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FIL : mille et une portes d’entrée vers la littérature

23 septembre 2016

Texte principal du billet

Il faut comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va. Le Festival international de la littérature (FIL) l’a bien compris et, cette année, plusieurs jeunes s’imprègneront de l’univers littéraire de ceux qui les ont précédés, comme Réjean Ducharme et Anne Hébert.

Le festival propose de plonger dans la littérature de façons multiples et modernes. De la bibliothèque libre-service aux Jardins Gamelin au spectacle À voix basse et aux nombreuses lectures imagées, le FIL capte l’attention des amoureux des mots.

Nous nous sommes entretenus avec la directrice générale et artistique du FIL Michelle Corbeil.


La lecture est bien souvent un acte intime. Comment intéresser le public à un festival dédié à la littérature, à une expérience collective ?

Le FIL, c’est une rencontre entre les créateurs, qu’ils viennent de la littérature ou pas. J’adore la danse, le théâtre, l’opéra, la musique, les arts visuels… Et je ne suis pas la seule à aimer les mots sous plusieurs formes ! Le public, il faut donc aller à sa rencontre de plusieurs façons. Par exemple, si vous aimez le jazz, allez voir Gilles Archambault et Stanley Péan, deux auteurs amoureux de la musique. Ils vous guideront vers la littérature alors qu’au départ vous alliez entendre un concert.

Un professeur de philosophie m’a dit qu’il viendrait avec 20 de ses étudiants voir L’avalée des avalés. Il s’est dit que si ses étudiants voyaient le spectacle, ils tomberaient en amour avec le texte. Ce n’est pas vrai que la littérature est réservée à une élite. La littérature est partout !


Qu’est-ce qui caractérise le FIL pour cette 22e édition ?

Je dirais que c’est la rencontre entre les générations. Je crois beaucoup au pouvoir de la transmission de la mémoire. Nous célébrons cette année de grands auteurs québécois : Anne Hébert et Réjean Ducharme, qui ont signé des œuvres immortelles, intemporelles. C’est important de faire revisiter ces œuvres par des jeunes, comme avec le spectacle d’ouverture, Le chant de la cigale crépite comme un feu de bois (Place des Arts, 23 septembre, 20 h), qui souligne le centenaire d’Anne Hébert.

Avec À voix basse (Chapelle historique du Bon-Pasteur, 26 septembre, 19 h), nous provoquons une rencontre entre deux écrivains qui ont animé une émission de jazz : Stanley Péan et Gilles Archambault. Encore là, ce sont deux générations qui se rencontrent. Tout cela n’empêche pas de présenter aussi la relève, comme la jeune artiste multidisciplinaire Queen KA et son spectacle Chrysalides (Place des Arts, 27 septembre, 19 h).


Les rencontres entre les genres trouvent plusieurs échos dans la programmation, à la Grande Bibliothèque, par exemple…

Avec Librettistes d’un soir, l’Opéra de Montréal et BAnQ se prêtent au jeu des manifestations multidisciplinaires. Nous avons demandé à cinq créateurs, incluant Évelyne de la Chenelière, Denys Arcand et Hélène Dorion, de réécrire, avec des mots d’aujourd’hui, leur air d’opéra favori. Ça donne quelque chose de magique. Puis, avec Capteurs d’imaginaires (28 septembre, 19 h), nous soulignons ce qui nous distingue en tant que Québécois : les traditions amérindiennes qui nous ont modelés. C’est une causerie entrecoupée de performances et de lectures avec Tristan Malvoy, Samian, Marc Séguin et Justina Léveillé-Trudel.


Comment amène-t-on les jeunes vers la littérature, dans un monde dominé par l’image et la technologie ?

Mon petit-fils de quatre ans et demi grandit avec la tablette et l’ordinateur. Mais, le moment où je lui raconte une histoire avec un livre demeure toujours magique. Il y a mille et une façons d’intéresser les jeunes à la littérature, et le monde d'images dans lequel on vit n'est pas incompatible avec notre ère numérique. Le rapport aux mots doit être ludique. Je ne suis pas défaitiste face aux nouvelles technologies, car plonger dans un roman fait le plus grand bien. Ça apaise et permet de s’évader. C’est complémentaire aux outils numériques d’aujourd’hui.


Festival international de la littérature

Du 23 septembre au 2 octobre


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