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Montréal en dessins animés

23 novembre 2015

Texte principal du billet

Saviez-vous que Montréal comptait un festival international dédié uniquement au cinéma d’animation? Depuis 14 ans, les Sommets du cinéma d’animation mettent en relief les œuvres et les techniques du cinéma d’animation. Si le Québec excelle en la matière, l’événement est aussi l’occasion de découvrir des films de partout sur la planète.

Rencontre avec Marco de Blois, programmateur et conservateur du cinéma d’animation à la Cinémathèque québécoise et directeur artistique du festival.



Racontez-nous la petite histoire du festival.

Depuis les années 70, ma prédecesseure, Louise Beaudet, rassemblait les meilleurs films d’animation des festivals étrangers et la Cinémathèque les présentait en rafale. Puis, j’ai changé la formule pour transformer cette tradition de diffusion en festival. Au début, en 2001, les Sommets étaient un événement minuscule. En 2008, ils sont véritablement devenus un festival présenté sur plusieurs jours et depuis 2010, nous avons ajouté un volet compétitif, puis grandissons peu à peu chaque année. C’est important que Montréal, ville reconnue internationalement pour son savoir-faire en animation, ait son festival du genre pour célébrer cette discipline et réunir les artistes et artisans du milieu.

Quelle place donnons-nous au cinéma d’animation justement?

Au Québec, nous avons un bassin de créateurs et de réalisateurs exceptionnels et produisons des films remarquables avec des signatures fortes. Nous possédons aussi une excellente expertise des technologies utilisées en animation et en production d’effets spéciaux. C’est un équilibre précieux et un privilège d’avoir les deux concentrés dans une même ville. Il faut que la population soit plus consciente de notre compétence et notre talent dans le domaine. Avec un festival dédié à l’animation, nous pouvons rejoindre le public plus directement, car nous mettons en lumière divers aspects de cet art. C’est ainsi qu’on va arriver à démontrer à quel point le Québec est un joueur important dans le domaine et pourrons construit un public qui demandera de plus en plus à voir des films d’animation sur les écrans.

La montagne magique, réal. Anca Damian. Film d’ouverture présentée en première québécoise. Mercredi 25 novembre, 19 h, salle Claude-Jutra, Cinémathèque québécoise.


À qui s’adressent les Sommets?

Que vous soyez férus de films d’animation ou que vous souhaitiez découvrir le genre, les Sommets sont pour vous ! Les programmes présentés sont très diversifiés. Il y en a qui sont spécialement conçus pour les jeunes et les étudiants, d’autres pour le grand public et les cinéphiles avertis. L’événement réunit également les professionnels, les artisans et le milieu du cinéma. Nous voulons provoquer des rencontres entre les professionnels de l’industrie, mais aussi créer des moments d’échanges avec le public.

Les secrets des effets visuels de Paddington.
Vendredi 27 novembre 17h, salle Fernand-Séguin, Cinémathèque québécoise.


Les différents types de cinéma d’animation sont aussi bien représentés…

Tout à fait. Nous proposons des films conçus à l’aide de techniques traditionnelles (dessin, marionnettes, stop motion) comme des œuvres réalisées à l’ordinateur, en 2D ou 3D. Mais l’animation, c’est plus que ça! Nous retrouvons de l’animation partout aujourd’hui, spécialement dans la production d’effets spéciaux. Une conférence sera d’ailleurs donnée par le superviseur des effets visuels du film Paddington pendant le festival (27 novembre, 17 h), car c’est à Montréal, au studio Framestore, que tous les effets spéciaux numériques en animation du film ont été faits. L’animation, c’est un monde, et nous souhaitons présenter toute son étendue.

World of tomorrow, réal. Don Hertzfeldt. Compétition international, Jeudi 26 novembre 21 h et vendredi 27 novembre 17 h. Salle Claude-Jutra, Cinémathèque québécoise.


Une trentaine de films sont en compétition. À quoi peut-on s’attendre?

Nous sommes allés chercher quatre ou cinq œuvres qui ont eu du succès dans d’autres festivals, comme World of Tomorrow, de Don Hertzfeldt, mais, sinon, nous voulions présenter des films qu’on a peu vus ailleurs, pour offrir le plus de primeurs aux festivaliers. La compétition internationale tout comme la compétition des films étudiants - qui vaut le détour -, sera très musclée. On y trouve des films d’ici, mais aussi des États-Unis, d’Europe, d’Australie et d’Asie.

Avril et le monde truqué, réal. Christian Desmares et Franck Ekinci, création graphique Tardi, avec les voix de Marion Cotillard, Jean Rochefort, Philippe Katerine, Marc-André Grondin, Olivier Gourmet. Macha Grenon, Benoit Brière et Bouli Lanners. Samedi 28 novembre 19 h, salle Claude-Jutra, Cinémathèque québécoise. Présenté en collaboration avec le FIFEM.

Que verra-t-on sur les écrans des Sommets?

Chaque programme est composé de plusieurs courts métrages. On y montre des œuvres de tous les genres, autant dramatiques qu’humoristiques, et utilisant des techniques d’animation variées. Il y a aussi quelques longs métrages à ne pas manquer, entre autres, notre film d’ouverture, La Montagne magique, documentaire d’animation épique qui dépeint la vie de l’aventurier polonais d'Adam Jacek Winkler, et Avril et le monde truqué, coproduit par le studio montréalais Kaibou, une étonnante science-fiction dont l’action se déroule en France, en 1941. En clôture, nous présentons Adama, film français qui raconte le récit d’un jeune Africain qui se retrouve plongé dans l’Europe de la Première Guerre mondiale. C’est très touchant.

Adama, réal. Simon Rouby. Première québécoise, présentée en collaboration avec Vues d’Afrique. Dimanche 29 novembre, 18 h, salle Claude-Jutra, Cinémathèque québécoise.


SOMMETS DU CINÉMA D’ANIMATION
À la Cinémathèque québécoise
Du 25 au 29 novembre


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