Angeles Caidos

Et si les anges tombaient du ciel.

Ils ne porteraient ni jugement ni colère.

Ils viendraient avec des yeux pleins d’ailleurs, porteurs d’un souffle qui éveille ce que le monde a laissé s’éteindre.

Un être descend. Un ange.

Il traverse une Terre figée, peuplée d’humains masqués, prisonniers d’une réalité sans rêve, sans éclat.

Leurs visages se confondent, leurs corps avancent sans feu. La conformité les a rendus invisibles.

Mais l’ange n’impose rien. Il inspire.

Son énergie n’est pas force, mais vision.

Il insuffle un espoir, un décalage. Une brèche dans l’oubli.

Peu à peu, les masques tombent. Les regards s’ouvrent.

Une lumière oubliée refait surface. Les corps se redressent. Les esprits s’embrasent.

Et la mode devient langage.

Chaque silhouette est une affirmation. Chaque tissu, un souvenir.

Les matières racontent l’exil, les couleurs célèbrent les racines, les formes incarnent la liberté retrouvée.

Ce n’est pas un ange. C’est un miroir.

Ce n’est pas un défilé. C’est une métamorphose.

Une ode à celleux qui refusent de se fondre.

Une célébration de l’individualité, de la différence, du feu intérieur.

Forastero.

Pour celleux qui n’ont jamais cessé d’être étrangers.

Et qui, pour la première fois, se sentent chez eux.