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Quand développement durable rime avec culture dans le Quartier des spectacles

21 mars 2013

Texte principal du billet

Inaugurée en octobre 2011, la Maison du développement durable rencontre non seulement les plus hauts standards environnementaux en matière de construction, c'est également un lieu d'échanges sur tout ce qui se touche le développement durable dont la culture (oui, oui!).

Rencontre avec Amélie Ferland-Dufresne, directrice des communications et de la programmation.

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Amélie Ferland-Dufresne devant le mur végétal. Photo : Marie-Joëlle Corneau // Façade de la Maison du développement durable. Photo : Bernard Fougères

Pourquoi avoir créé une Maison du développement durable?

Il s'agit de l'aboutissement d'un rêve d’Équiterre. Les employés et bénévoles d'Équiterre travaillaient dans des bureaux situés dans un centre industriel à côté d'un chemin de fer : il y avait des problèmes de qualité de l'air et d’infiltration d’eau, entre autres. Équiterre a décidé de faire de son déménagement un projet éducatif. Il s’est associé avec d’autres groupes environnementaux et sociaux du Québec pour réaliser un bâtiment écologique démonstratif. Dix années ont été nécessaires pour trouver un terrain, le financement et les professionnels pour ériger le bâtiment.

Que souhaitez-vous démontrer avec ce bâtiment?

On veut inspirer les décideurs et acteurs du milieu de la construction en montrant qu'il est possible de construire de façon écologique à des coûts compétitifs et qu'en utilisant les technologies environnementales de l’heure, on peut même faire des économies à long terme. La Maison du développement durable ne reçoit pas de facture de chauffage ni de climatisation, grâce à ses puits géothermiques. De même, son isolation thermique supérieure, sa gestion automatisée de l'éclairage – il y a des détecteurs de présence et de luminosité –  et le toit vert, permettent une consommation énergétique minime, donc de réduire nos frais. Ensuite, avec nos bassins collecteurs de pluie, nous pouvons compter sur des réductions de plus de 50% pour l’eau potable et les eaux usées.  Avec notre mur végétal, nous avons un assainisseur d'air naturel. Bref, les exemples ne manquent pas!

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L'Atrium. Le lobby constitue un espace exceptionnel avec sa baie vitrée de 5 étages. Photo : Bernard Fougères // Salle Clark. Cette vaste salle est décorée d’une immense fresque réalisée par l’artiste Marie-Claire Blais. Photo : Bernard Fougères

Et comment faites-vous connaître cela?

Nous proposons des visites guidées. Il y en a eu plus de 1 000 jusqu'à maintenant. Des architectes, des ingénieurs, mais aussi des citoyens intéressés par les questions de développement durable y participent. Deux formules sont proposées: il y a des visites gratuites sur inscription tous les vendredis, et des visites pour des groupes peuvent aussi être organisées sur demande.

Pour ceux qui préfèrent partir à la découverte de façon autonome, il existe un parcours d’interprétation qui comprend neuf bornes, dont quatre interactives, expliquant chacun des éléments de la construction ainsi qu’une matériauthèque pouvant inspirer les citoyens comme les constructeurs.

Et puis, au printemps, nous espérons recevoir la certification LEED platine, qui est la plus élevée dans le domaine et qui prend en compte autant la performance environnementale que sociale. Cela devrait faire parler de nous puisque nous serons le premier bâtiment commercial nouvelle construction portant cette certification en milieu urbain au Québec.

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Le toit vert. Photo : Bernard Fougères.jpg

Et pourquoi avoir choisi de vous installer dans le Quartier des spectacles?

La culture est maintenant officiellement reconnue comme 4e pilier du développement durable par le secrétariat mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis au même titre que le développement social, l’économie et l’environnement. D’ailleurs, la Ville de Montréal a adopté, en 2011, une déclaration à cet égard qui se décline en deux aspects, soit de soutenir le développement du secteur culturel et de garantir que la culture occupe une place légitime dans l’ensemble des politiques publiques municipales.

Il était donc pertinent que la Maison du développement durable s’intègre dans le cœur culturel de Montréal pour notamment organiser des activités en lien avec la vocation du Quartier. L’art est un moyen de sensibilisation universelle qui nous permet d’offrir un lieu de diffusion pour soutenir les artistes d’ici et de rejoindre un nouveau public.

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La Maison du développement durable et Explora ont présenté, du 9 janvier au 5 février 2013, La mémoire de l’eau, une exposition photographique qui témoigne des impacts des changements climatiques ici et maintenant, et de la relation ambigüe entre l’homme et la nature. Photo: Valérian Mazataud

Parlez-moi des activités que vous organisez.

La programmation est destinée aux experts, aux élus, aux citoyens ainsi qu’aux travailleurs et étudiants du Quartier. C’est pour attirer ces derniers que nous proposons beaucoup d’activités sur l’heure du midi. Il y a des débats, des conférences et des ateliers sur des enjeux d’actualité,  que nous organisons en partenariat avec les membres de la Maison du développement durable, afin de faire profiter le public de leur expertise. À venir, en partenariat avec Amnistie internationale, il y a une conférence sur les entreprises minières canadiennes au Guatemala,  et avec Équiterre, une conférence où on s’interrogera sur la pertinence et l’avenir du commerce équitable. À la fin avril, un « Trucs et troc printanier », permettra aux gens d’échanger leurs vêtements et objets, et de profiter d’un service d’altérations gratuit offert par des écodesigners.

Et bien entendu, nous proposons des activités culturelles. Tous les mois, il y a une nouvelle exposition gratuite dans l’atrium. Actuellement, c’est une exposition photo sur les réfugiés climatiques d’un archipel en péril dans la mer des Caraïbes, et le mois prochain, une autre exposition présentera un camp minier en Bolivie. L’objectif est de mettre en valeur des thématiques de développement durable en encourageant artistes et photoreporters.

Je dois dire que ça fonctionne plutôt bien, car tous les événements de 2013 ont affiché complet.  Et le potentiel de développement est énorme : la Maison a été inaugurée il y a 14 mois seulement…

Pour terminer, quand vous pensez au Quartier des spectacles, quelle image vous vient en tête?

La culture et la foule sur la Place des Arts, car c’est la vue magique que j’ai de mon bureau.

Maison du développement durable
50, Sainte-Catherine Ouest
Montréal, QC, H2X 3V4

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