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THE SERGIO LEONE DAY

THE SERGIO LEONE DAY

Information on the activity

April 30, 2014 to April 30, 2014

Description in French only

Pour souligner le 25e anniversaire de sa disparition, nous consacrons la journée du 30 avril à Sergio Leone. Nous projetterons notre belle copie d’Il était une fois en Amérique (1984), ainsi qu’une restauration numérique récente de The Good, the Bad and the Ugly (1966) dans sa version longue, dite «new yorkaise».

Les séances seront présentées par le critique Mario Patry.

SERGIO LEONE (1929 - 1989)

LE JEU DU CINÉMA

Les films de Sergio Leone consacrés à l'Amérique sont des témoignages passionnants (et d'autant plus précieux) sur l'atmosphère iconoclaste des fabulous sixties, avant et après 1968, une année mythique, la seule du vingtième siècle, pour laquelle nous ayons même hérité d'un substantif, «soixante-huitard» , qui a vu le monde Occidental littéralement imploser avec l'inversion de nos mythologies ; avant, elles étaient tournées vers le passé, après, elles seraient définitivement tournées vers l'avenir. «L'Histoire est un discours vrai qui devient faux, le mythe est un discours faux qui devient vrai» disait Jean Cocteau. En Italie, Sergio Leone jouissait de cette prérogative un peu spéciale, celle d'être le seul cinéaste à être autorisé à faire du «faux».

L'originalité des films de Sergio Leone explique qu'ils conservent leur actualité depuis leur sortie dans les années 1960. Et l'importance de l'œuvre iconoclaste de Sergio Leone se vérifie à l'aune de la persistance de l'anathème qu'ils suscitent encore et toujours auprès de l'élite cultivée. Premièrement, comment ne pas faire une carrière dans le cinéma, lorsque vous vous appelez Sergio Leone, un nom qui était destiné à être adulé par le public et vilipendé par la critique? Sergio Leone qui se traduit par «lion d'or» étymologiquement, (le nom attribué à la plus haute récompense du premier Festival de films de Venise fondé en 1936) le nom de Leone provenant d'une légion romaine démobilisée en Espagne en l'an 68 après Jésus-Christ, et Sergio, qui provient de l'étrusque, voulant dire «d'or».

Sergio Leone était un cinéaste mythique qui faisait des films mythiques Il disait en substance : «Le cinéma, c'est le mythe intégré à une fable. Ce n'est pas l'industrie du rêve. C'est l'usine des mythes». Puis, de façon plus philosophe, il nous laisse cette phrase lourde de sens prophétique : «Je suis un anarchiste modéré. Plutôt que de poser des bombes, je fais des films». André Malraux fit un jour demander à son protagoniste par un interlocuteur inquiet, dans une fascination perplexe, dans son roman L'espoir, «Et le Christ?» «C'est un anarchiste qui a réussi. Mais c'est le seul». Eh bien, nous pourrions attribuer cet honneur aussi à Sergio Leone, qui au moment de nous quitter, il y a vingt-cinq ans, à une heure et demie du matin, le 30 avril 1989, prononça cette phrase dérisoire, tirée d'un film de John Cassavetes : «Je me sens très mal. Je suis désolé...»

Rétrospectivement, l'on peut diviser l'œuvre cinématographique de Sergio Leone en trois périodes distinctes, à celui, dont le canon lui attribue exactement sept films personnels, mais il en a produit sept autres, après avoir travaillé sur 58 films, dont 34 découpages. La première, celles de l'ère des Péplums, concernait l'âge des Dieux : Romains avec Les derniers jours de Pompéi (1959) qu'il refuse de signer ; Grecs, avec Le Colosse de Rhodes (1961), puis l'âge des héros, avec ses cinq Westerns, Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965), Le bon, la brute et le truand (1966), Il était une fois dans l'Ouest (1968), Il était une fois la révolution (1971) puis enfin, l'âge des hommes, celui de son unique Film noir, Il était une fois en Amérique (1984). Mais attention, Sergio Leone a davantage tourné, en terme de métrage en vingt-cinq ans, que Charles Chaplin en cinquante! Mais Sergio Leone n'aimait ni le Western, ni la violence, ni même le métier du cinéma, qu'il n'aborda jamais plus que comme un simple hobby, un jeu...LE JEU DU CINÉMA!

Mario Patry - Historien du cinéma