CLEBS / BUGS AND BEASTS BEFORE THE LAW / WHO IS AFRAID OF IDEOLOGY?

Tourné sur plusieurs années, le projet de la cinéaste libanaise Marwa Arsanios interroge l’impact des zones de conflit sur notre rapport à la nature à partir de l’observation de pratiques écoféministes. Celles de guerrières dans les montagnes du Kurdistan, des habitantes de Jinwar, un village de femmes du nord de la Syrie et enfin des nombreuses réfugiées d’une coopérative libanaise à la frontière de la Syrie. Donnant la parole à ces femmes et attentive aux territoires au sein desquels elles développent leurs idées, le film décrit les initiatives qui ont dû être mises en place pour survivre dans des environnements bouleversés par la guerre et invite à penser autrement notre exploitation des ressources ainsi que son impact sur nos modèles écopolitiques. (BD)

Les pelages bruns, beiges, blancs et noirs se fondent à l’ocre de la terre et des murs inondés de soleil. Calme à l’heure du repos, l’endroit devient assourdissant quand vient le moment de nourrir les bêtes qui entament alors leur concert d’aboiements. Dans le refuge pour chiens errants d’Agadir au Maroc, plus de 750 animaux trouvent aide et protection en attendant d’être adoptés par une famille. Chaque journée ressemble à la suivante, rythmée par la seule distraction des repas. Avec un regard aussi empathique qu’alerte aux jeux de lumière et de textures, Halima Ouardiri observe la chorégraphie qui régit la vie de la population animale, dont le quotidien suspendu évoque l’attente bien plus tragique de millions d’êtres humains à la recherche d’une terre d’accueil. (CS)

Au Moyen-Âge, de drôles de procès et d’exécutions surréalistes se sont tenus devant les tribunaux et les foules. Les condamnés n’étaient pas des humains, mais plutôt des cochons, des insectes ou des coqs. Bambitchell, le duo créatif composé de Sharlene Bamboat et Alexis Mitchell, se penche sur cette dérive judiciaire. Peu à peu, le film déraille : l’image subit des altérations, la musique perturbe la chronique historique tandis que les injustices cruelles envers les animaux prennent une nouvelle dimension, renvoyant un reflet monstrueux à la justice humaine et à la discrimination institutionnalisée. L’essai fantaisiste prend une ampleur politique, scrutant le passé pour mettre à jour le contemporain. (ACO)