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QUAND ON DANSE ON A TOUJOURS 20 ANS

22 septembre 2017

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Voilà deux décennies que Danse Danse offre au public montréalais un point de vue incomparable sur l’univers de la danse contemporaine. Ce producteur n’a pas tardé à s’imposer comme une vitrine unique des meilleures productions locales et internationales. L’année 2017 revêt un cachet spécial pour l’organisme qui vient de déménager ses bureaux dans le Quartier des spectacles et qui s’apprête à donner le coup d’envoi de sa 20e saison.

C’est pour en savoir plus sur le passé, le présent et l’avenir de Danse Danse que nous avons recueilli les commentaires de sa directrice du développement et de la programmation Caroline Ohrt et de son directeur artistique et général Pierre Des Marais.

Comment l’organisme Danse Danse a-t-il vu le jour?

Pierre Des Marais (PDM) : À la fin des années 90, le milieu de la danse contemporaine se portait bien, mais on sentait la nécessité de créer une grande structure pour la diffusion. Nous avions envie d’une saison consacrée à la danse contemporaine et pas seulement d’être présentés dans le cadre des festivals. Quatre acteurs importants du milieu - La La La Human Steps, O’ Vertigo, Compagnie Marie Chouinard et l’Agora de la danse – se sont regroupés et ont créé Danse Danse. Dès la formation de l’organisme, nous avons pensé à la formule de l’abonnement pour que le public ait accès à des formes et à des styles différents, des mois de septembre à mai.

Caroline Ohrt (CO) : L’auto-présentation des spectacles sur grand plateau demeure un défi pour les compagnies. Elles doivent alors engager des techniciens, des responsables de la communication et une foule de personnes simplement pour faire une ou deux représentations… La programmation est une profession spécialisée et les artistes ne disposent pas nécessairement des outils et de l’expertise nécessaires.

La majorité de vos spectacles sont présentés dans le Quartier des spectacles, spécialement à la Place des Arts. Quel rôle a joué ce diffuseur dans le développement de Danse Danse?

PDM : En 2010, nous avons pu déménager la quasi totalité de notre programmation à la Place des Arts, ce qui nous a alors permis de mieux répondre aux exigences du public et aux besoins des artistes. Le public aime avoir ses habitudes et ses repères dans un même lieu.

CO : En effet, et la Place des Arts a été conçue dans cet esprit de favoriser la rencontre des arts et du public. Elle offre la possibilité de présenter des artistes en début de carrière et des spectacles d’importance. Cette dernière est une des meilleures scènes à Montréal et en Amérique du Nord en terme de relation scène-salle. Toutes les compagnies étrangères qui s’y produisent nous disent à quel point ils l’apprécient. Nous sommes très fiers de vivre la danse contemporaine dans des sites aussi privilégiés et le fait d’avoir désormais pignon sur rue dans le Quartier est formidable!

La dimension internationale a-t-elle toujours fait partie intégrante de Danse Danse?

PDM : Dès la deuxième saison, nous avons introduit une compagnie du Japon, H-Art Chaos, qui a séduit le public. On a alors constaté qu’on était sur la bonne voie. Dès lors, nous avons conservé le désir de confronter nos compagnies québécoises aux compagnies internationales. Notre objectif est de montrer ce qui ce fait de mieux dans le monde en terme de danse contemporaine afin de faire découvrir au public d’autres esthétiques et de donner la chance à nos compagnies de s’y mesurer. Et on se rend compte souvent qu’elles sont aussi bonnes ou meilleures! Ceci dit, contrairement à ce qu’on pourrait avoir tendance à croire, les compagnies étrangères ne constituent jamais plus que 50% de la programmation. Les noms internationaux ont peut-être parfois plus de portée mais les créateurs locaux sont toujours aussi bien représentés.

À l’approche de sa 20e saison, à quoi ressemble l’avenir de l’organisme?

PDM : Tout d’abord, on profite de la 20e saison pour se payer la traite! On a la chance et l’honneur d’ouvrir cette saison avec la même compagnie qui avait ouvert la saison inaugurale, soit Marie-Chouinard! Et nous sommes fiers de présenter 15 spectacles différents, tous aussi prometteurs les uns que les autres.

En effet, c’est très rare qu’on présente deux fois le même spectacle mais on s’est fait un cadeau en invitant Sadler’s Well pour terminer la saison avec Sutra. Notre programmation nous plaît beaucoup et nous sommes particulièrement heureux de présenter Le Patin Libre, Marie Chouinard et Tero Saarinen, pour ne nommer que ceux-là.

PDM : En ce qui concerne l’avenir de Danse Danse à long terme, nous n’allons pas changer une formule gagnante. On a déjà dépassé les 2750 abonnés! Quand on pense que dans plusieurs secteurs des arts de la scène, les abonnements sont en régression, nous avons la chance de voir les nôtres augmenter chaque année. Je pense que cela témoigne d’un goût réel de découverte chez le public montréalais qui veut voir la danse et qui est prêt à être choqué parfois, autant qu’à être séduit. Je crois fermement à la croissance de la danse contemporaine et du public et je pense que Danse Danse est une aventure qui va continuer.

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