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Art souterrain : suivez le guide!

4 mars 2015

Texte principal du billet

Soixante-cinq œuvres. Six kilomètres de «galeries d’art». Quatre parcours, dont un dans le Quartier des spectacles. Le festival d’art contemporain Art souterrain permet aux Montréalais de découvrir tout ça sans mettre le bout du nez dehors.

Frédéric Loury, directeur général et commissaire principal d’Art souterrain, nous parle de l’édition de cette année et nous fait découvrir les œuvres exposées dans le Quartier des spectacles.

Art souterrain est présenté cette année sous le thème La sécurité : que reste-t-il de nos espaces de liberté? Pourquoi?

Ce thème a été choisi il y a deux ans. Il découle des nombreuses mesures de protection et de sécurité que les gouvernements ou les entreprises mettent en place afin de créer un cadre de vie « plus harmonieux ». Mais il y a des effets pervers à la mise en place de réglementations, et d’outils d’observation. Par exemple, ils nous limitent ou nous empêchent de prendre des décisions spontanées. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus encadrés, surveillés. Ce n’est pas un phénomène nouveau et il ne s’estompera certainement pas avec le temps.

Les 65 œuvres présentées sont donc inspirées de ce thème?

Oui. C’est un thème qui permet des regards très différents. Chacun l’interprète à sa façon. L’idée n’est pas de créer une polémique, mais bien d’offrir un regard périphérique qui est divers et multiple.

Afin de bien comprendre ces différents regards, vous offrez plusieurs outils aux festivaliers, dont un audioguide gratuit et des visites guidées.

La médiation culturelle est essentielle. On ne peut pas se contenter de poser des œuvres dans l’espace public. Quand on expose une œuvre – qu’elle soit là pour quelques jours ou plusieurs années –, il est extrêmement important de livrer une information rigoureuse au spectateur. La plupart des gens qui entrent en contact avec une œuvre n’ont pas de formation artistique. Il faut leur donner envie, créer un déclic. Il faut utiliser des mots évocateurs qui traduisent la volonté de l’artiste et les enjeux de l’œuvre. C’est pourquoi nous proposons des affiches très détaillées à côté de chaque œuvre et que nous avons créé un audioguide en balado gratuit. Les visites guidées nous permettent d’entrer encore plus dans le vif du sujet.

Vous offrez également des activités pour les jeunes. C’est un public qui est cher à vos yeux?

Tout à fait. Si un jeune n’a jamais la chance d’être exposé à des projets artistiques, il ne sera pas sensible à la culture à l’âge adulte. Pour qu’un écosystème se crée, il faut développer les nouveaux publics, leur permettre d’accaparer l’art, afin qu’un jour, ils en deviennent les acteurs et non seulement les consommateurs.


Trois œuvres Dans le Quartier des spectacles

Make-A-Move

De Pat Badani

Place des Arts (en face de la billetterie)
Audioguide no 71

L’œuvre de l’Américaine Pat Badani est constituée de deux monolithes rouges dans lesquels sont encastrés deux écrans. Son emplacement, tout près du poste de la sécurité de la Place des Arts, n’est pas anodin puisque Make-A-Move expose un concept très ludique de surveillance. Sur ces écrans, deux visages nous observent. Des senseurs détectent les mouvements des passants et les yeux des deux personnages se mettent à les suivre. Un peu comme un gardien de sécurité qui nous trouverait suspects!

Freedom Prototype

De Manuele Lalic

Place des Arts (en face de la salle Wilfrid Pelletier)
Audioguide no 72

Freedom Prototype présente un vélo usagé recouvert de 30 000 trombones. Le vélo, démocratique et peu coûteux, représente la liberté. Une liberté qui a été figée, cadenassée par ces milliers de trombones qui créent une carapace, comme une mesure de protection. Le vélo ne ressemble plus à un vélo. Il a été encerclé ce qui nous empêche de le manipuler. Cette œuvre poétique nous confronte aux environnements hyper sécurisés.

Adaptive Actions

De Jean-François Prost et Jean-Maxime Dufresne

Musée d’art contemporain (sur un mur de la rotonde)
Audioguide no 73

Pour accoucher de cette œuvre créée en collaboration avec le MAC et la Biennale de Montréal, Jean-François Prost et Jean-Maxime Dufresne ont eu accès à plusieurs locaux habituellement réservés au personnel de maintenance et de sécurité de bâtiments montréalais. Ces espaces de repos ou de réunion sans fenêtres, sans décoration et sans caractère se ressemblent tous. Les artistes ont rendu ces espaces moins froids en accrochant, par exemple, des photos personnelles des employés aux murs. Leur démarche anthropologique constitue Adaptive Actions.

Des événements à surveiller

Dimanche 8 mars de 12 h à 17 h

Espace culturel Georges-Émile-Lapalme

En plus de mini visites guidées, l’activité propose un espace pour les jeunes, un atelier d’assemblage de son électronique et des performances d’artistes.

Mardi 10 mars à 18 h 30

Dérive urbaine (durée 1 h 30), 7 $

L’Association de design urbain du Québec vous invite à découvrir à travers une visite guidée comment les souterrains s’inscrivent dans l’urbanité de Montréal.

Art souterrain

Jusqu’au 15 mars

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