NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE JE HURLE

À la suite d’une rupture, Frank Beauvais s’est retranché en ermite dans un petit village alsacien, noyant sa peine dans une crise de boulimie cinéphilique. Des 400 films vus au cours de cette période est né ce film de montage magnifique, promenade mélancolique et tempétueuse dans l’univers du cinéma. Narré par un cinéaste tentant de retrouver ses repères, un homme rongé par le spleen, la mesquinerie du monde alentour et les souvenirs du passé, de même qu’en tant que créateur écrasé par la multitude de films d’autrui. Les centaines de plans qu’il utilise, de quelques secondes chacun, deviennent autant de miroirs dans lesquels il se scrute. Toutefois loin d’être autocentré ou accablant, ce journal intime renvoie à l’écorché vif qui est en chacun de nous un reflet étrangement lumineux. (ACO)