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Le clocher de l’UQAM : un outil de création collective

28 février 2013

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L’UQAM forme depuis maintenant sept ans, avec son programme en médias interactifs, les spécialistes en interactivité et concepteurs en nouveaux médias qui contribuent à faire de Montréal un chef de file dans le domaine. Le Quartier des spectacles est leur lieu d’expérimentation. Pour la troisième année consécutive, leur projet de fin d’études sera présenté sur le clocher de l’UQAM lors de la Nuit blanche.

Rencontre avec le responsable du programme, Jean Décarie, pour en savoir plus.

Jean Décarie

LÚA, projet multimédia interactif réalisé par les finissants du programme de médias interactifs de l’École des médias de l’UQAM présenté le 2 mars 2013.

D’abord dites-nous, qu’est-ce que le programme en médias interactifs?

C’est une concentration du programme de baccalauréat en communication qui se consacre à l’exploration des médias interactifs, qu’on retrouve désormais partout dans notre environnement. Nous nous intéressons à la relation entre « l’interacteur » et l’outil. La première année, nos explorations se font autour de l’écran traditionnel, la suivante, autour de l’écran immersif et la troisième, nous faisons de la scénographie médiatique interactive, ou plus concrètement des vidéoprojections architecturales interactives. La dernière année d’études est presqu’entièrement consacrée à la réalisation du projet que nous présentons sur le clocher.

Comment ce projet se prépare-t-il?

Le cours devient comme une boîte de production. Les étudiants – ils sont 17 finissants cette année –  sont assignés à un secteur d'intervention : image, programmation, son, intégration, marketing, production… Afin qu’ils soient le mieux préparés possible au marché du travail, nous faisons appel à un partenaire externe pour qu’il agisse comme un client et puisse donner de la rétroaction au fil de l’évolution du projet. Pendant la session d’automne, nous préparons le prototype, que nous testons fin décembre sur la façade et que nous présentons lors de la Nuit blanche au grand public et aux entreprises du secteur.

Que présenterez-vous cette année?

Le Partenariat du Quartier des spectacles, qui agissait comme « client », nous avait demandé de travailler sur le thème de la relation entre l’individuel et le collectif, entre l’individu et l’espace public.

Le résultat est une présentation multimédia interactive qui s’intitule LÚA. Les spectateurs pourront créer et personnaliser une lanterne virtuelle qui sera projetée sur le clocher, et dont ils pourront contrôler la vitesse de déplacement ainsi que le son qui en émane. LÚA dépasse le caractère individuel car il favorise les échanges entre les individus représentés par leurs lanternes, ce qui fera naître une grande valse musicale.

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Trame et Prélude - Projections interactives des finissants du baccalauréat en médias interactifs de l'UQAM, présentés respectivement lors de la Nuit Blanche 2012 et 2011. Crédit photo : École des médias de l'UQAM

Quelles sont les perspectives professionnelles pour vos finissants?

Elles sont excellentes. Les générateurs d’expérience ont la cote! Le secteur de l’interactivité et des arts médiatiques est en pleine croissance car les artistes et les villes y recourent de plus en plus.

Montréal a par ailleurs une très bonne réputation à l’international grâce à des entreprises comme Moment Factory, Float4, Lucion Média, …Il faut dire que le Québec est reconnu depuis l’Expo 67 comme avant-gardiste dans le domaine, notamment avec le théâtre qui a intégré la vidéo depuis fort longtemps.

À l’heure actuelle, les programmes d’études qui sont axés sur l'utilisation des médias interactifs dans le contexte urbain sont rares. Cela explique sans doute que nous accueillions autant d’étudiants étrangers; la moitié du contingent de première année vient de l’extérieur du Québec.

Et avec les infrastructures du Quartier des spectacles mises à notre disposition, nous sommes choyés. D’une part, parce qu’elles sont permanentes, elles nous permettent d’avoir une réflexion à long terme, ce qui est nécessaire dans un contexte académique. D’autre part, à la fine pointe de la technologie, elles nous permettent de développer notre savoir-faire et de lui donner de la visibilité. Et cela porte ses fruits. Cette année, la Grande Bibliothèque nous a mandatés pour concevoir des projections pour sa façade.

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Étudiants dans la régie lors d’un test. Crédit photo : École des médias de l'UQAM

Que pensez-vous de la diffusion de cet art dans l’espace public?

Dans notre société, ce qui est mis en valeur c’est l’efficacité et la productivité. On en oublie qu’il y a des gens autour de nous. On ne se parle plus sur les lieux publics, on se parle désormais sur les médias sociaux.

Les arts médiatiques et interactifs ont la capacité à mon avis de contrer ce phénomène : ils sortent les gens de leur quotidien et les incitent à s’arrêter, à vivre une expérience singulière. La ville s’en trouve ainsi poétisée et on a envie de s’y attarder.

De plus en plus, nous voulons faire de l’interactivité collective, pour que les gens interagissent non seulement avec l’œuvre, mais également entre eux.

Quand vous pensez au Quartier des spectacles, quelle image vous vient en tête?

L’effervescence artistique, à travers les huit façades qui sont utilisées pour de la vidéoprojection et les espaces de diffusion consacrés justement aux arts numériques.

LÚA sur le clocher de l’UQAM, rue St-Denis, le 2 mars

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