils font des « beats » comme personne ici.

dead-Obies-crédit-martin-C.Pariseau-456x303.jpg Dead Obies. Photo : Martin C. Pariseau.

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